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Renaissance par Denis.Z

Renaissance

Entre silence, tumulte, vie, mort, joie, tristesse, peur, confiance, les idées tournent et retournent dans ma tête. Elles virevoltent connectant chacun de mes neurones dans une danse endiablée.

Carambolage d'images diverses et insensées. Dans une chorégraphie menée tambour battant, tout ce petit monde flamboyant n'a de cesse d'aller toujours un peu plus loin, toujours un peu plus fort.

Puis, même si quelques-fois il peut sembler le plus insupportable des bruits, le vide l'emporte. Une résonance solitaire où tout disparaît peu à peu dans l'obscurité. Les étoiles et les petits rats ont regagné leur loge. Sur le bout de leurs pointes ils se sont évaporés, ne laissant pas même derrière eux, la moindre trace d'un pâle souvenir. Plus rien, ou pire encore : Le silence !

Insupportable, il s'amplifie, annihilant jusqu'à l'espace. Véritable trou noir, absorbant tout ce qui l'entoure. Anti-matière, anti-manière, il est le roi d'une contrée désertée. Le néant est son point de mire tel un nuage lointain qui disparaît à l'approche du voyageur.

Peu à peu tout lui ressemble. Plus de vision, plus de décor. Aucun sentier à emprunter pour une fuite salvatrice.

Du noir au blanc, il ne reste que l'unité. La nuance a bien disparue.

Mais au loin, un murmure vient curieusement me caresser. Une douce vibration s'insinue méthodiquement en moi. Le son me semble tout d'abord très léger. Puis, je m'approche et il m'atteint plus distinctement.

Toc-toc. Toc-toc.

Quel est donc cet ouvrier qui tape sans discontinuer?

Toc-toc. Toc-toc.

Musicien ou charpentier ? Son ouvrage est régulier.

Toc-toc. Toc-toc.

J'imagine mille mélodies venant enrubanner le rythme de ce métronome. Ici un menuet, ou alors là une sarabande, et peut-être même une gavotte. Mais non ! Le son est trop lourd. Ce ne peut qu'être un tailleur de pierre, posté au pied de l'édifice qu'il érige peu à peu.

Point de répit car la construction a l'air d'être immense.

Toc-toc. Toc-toc.

Je m'approche encore un peu, dirigé par le seul guide qui me reste. Mon ouïe s'affine tandis que le tempo se précise. Je n'entends que les coups d'une seule personne et il faudrait être beaucoup plus nombreux pour entreprendre un tel ouvrage. Je me suis sans doute trompé. Ni musicien, ni charpentier et encore moins tailleur de pierre. Mais alors !

Toc-toc. Toc-toc.

Aucune autre mélodie n'interfère, toc toc, toc toc, pour cette marche qui prend en netteté. Toc-toc. Toc-toc.

D'ailleurs, je n'ai plus besoin de voir, toc, toc, toc, toc ni d'entendre, toc, toc, toc, toc, je sens, toc, toc, toc, toc, et voici qu'une image m'apparaît: Je suis au coeur...

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Style : autre | Par Denis.Z | Voir tous ses textes | Visite : 941

Coup de cœur : 9 / Technique : 8

Commentaires :

pseudo : monalisa

Denis si je peux me permettre tu es un maître des mots qui enchante, ton texte est beau. La métaphore que tu utilise pour parler de la renaissance est grandiose.

pseudo : Blanche Plume

Denis, aurais-tu fait un voyage... inoubliable ?

pseudo : Denis.Z

La vie est une expérience très intense, mais souvent j'aime aussi prendre le rêve comme moyen de transport. On y rencontre des tas de gens et des tas de clés qu'il ne nous reste plus qu'à savoir utiliser.