pour un nuage de cendre et de sable

qui s'arrête un instant au seuil de la lumière

avant de s'éblouir en écume de mer

pour trois buses des hauteurs

trois cris aigus concertés

trois spirales recoupées

trois dérives de bonheur

pour le poitrail de feuille illuminée

du verdier en haute ramure

fondant l'éclat de sa beauté

dans la lumière de verdure

pour un froissement de feuillages

dans la tête du châtaigner

conversant au fond du bocage

avec le souffle du penser

espérant que du fond des âges

la vie poursuit l'éternité

pour aujourd'hui et quelques grains

de sable sur la plage

la découverte

alerte

la faim

quelques pas du voyage

pour tes sourires mauves

au fond des fossés

narguant la faucheuse fauve

des bas-côtés

pour les grisailles couchées ton sur ton

les touches insensibles de cendres et de perles

en leur allongement de l'immobile paix

l'eoil se sait voir

prend leçon d'horizon

la main déjà esquisse la vague qui déferle

d'un mouvement si lent qu'invisible il te vêt