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Vite toujours plus vite par stef78

Vite toujours plus vite

Il se ballade de train en train

Portant le poids de ses chagrins

Son cœur déborde de stress

Son patron le met en situation de détresse

Il vient d’avoir le temps de déposer ses enfants

Sa femme elle aussi doit partir de l’avant

Il vient d’enfiler son col blanc

Il faut qu’il aille voir un client

La c’est : tenue correcte exigée

Costard, cravate et souliers bien cirés

La il peut oublier ses études à la Sorbonne

Le business est roi et l’argent sa couronne

 

Vite toujours plus vite

Il n’en finira jamais d’aller vite

Un mort de plus ou de moins

Son patron se fout de son chagrin

 

Il a subi une énième greffe de neurone

Il faut qu’il traverse cinq zones

Pour aller gagner un contrat

Que son patron veut signer sans émoi

Il voit pourtant des gens souffrir dehors

Qui sont oubliés, il a plein de remords

Mais il faut qu’il aille voir son client

Pour son boss, le temps c’est de l’argent

Un jour tout disparaîtra, son patron aussi

Prendra son contrat à l’infini

Il pourra regretter ce qu’il a fait

Trop tard, il sera aussi jugé

 

Vite toujours plus vite

Il n’en finira jamais d’aller vite

Un mort de plus ou de moins

Son patron se fout de son chagrin

 

Bref, pas le temps d’épiloguer

Le présent est bien ancré

Il faut coûte que coûte arriver à l’heure

Pas le temps de penser aux frères et sœurs

Il faut bousculer les gens, jouer aux héros

Pour s’engouffrer dans les couloirs du métro

Transpire un bon coup, ton costard sera sali

Se dit il dans ses pensées les plus hardies

Arrache moi une jambe que je sois mieux loti

Un hôpital vaut mieux qu’un bâtiment moisi

Ma souffrance sera moins dure dans un lit

Qu’habillé dans ce costard tout gris

 

Vite toujours plus vite

Il n’en finira jamais d’aller vite

Un mort de plus ou de moins

Son patron se fout de son chagrin

 

Puis le soir vient il se met à penser au paradis

Le suicide hante son esprit

Puis il se dit et l’amour, il a bien sa place

Pourquoi je ne peux pas le laisser refaire surface

Ce travail me fatigue, j’en ai marre

Allez demain je pose ma démission, et je redémarre

Je prends mon camping car

Et ma sainte famille, et je me barre

J’irai servir l’amour et l’eau fraîche

Vite faut que je me dépêche

 

Vite toujours plus vite

Il n’en finira jamais d’aller vite

Un mort de plus ou de moins

Son patron se fout de son chagrin

 

Dring dring le réveil sonne

Il est sept heures, la voix de son patron raisonne

Il faut qu’il aille se faire enguirlander

Mais ce rêve reste toujours une possibilité

De revivre comme un enfant

De prendre son temps

Ah il pourrait supprimer cette horloge

Il écouterait le soleil lui faire des éloges

L’eau, ruisseler dans son cerveau

Fini, l’odeur de souffre du métro

Et revoilà l’amour, qui lui tend les bras

L’amour c’est bien la meilleure des lois !

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Style : Poème | Par stef78 | Voir tous ses textes | Visite : 586

Coup de cœur : 12 / Technique : 14

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