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Thérapie. par margauxxx

Thérapie.

C'est vrai finalement, les histoires d'amour finissent mal en général. Il y a très peu, trop peu de fins sans larmes, sans dernier baiser, dernière caresse, dernier soupir. Tu en as été la preuve, toi, la plus belle preuve, la plus dure, et la plus longue. Avec toi, tout s'est écroulé à vitesse grand v, on me déchirais en mille morceaux, tout doucement. Comme pour être sûr que je souffrais bien, que je souffrais correctement, comme mes sentiments l'exigaient. Ton départ m'a foudroyée, je ne croyais à rien de tout ca, tout avait l'air si faux. Cette rupture n'était qu'un mensonge. Un mensonge de plus au milieu de cette passion si rapide, intense et clairement destructrice.
J'avais seize ans, toutes mes dents et ma raison. Et puis tu es rentré dans ma vie, tu était plus vieu, plus fort, plus drôle et different des autres.

J'avais seize ans, et j'ai compris ce qu'était la passion. Ce sentiment qui n'existait qu'au cinéma ou dans les vieux bouquins de ma mère. A tes côtés, je me sentais plus forte. Presque invincible. J'étais quelqu'un. J'existais enfin. J'étais ta petite fleur, ton Titi, ta princesse, ta merveille, ton ange. Tu étais mon petit prince, ma béquille, mon Titou, mon ange. Et on y croyait, nous fermions les yeux sur le reste du monde, il ne restait plus que toi et moi, face aux autres. Nous nous sommes construits à coup de promesses utopistes; vivre d'amour, de musique, d'images, de mots et d'eau fraîche. Pourtant, mon ange, ces promesses nous ont brisé. Je t'ai aimé, de toutes mes forces sans rien attendre. J'imagine que tu faisais la même chose de ton côté, je l'espère encore. J'avais seize ans, l'impression d'être tombée dans tes bras et de ne jamais avoir a m'en relever. Je me complaisais si bien dans cette autarcie amoureuse. J'étais convaincue de pouvoir t'aimer follement sans souffrir un jour. L'amour rend aveugle, oui, et il rend con aussi. C'est ainsi. Je t'ai rencontré et tu es devenu, à la fois, ma plus grande force et ma plus grande faiblesse, mon amour.
Regarde moi, j'en pleure encore en écrivant ces tristes lignes qui parasitent mon esprit depuis plusieurs jours. Ecoute moi faiblir un peu plus à chaque instant, écoute une dernière fois mes longs soupirs qui te demandent de revenir, de m'accorder ce que nous n'avons jamais eut le temps de construire. Mes petits pas te suivent encore, ma main froide tiens toujours la tienne l'hiver. Laisse moi espérer une dernière fois, laisse moi croire que tout était vrai, que tout était réel, désiré. S'il te plait.
Tu es parti comme un voleur. Comme un pauvre type, las de sa vie, de son quotidien barbant, démesuré, fatiguant. On aurait dit ton père. Même pas foutu d'expliquer ton geste. Tu pensais que tout serait plus simple en mentant, en cachant les sentiments que tu n'avais plus. J'y ait cru aussi, tu sais, j'ai vraiment pensé que je ne me perdrais pas si je me mentais, que je pouvais tout recommencer et donner a qqun d'autre ce que je t'avais offert. J'ai eut tort, sur toute la ligne. J'ai tout perdu en te laissant partir avec mon petit coeur tout mou, tout fragile.
Je suis devenue incapable d'aimer, de croire en l'avenir à nouveau, de croire au bonheur. Incapable de fermer les yeux à nouveaux sur le monde qui m'entoure, je recommence à vivre, à désirer sans aimer, a parler sans écouter, à ne plus pleurer. Je viens de refermer toutes ces vannes qui se sont ouvertes quand je suis tombée amoureuse de toi. Je m'empêche d'avouer, de raconter tout ce qu'il s'est passé. Je n'espère plus vraiment, je ne fais plus confiance. J'observe, je calcule, je me protège et je fais tomber les autres, un peu comme si je voulais prouver au monde entier que moi aussi je pouvais être forte, que moi aussi je pouais maitriser la situation , dire merde aux gens et les regarder souffrir.

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Style : Réflexion | Par margauxxx | Voir tous ses textes | Visite : 399

Coup de cœur : 10 / Technique : 9

Commentaires :

pseudo : COURDESSES

Un cri de souffrance brûlant, pathétique, désespéré... Quand le feu fait rage, difficile d'échapper aux flammes... Attendre que le vent faiblisse, que le temps anesthésie un tant soit peu l'insupportable douleur. Les fortes fièvres qu'entraîne la maladie d'amour incitent à mettre en oeuvre l'antidote : guérir le mal par le mal. Sortir du feu serait salutaire pour que la vraie nature survive et reprenne le dessus, dans toute l'ardeur de sa jeunesse et sa force d'aimer. CC