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Mon Petit Poney par erreur

Mon Petit Poney

Sur l’écran, apparaît d’abord un poney bleu au sourire rayonnant. Il est rejoint par un second, jaune et ailé. La musique emporte mon cœur et le ramène en arrière.

Je joue le générique tous les jours sur Youtube. Il rythme mes soirées et anesthésie les angoisses. Dans le générique de Mon Petit Poney, le dessin animé en lui-même ne m’intéresse pas, des créatures enfantines et colorées connaissent le bonheur auquel j’aspire. Je m’entête de sa mélodie jusqu’à l’obsession.

Au tatoueur, j’avais confié ma peur des aiguilles et de la pénétration. Il avait saisi l’image que j’avais amenée. Il avait souri.

J’aime le contraste entre la dureté de la pratique et l’innocence du motif.

Je m’étais mis en recherche du compositeur du générique. Son nom apparaissait à la fin et je le retrouvai  en tapant son nom dans Google.

Les poneys du générique, ceux de la série sont geignards et vains, sont les anges éclatants d’un univers rêvé où j’ai enfin ma place. Ils n’ont ni texture, ni consistance. Ils n’ont chacun qu’une forme et une couleur, et celles-ci sont parfaites.

L’aiguille allant et venant sans cesse, avait  recréé sur ma peau le délice de la forme aimé. Deux poneys, l’un bleu, l’autre jaune doté d’ailes, jouant ensemble. Le tatoueur avait dit « y en a un qui peut grimper l’autre, si vous voulez ». « Non, répondis je, ils doivent rester purs ».

Je conservais sous ma peau mon talisman et m’étais suffisamment imprégnée de l’image. La musique, en revanche, m’était encore évanescente. Elle m’échappait à chaque fois qu’elle se terminait et me replongeait dans l’angoisse.

Je sonnai à  sa porte, sa maison grise de banlieue, et fut accueillie par un homme d’une cinquantaine d’année. Il était de ceux qui semblent ne plus comprendre le monde dans lequel ils vivent.

Je lui racontai ma quête, parlant plus fort  que sa télé.

 Je soulevai ma manche et montrai le tatouage.

Il changea alors. Il m’écrasa de sa concupiscence et m’enveloppa de sa vie. Je le laissai faire, revivant l’enfance. Mon innocence.

Je goutai le paradoxe jusqu’à la lie.

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Style : Nouvelle | Par erreur | Voir tous ses textes | Visite : 480

Coup de cœur : 10 / Technique : 11

Commentaires :

pseudo : viviane

Bonjour,j'aime beaucoup l'Ambiance...bravo!!!

pseudo : poetika2957

mon petit poney etait l 'emission preferé d'une de mes filles ,ele en eu je ne sais combien de toutes les couleurs et toutes les tailles super retour en arriere amitie poetika