LA VIEILLE AU YEUX D'OR
elle était la sereine faisant mine 
 de dormir paisiblement sans un seul bruit
 parmi les autres alignée rangée comme 
 de vieux livres usés par le temps jadis
 elle joignait ses deux mains comme pour prier 
 qu'un jour cesse sa souffrance trop lourde 
 à porter sur elle qui ne veut plus rien
 elle était la patiente attendant 
 que les jours passent n'osant rien demander 
 à ses semblables parce que trop fière 
 qu'elle était belle cette vieille 
 aux yeux d'or et aux longs cheveux de neige
 
 ses yeux transparents et limpides trop vagues
 sa voix qu'elle a perdu depuis longtemps
 et ses murmures que parfois l'on entend
 rien ne nous laisse indifférent un jour
 et demain sera t-elle là pour nous dire
 qu'elle voudrait bien nous voir sourire
 juste un geste de bonté et la toucher
 lui tendre la joue qu'elle soit enfin heureuse
 
 elle penche sa tête et ne dit rien
 ratatinée sur le côté silence
 un signe de la main juste pour nous dire
 venez m'aider car j'ai trop mal partout regardez
 regardez moi je ne suis plus qu'une ombre
 plus rien n'existe si ce n'est que mon corps
 que j'ai froid que j'ai trop mal à mes jambes
 que la vie me conduit vers nulle part et là
 je demeure parmi ceux qui n'ont plus rien
 que leur triste vie dans leur voiture roulante
 seuls assis ainsi sur leur maladie 
 ils attendent inlassablement 
 la fin de leur vie
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Style : Poème | Par laspiralemagique | Voir tous ses textes | Visite : 663
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Commentaires :
pseudo : Pardaillan Jehan
J'ai goûté les allitérations, ceci pour la forme. Poétique illustration du mouroir que je citais précédemment
pseudo : laspiralemagique
merci à toi