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La cigarette par Godon Vincent

La cigarette

Ma douce et tendre cigarette, que de temps ai- je passé avec toi.Toi , ma seconde femme chérie, la maitresse de chaque français quia eu l'audace de te goûter. Tu es omniprésente dans ma jeune existencedont tu prends tant de plaisir à en retirer les secondes. Dès le matin, alors que la nuit n'en finit de s'achever, tu es la, prête à me réchauffer, à me consoler dans les moments de peine ou à m'accompagner dans mes instants de joie. Tu te substitues au soleil à ce moment là car seul toi peut me réconforter quand la lune trône encore sur l'horizon. Et le reste de la journée, tu es toujours là , à portée de main, dans ma veste emplie de tes effluves que certains trouvent écœurantes.

Mais pourquoi je fais ton éloge? Après tout, tu me tues. tu as même le culot de l'afficher! Tu m'as emprisonné comme tant d'autres! Ceux qui pensent que fumer dans un bar le temps d'un café n'est qu'un assassinat de masse ont peut être raison!

 

Cela fait longtemps que j'ai fini par te comprendre. Tu n'es qu'une catin car non seulement tu me tues mais aussi tu me trompe. Tu es la compagne la plus infidèle qui soit et tu te fais payer de surcroit! Que je te prenne à un prix exorbitant, cela peut passer mais le fait de t'apercevoir aux lèvres des autres m'insupporte trop. J'ai décider de rompre. Oui ma chère, tout est définitivement fini entre nous. Dans cette pathétique odyssée qu'est ma vie, j'ai décidé d'en finir avec ma Pénélope qui finalement ne pensait guère a moi.

 

Je sais, le ton peut paraître corrosif mais après tout, tout cela est mérité. Plus jamais tu ne toucheras à ma bourse dont tu aspirais sans regrets les moindres centimes. Tu m'as suffisamment empoisonné pour que je puisse continuer à vivre en ta compagnie même si celle ci était si envoûtante.

 

Te souviens tu que lorsque la nostalgie m'étreignait , j'avais pour fâcheuse habitude de t'allumer et de tenter en vain de former le portrait de ceux qui sont malheureusement trop loin avec tes volutes grisâtres? Ces échecs me procuraient malgré tout un bien sans pareil et je pense qu'aux autres aussi tu a fais dons parfois d'un tel plaisir même si les circonstances étaient différentes.

 

 

Il fut un temps, alors que la puberté m'envahissait, je t'exhibais en signe de révolte, j'étais une sorte de Guevara raté qui voulait uniquement dévoiler son appartenance à cette grande communauté des jeunes fumeurs en mal de considération. Mais de la rébellion , je suis passé au fil des années à l'accoutumance. Lentement, tu as resserré ton étau et quand je m'en suis aperçu, il était déjà trop tard. J'étais devenu un prisonnier dans une geôle de nicotine.

 

 

Vois tu ce que tu me fais? A peine me suis-je séparé de toi que je te regrette. M'étendre davantage sur tes bienfaits et tes défauts ne servent à rien sauf à me faire douter de cette nécessaire séparation. Cela suffit. Je le proclame maintenant : c'est terminé!

 

 

Du moins pour l'instant...

 

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Style : Réflexion | Par Godon Vincent | Voir tous ses textes | Visite : 854

Coup de cœur : 12 / Technique : 11

Commentaires :

pseudo : Lulu

Moi j'ai réussi la séparation et c'est sans regret. Quand on le veut, ça marche. on découvre le plaisir de manger de bons petits plats et de prendre soin de son corps. On réalise qu'on a été vraiment bête d'avoir été esclave de ça tant c'est pourri.

pseudo : Rémi

Je ne connais pas cette sensation puisque je n'ai jamais fumé et ne fumerais jamais ! Cependant, je suis tout à fait capable de reconnaître que le texte est bien tourné et drôle, enfin... c'est mon avis ! Mais, dis moi Vincent, il me semble que votre histoire n'est pas terminé, n'est ce pas ?