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Histoires (de Sirènes et Tritons) dans l'eau -3- par VIVAL33

Histoires (de Sirènes et Tritons) dans l'eau -3-



Mais il y a toujours l’imprévisible...

 

 

3- Sirènes Hurlantes

 

Cette histoire qui circule dans les fonds marins.

 

On raconte souvent l’histoire de cette Sirène très perturbée, qui a laissé, dans les esprits, de si affligeantes images. C’étaient, sans doutes, trop de douleurs, de malheurs de son enfance qui l’avaient amené à ce cheminement. Certainement  avait-elle été trop mal couvée, ou alors, (impensable dans ce monde aquatique empli de mères parfaites), abandonnée pour quelque obscure raison par sa génitrice, dans une caverne rocheuse sombre et glacée... enfin, elle avait du vivre de bien pénibles années. Personne ne sait réellement pourquoi, mais, arrivée à l’âge adulte, cette talentueuse guerrière avait décidé d’utiliser son pouvoir destructeur  sur les équipages des navires. C’était ainsi. Elle allait même jusqu’à les traquer pendant des mois (alors que ces femmes ne mangent même pas de chair humaine), semblant vouloir se venger, comme s’ils étaient responsables de son histoire...

Celle qui envoûtait les marins.

Il me semble, il y a bien longtemps, déjà, avoir  entendu semblable  chant (hurlement devrai-je dire car c’est ainsi que se terminait la terrible mélodie, à en crever les tympans..).

Aurai-je donc dans mes ancêtres de vieilles Sirènes qui se seraient cachées de leurs écailles, camouflant aussi leur odeur marine si particulière (à l’aide de mystérieuse magie), et qui n’auraient jamais été  démasquées?...

 Je crois  me souvenir de certaines paroles, lancinantes, s’enchaînant ainsi ( mais je vous avoue que je  ne sais plus qui, dans mon entourage, me fredonnait ces propos hystériques...)

 

“- Je suis si  séduisante que tu peux ressentir, à ma simple vue, l’essence de la passion, car, comme tu m’aperçois, je suis ton idéal, je te murmure de t’approcher de moi, je deviens ton miroir, le reflet de tes désirs ardents de folie, comment me résister, moi qui suis ton complément, tu comprends maintenant ma souffrance, puisque je te ressemble, comme hier je ressemblais à un autre que toi, comme demain je ressemblerai à...,  mais laisse ..., veux-tu me suivre, t’enivrer à mes côtés, fêtons les retrouvailles de deux jumeaux, amants qui ne demandent qu’à se goûter et buvons...pendant que je chante pour toi, je reprends des forces grâce à toi, et je bois, je te savoure, je reprends de tes forces à toi, c’est tellement grisant le pouvoir que j’ai de t’anesthésier, d’engourdir tes réflexes de survie, avec cette magnifique fascination morbide qui nous habite,  étrangeté de mes chansons, plus tu te rapproches, plus s’amplifie ma voix, plus tu t’affaiblis. N’aies pas de courage, ne me fuis pas.

 

Entends mon hymne.

Encore un pas vers moi et tu ne seras plus maître de ta vie je te ferai épave, comme mon désespoir m’a fait échouer, et toi tu seras déchiqueté par ses écueils comme ma chair et mon coeur et mon ventre ont été lacérés je ne donnerai plus la vie et je te la prendrai et dès que tu seras à ma portée , ma fureur, ma douleur écraseront ta tête...

Ces récifs te grifferont comme mes propres ongles, ils broieront tes os  comme mes propres dents, et cette eau troublée t’étranglera comme mes propres mains. Personne ne retrouvera ton corps.

As-tu enfin compris ce Requiem?

 

Chez nous,

Il n’y a pas de noyés

Simplement des cailloux

Qui n’ont pas su flotter

Et quelques filets

D’hommes embarqués

 

Enfin m’accomplissant dans ces crimes, (car demain un autre me suppliera de le saigner), momentanément vengée mais non apaisée, hystérique, tourmentée encore par cette vision écumante carmin et imperceptiblement tenue en éveil par une douleur, une perte, je pourrai laisser couler les larmes contenues dans mon être.

Avant de partir, moi aussi.

Je nourrirai vos histoires.

On racontera tant de choses sur moi!

Qu’il en restera forcément des fables... et des ossements bien sûr...

 

Désolée

Je n’ai pas de terre

Sous mes pieds

Pour vous enterrer

Je n’ai même pas de pieds...”

 

Voilà, de mémoire d’eau, ce que jai entendu. Ou ce que j’ai cru entendre, dans les courants marins.

Une vague douleur....




 

 

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Style : Nouvelle | Par VIVAL33 | Voir tous ses textes | Visite : 1132

Coup de cœur : 13 / Technique : 13

Commentaires :

pseudo : obsidienne

je ne crois pas que l'on puisse si bien retranscrire les histoires de sirènes sans en être une, une sirène qui séduit chaque lecteur...

pseudo : scribio

Tout simplement superbe ! peut-être es-tu une sirène, mais que je ne crois pas dangereuse, en tout cas une sirène qui nous chantet de beaux contes. Amitiés

pseudo : VIVAL33

Merci obsidienne, merci scribio pour vos fidèles lectures et commentaires très très gentils. Amicalement.

pseudo : Cécile Césaire-Lanoix

Une sirène en souffrance... Elle a tiré la sonnette d'alarme. Beau texte VIVAL !

pseudo : BAMBE

Une brasse coulée de toute beauté, une histoire à couper le souffle!

pseudo : Le gardien du phare

Belle histoire d'Ô ou d'eau...

pseudo : alnilam

ca y est je suis sous hypnose

pseudo : VIVAL33

Merci à vous Cécile, BAMBE, le gardien du phare, alnilam pour vos très gentils commentaires. Une sirène qui ressemble un peu à celles de l'Odyssée...

pseudo : briyor

je ne peux te lire sur cet écaran j'espere en faire de ton texte un tirage et je le lirai a l'aise quelks parts ,mais d'ores et déjà je sens que c'est une belle histoire

pseudo : VIVAL33

Merci briyor pour ta lecture ;-D. Amicalement