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Mon âme n'est peuplée que de vers et de rimes.

Voudrait-on me punir de mes pensées intimes ?

Veut-on me condamner d'écrire des poèmes,

Et chasser mes idées qui ne sont pas les mêmes

Que celles dont les gens ont coutume d'avoir ?

Car leurs cerveaux obtus ne pourraient se mouvoir

Au-delà d'une idée qui peut les dépasser.

Alors dans leur bétise ils voudraient bien casser

L'image du Penseur et le vers du Poète,

Puisqu'ils n'ont que du vent dans leur petite tête.

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Il y a des endroits où l'on brise l'image,

Où l'on torture encor, tout comme au moyen-âge.

Pour l'exemple je vais situer l'origine;

C'était dans un pays d'Amérique latine.

Il y régnait, là-bas, le feu de la violence.

Alors un ménestrel vint rompre le silence

En dénonçant, enfin, l'ignoble dictature;

Les massacres sans nom; l'horreur de la torture.

Alors, pour le punir d'écrire une chanson,

On lui trancha les mains, comme ultime leçon.

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                                        rémige,  1994