Depuis notre premier souffle nous nous en approchons,Après le dernier d'entre eux nous n'en reviendrons pas !

Mais tout du long de ce chemin nous insufflerons à d'autres ce que nous sommes incapables de nous laisser souffler.

Nous avancerons le pas haletant dans une direction qui n'est pas la bonne, pas la meilleure.

Nous nous arrêterons l'espace d'un instant sur des futilités qui peut-être plus loin useront de tout leur utilité pour nous offrir la leçon... tout a un sens, tout naît d'une cause et rien n'est sans conséquence.

A petit pas par d'autres temps nous observerons méticuleusement ce qui nous entoure, nous surplombe, scrutant même avec quel effet le vent peut donner à la nature et aux voiles tant de mouvements.

Immobiles, les yeux plongés dans un regard vaste et perdu nous accourrons dans ce qu'est l'autre, jusqu'à fuir en soit même.

A reculons nous nous dirigerons vers l'inconnu avec la seule certitude que ce qui s'éloigne de nous ne nous rattraperas pas.

Comme une sentinelle nous surveillerons la paisible agitation qui perturbe le calme et le silence de nos craintes.

Prostrés au sol nous étreindrons la Terre avec l'ultime conviction qu'elle puisse nous préserver de ce qui avance à grande vitesse, ou de ce qui nous approche pas à pas, de ce qui pèse au dessus de nos têtes aussi, vouant alors à notre terre un regard sincère, vide, profond, dévoué et confiant.

Cependant s'il l'on veut que notre souffle vaille ce pourquoi nous l'expirons, nous nous devons de décoller notre joue de l'asphalte, de déplier nos genoux, de nous dresser sur nos jambes puis le bassin fermement ancré, le torse bombé, les bras ouvert, les yeux écarquillés, nous nous devons de prendre de pleine face le souffle du temps, le seul qui puisse nous mener d'"ici" à "là-bas".

Oh, ne craigniez rien, nous aurons tous nos souffrances, nous aurons tous la caresse de l'espérence, et nous nous verrons accorder du bonheur son indulgence.

Vous ne vous souviendrez pas de votre dernier souffle, tout comme vous ne pouvez vous remémorer votre premier cri dans cette caisse de résonnance qu'est la vie.

Le souffle coupé, c'est cet air résistant qui en quelques secondes mènera à vos âmes d'un vent chaud et envahissant le meilleur que votre esprit, votre corps et votre âme aient pu ressentir tout au long de ce chemin divin qu'est l'amour, la vie et la joie.