Triste pensée ce soir.

Je me noie dans les larmes, ma vue se brouille, mon regard se perd sur les touches du clavier que j'arrive à peine à distinguer.
Ce besoin de se vider, de cracher à la face du monde le venin qui coule en mes veines.
Ce soir pas envie de chichis ni de grands mots, au diable les phrases construites et les verbes percutants, je laisse au placard ce style qui est le mien, et nettoie mon âme de toutes ses blessures.

Au détour d'un sanglot je perçois la détresse sourde que j'ai tue si longtemps. Elle grandit froide et blême en mon être, et chaque jour en recouvre de ce triste voile noir chaque parcelle.
J'ai beaucoup lutté pour m'en sortir seule, et ressentir le plaisir du combat bien mené, de la victoire sur la vie.
Et ce soir je baisse les bras, pour la première fois.
Je me croyais forte et invincible, une poupée sans peur et sans âme, au sourire immuable et factice.
Je me croyais au dessus des sentiments, au delà du contrôle du coeur.

Amère pensée ce soir

Je n'étais rien de tout cela. Je me demande même qui je suis. Après avoir passé tout ce temps à paraître je me suis perdue dans cet océan de facettes, toutes plus déplaisantes les unes que les autres.
Et au moment où je cherche à révéler cette identité qui est la mienne... je ne suis plus capable de m'en souvenir.
Et quand je voudrais frapper du poing et m'écrier J'EXISTE !!!, chaque lambeau de mon être se liquéfie en une mare poisseuse et insignifiante, et j'en perds toute envie de survivre.
La crasse oppressante du désespoir plane au dessus de moi en un nuage malveillant, sans cesse me gouttant au visage, telle la plus acide des pluies de mousson.
Et la beauté sanglante de la haine pénètre en moi tel le couteau dans une chair offerte et soumise, déchire et lacère tout ce qu'il y a de beau, tout ce qui mérite d'être vécu, laissant des moignons ridicules d'espoir de bonheur.
Qui croirais que ce soir j'ai juste envie de ne plus aimer. En lisant ces mots, chacun se dira que j'ai besoin de réconfort, d'attention et d'amour.

J'ai juste envie de serrer mes mains vengeresses autour du coup délicat de ce qu'on appelle la vie, et lui faire expier ses dernières fausses joies, ses bassesses en prévision, ses sales coups qui vous mettent à terre avant d'avoir pu aspirer à un peu de bonheur...

Douloureuse pensée ce soir

Mon coeur se serre en cette nuit si dure et solitaire. Comme une éponge oppressée il délivre un sang gâché par tant d'amertume.
Je voudrais pouvoir hurler et m'arracher de tout ce ressentiment, de toute cette rage qui aujourd'hui s'empare de mon esprit. A tant vouloir me contenir je finis par libérer une douce folie qui peu à peu me transforme en cet être au regard noir et douloureux, au sourire éteint et détruit, au coeur meurtri et larmoyant.

Je veux juste m'en sortir. Délivrer mes passions de leurs démons, être libre.
Libre de ne plus aimer. Libre de ne plus L'aimer. Libre de m'éteindre en paix.

Et mon coeur et mon corps ce soir hurlent à l'unisson pour la délivrance tant voulue, celle de l'heure de ma Mort.