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Le Fol amour de Chloé Zimmer (1ère partie) par payne

Le Fol amour de Chloé Zimmer (1ère partie)

   Ils sont là, tous les deux, devant moi, désormais sereins.

   Je savais.J'avais anticipé.Et je n'ai rien fait. Chapeau, pour un psychiatre qui exerce depuis 27 ans ! Presque trois décennies à ingurgiter le contenu de centaines de vie en péril, en quête d'identité, en mal d'affection. Trois décennies à digérer des témoignages en proie à une marginalité psychique, qu'une masse humaine, que je qualifierais d'ignare et de limitée, hisse au stade de la folie.

   Certes, ma profession me procurait une aisance matérielle. En contrepartie, j'en profitais égoïstement. Un emploi du temps à craquer et un vagabondage permanent d'esprit n'occasionnèrent aucune possibilité de fonder une famille, notamment. 

   Au boulot, les journées se suivaient à une rapidité déconcertante: café-douche-trajet-patients-clopes-patients-clopes-trajet-bain... La routine d'exercer en usine médicale quoi !

   Je me souviens précisément de son arrivée et de son admission ici, au centre hospitalier psychiatrique, 15 ans déjà ! J'ignorais alors que cette rencontre bouleverserait ma conception de la vie et de l'amour, des confusions que celui-ci peut engendrer au point de confondre le rêve et la réalité.

   J'étais de service pour accorder les admissions ce jour-là, un samedi d'avril, je me souviens très bien. Je songeais à la cigarette que j'allais savourer, sitôt mon avis donné pour une entrée en psychiatrie.

   - "Dernière recrue, Docteur Lancelot !", me lança ironiquement Agnès, infirmière ici depuis des lustres.

   Agnès Delaroche, petite et brune à l'époque, au regard profondément noir, correspondait au type de femme qui excelle dans l'exécution des tâches, mécaniquement et de façon objective. la rapidité avec laquelle elle distribuait les traitements de chaque patient aurait pu réduire ses huit heures de travail quotidien à une vingtaine de minutes ! Les formules de politesse, prises de nouvelles, dévouement et attentions auprès des patients étaient remplacés par une foule de pensées relatives aux caprices du mois qu'elle allait satisfaire avec sa prochaine paie. En dépit de cela, elle se disait "bonne infirmière". Pour ma part, je considère encore et plus que jamais d'ailleurs, qu'une "bonne infirmière" se doit d'être humaine et efficace.

   Je cherchais donc du regard cette "dernière recrue" et aperçus finalement une silhouette féminine, apparemment frêle. elle dégageait une aura de mystère, de par le calme et le savoir-vivre dont elle fit preuve viv-à-vis des propos insensibles et moqueurs d'Agnès. Je m'avançai vers elle.

   - "Bonjour Madame! Je suis le Docteur Lancelot, psychiatre. Si vous voulez bien me suivre je vous prie, Madame..."

   - "Mad'moiselle."

 

   Le son de sa voix et sa remarque me saisirent. Elle avait prononcé ce mot posément, d'une voix presqu'inaudible et si fluette que j'aurais soutenu, les yeux fermés, qu'elle provint de l'innocence même d'une enfant. Or c'eut été me méprendre ! Je remarquai alors un visage souriant, accompagné d'une chevelure blonde, légèrement bouclé, en vrac; bref, typiquement féminin et non enfantin!

   Un parfum fruité émanait de sa personne et nous transporta probablement tous, patients et équipe médicale, vers de senteurs exotiques, propices aux rêveries lointaines. Elle incarnait, ma foi, une femme tout à fait charmante et probablement dotée de qualités que je ne pouvais dans l'immédiat que soupçonner. Je me souvenais à nouveau de la diplomatie et de la courtoisie qu'avait suggéré son silence face à Agnès.

   Son "mad'moiselle" m'intrigua donc quelque peu. Non pas que je fus séduit par sa personne, mais un "madame" m'aurait paru plus évident, ou alors s'adonnait-elle à un quelconque mouvement libertin, ou encore les aléas de la vie l'auraient privée de sa moitié. bref et quoiqu'il en fut, un séjour à l'hôpital s'avérait davantage singulier. depuis son arrivée, rien ne signalait un comportement nécessitant un suivi psychiatrique. Rien, ou rien encore....

 

 

(vous pouvez, si vous en avez envie, poursuivre cette aventure sur mon blog, en cliquant sur " mon site web" ci-contre,  où je m'attâche à rédiger cette nouvelle au quotidien; mon désir le plus fou étant d'en faire un roman.Merci mille fois d'y laisser vos impressions, afin que je puisse avancer)


   

 

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Style : Nouvelle | Par payne | Voir tous ses textes | Visite : 950

Coup de cœur : 10 / Technique : 9

Commentaires :

pseudo : etoilefilante

je vais my rendre c est bien ecrit j aimerai avoir votre aisance j attends la suite des aventures cordiales civilités d une seinomarine

pseudo : chollet mikael

Un début prometteur, j'ai bien l'intention de voir la suite. Ce ne sera pas immédiat, car un peu bousculé, mais c'est noté.