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Manifestement par Sébastien Francheteau

Manifestement

Manifestement, c’est le bordel dans les rues

Ca pue la France, ça met en transe, c’est la fièvre de l’imprévu

Ca parle souvent de politique, des droits de l’homme et de la femme

Des lois qui passent et se rétament, la voix du peuple qui réclame !

Manifestement, il y a un festin pour les CRS

Une orgie de trop-plein, une urgence pour la tendresse

Mais ça déborde et ça énerve, ça fait tic-tac

Il y a les matraques pour donner des câlins

Aux énervés des facs qui beuglent dès le petit matin…

Ca fait la une du JT, dans les images télé-jetées

Mouvements de masse, âcres et bouillants

Traînées de corps spongieux rampant pour un espoir

Afin de graver dans l’histoire les angoisses d’une population

Sur une étoile sans état d’âme qui poursuit sa révolution…

 

Manifestement, c’est un jour à mettre son pit-bull dehors

La place est saturée, les moutons sont bien gardés

Il y a des relents de néant qui donnent envie de corps à corps

Et des slogans de tagueurs débutants qui hurlent à la mort

Manifestement, c’est un jour comme un autre…

Il y a ceux qui s’emmerdent, il y a aussi les gueules d’apôtres

Ils se sentent tous un peu minables et malléables

Sous le joug d’un gouvernement, qui les prend vraiment pour des pions

De bons projets encostardés et de subtiles contradictions…

Parce qu’il y a d’ouest en est, des idées bien différentes

Un beau manège qui nous allège de notre matière véhémente  

C’est pourquoi chaque année, il y a ce bordel dans les rues…

Le carnaval du m’as-tu vu, le combat du tabou

Des petits trucs mis bout à bout…

 

La ville est pourpre à son centre, plan rouge à l’horizon…

Il y a mille et une raisons à cette colère exacerbée

C’est la galère! Il faut ramer pour se faire entendre!

On attend les élections avec une grosse érection…

Manifestement, rien ne change mais ça débat à tout va

Prédateur de son état, le grand chef fait son mea culpa

Mais déjà, le métronome du boulot-dodo reprend le dessus

Coup de barre, coup de bourre, l’instinct fait vivre mais le tort tue…

Et ces cris du cœur qui se sont succédés :

« Mort aux vaches ! politicons ! PSG champion ! bœuf bourguignon à Matignon !

Tout est bon dans le cochon !..."

Voilà les revendications…

 

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Style : Poème | Par Sébastien Francheteau | Voir tous ses textes | Visite : 623

Coup de cœur : 13 / Technique : 9

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