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Les murmures de la forêt par Claudie Becques

Les murmures de la forêt

 - "Mamie ! Pourquoi tu restes seule ?

- J'écoute les murmures de la forêt.

- Mais, tu es dans la ... bibliothèque !

- Non, je ne perds pas la tête. Ferme les yeux. Donne moi ta main. Effleure doucement les tranches des livres. Certaines sont rugueuses, d'autres lisses comme les écorces des arbres, et regarde ici, gravés à l'or fin, les noms des amoureux de l'écriture défient le temps qui passe. Tu vois là ? Ce sont les chênes, les maîtres, qui ont bravé toutes les époques. De ce côté, les exotiques qui sentent le large pour emporter ton imagination. Par là, en rangs serrés ce sont les grands sapins qui cachent de sombres histoires sanglantes. Cette partie recèle les fruitiers, pour te nourrir l'esprit, là, tu as les précieux, gorgés de poésies.

- Et çà c'est quoi ?

- C'est mon petit arbrisseau. Il peut paraître chétif avec ces deux bouts de carton en guise de couverture, et trois bouts de ficelle pour la reliure, mais il coule en son cœur tant de sève, qu'un jour, il aura sa place dans une forêt. Lorsque je ne serai plus là, accepteras-tu de t'occuper de lui ?

- Et comment on s'occupe de ton petit arbrisseau Mamie ?

- En lui apportant un peu d'oxygène en le feuilletant, en l'arrosant d'une larme, en lui apportant le rayon d'un éclat de rire. Nourri de tes attentions, il deviendra alors si grand que ses branches toucheront un jour le ciel et je m'y poserai pour te regarder lire mon enfant. L'homme que tu seras alors, m'entendra lui murmurer mon amour et ma fierté.

 

Claudie Becques (20/04/05)

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Style : Poème | Par Claudie Becques | Voir tous ses textes | Visite : 1222

Coup de cœur : 11 / Technique : 8

Commentaires :

pseudo : monalisa

CLAUDIE QUEL SUBLIME ET MAJESTUEUX POÈME QUI A PALPITÉ MON COEUR . CETTE FORÊT LITTÉRAIRE OU IL EST BON SE PROMENER EST GRANDIOSE DE SENTIMENT ÉTERNEL. LA MAMIE EST DIVINE PAR SA PASSION DES MOTS SI BIEN ÉCRITE. QUEL AMOUR DU VERBE OFFERT AUX GÉNÉRATIONS FUTURES. BRAVO TU M'AS DONNÉ UN GRAND MOMENT DE BONHEUR.

pseudo : deborah58

Sublime poème Claudie...Ton texte qui lie délicieusement amour charnel du plaisir de lire et respect de la nature est tout simplement magnifique. Que j'aimerais lorsque j'aurai à mon tour un enfant pouvoir avoir ce genre "d'entretien philosophique" avec lui! Tu nous apporte ici une belle leçon de vie,qui touche mon coeur de femme... Merci Claudie. Amicalement.

pseudo : PHIL

CLO QUELLE TOUCHE DE DOUCEUR ET DE DELICATESSE.EMOUVANT . PUDIQUE. CHARMANT. MERCI CLO

pseudo : obsidienne

et la boucle est bouclée, mamie qui parle à Claudie qui devient mamie qui parle à..., le bois qui sert à faire du papier qui sert à faire des papiers, les papiers qui émeuvent et qui alimentent le petit arbrisseau et Claudie qui nous émeut et nous donne à goûter ces saveurs bien conservées et toujours fraîches. Merci

pseudo : FOLLE7

une très bonne idée analytique, une bibliothèque est une foret littéraire à visité passionnément .

pseudo : laudie Becques

Evidemment les commentaires quand il sont élogieux, font forcément plaisir (sourire), néanmoins c'est davantage le partage qui s'exprime dans vos mots qui me ravit, votre perception des images que vous avez reçues et là vous me comblez Monalisa, Deborah, Phil, Obsidienne et Folle (pas tant que ça !). Amicalement à tous. Clo

pseudo : david

C'est d'une grande tendresse, et beaucoup de sagesse, j'aime beaucoup.

pseudo : scribio

Magnifique poême, trés belle image, les livres sont fait de forêts, et de murmures nourris par la sève de l'écrivain. Bravo, Claudie

pseudo : Claudie Becques

Merci à vous David et Scribio je suis très touchée. Clo