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La belette éplorée... par Blanche Plume

La belette éplorée...

 

La belette éplorée

 

 

Un jour, noyée dedans sa peine, Dame belette, l'œil mouillé,

Allait sur les sentiers boisés, pleurant son soûl et sa déveine.

Chemin faisant, tout en sanglots, elle rencontra de ses amis,

Qui, bien patients et bien gentils, prêtèrent oreille à tous ces mots.

C'en était fait, c'était fini, elle n'avait plus le goût de vivre,

Et, pareille à un blaireau ivre, était en soi une comédie !

Les tous premiers à écouter furent Dame laie et ses petits

Qui, par ailleurs, semblaient contrits, mais s'arrêtèrent par amitié.

Puis, estimant insuffisantes toutes les marques de réconfort,

Elle chercha à pleurer encore auprès de la pie larmoyante ;

Ce n'était point encore assez, et Maître hibou, l'air abattu,

Fut le prochain individu qui l'entendit se lamenter.

Mais elle eut beau tout essayer, minois défait et jérémiades,

Gémissements et sérénades, elle était toujours dépitée.

Elle n'en croyait pas son pelage ! Personne pour verser une larme

Sur son histoire et sur son drame ! De faux amis, et des sauvages !

Elle s'écroula de tout son poids, geignant, criant, s'égosillant,

Levant les yeux de temps en temps, pour voir si l'on passait par là.

Ce qui fini par arriver, car toutes espèces confondues

Furent alarmées et convaincues, que l'on se faisait étriper !

En peu de temps, elle fut ravie ! Tous étaient là, ils s'inquiétaient !

Elle put alors recommencer à se lamenter sur sa vie.

Le loup, connaissant l'animal, arrêta net son discours,

Qu'il entendait depuis des jours et commençait à lui faire mal !

« Qui s'apitoie sur sa personne se trouve bien vite esseulé,

et passe souvent à côté, de malheurs bien plus grands en somme ! »

Dame belette, un peu vexée, tenta en vain de se défendre,

Arguant qu'il ne pouvait comprendre, et que sa vie était brisée.

Les réactions furent immédiates, et en moins de temps qu'à le dire,

Dames, petits et autres sirs, quittèrent les lieux à toutes pattes !

Il ne resta, pour assemblée, qu'un vieux moineau tout bedonnant,

Qui, l'air un brin compatissant, pris quelque temps pour lui parler.

Et c'est alors qu'il lui apprit, la grande peine de la laie,

Dont on a tué le sanglier, hier dans la grande prairie.

Il poursuivit en décrivant tout le chagrin de Dame pie,

Dont on a mangé les petits, et qui est bien seule à présent.

Il termina en racontant, comment le plus grand des hiboux,

Celui qui instruit, qui sait tout, devint aveugle en un instant.

Il n'y eut plus de plaintes tristes, finis les pleurs, la comédie.

Dame belette avait compris, et se trouva bien égoïste...

Car elle n'avait pas su voir, chez ses amis dans la détresse

Tout le chagrin et la tristesse, hurlant son propre désespoir !

 

 

Tout droits réservés par et texte de :   Blanche Plume

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Style : Poème | Par Blanche Plume | Voir tous ses textes | Visite : 930

Coup de cœur : 13 / Technique : 9

Commentaires :

pseudo : obsidienne

superbe fable, une maëstria toujours étonnante et une morale utile. C'est un plaisr

pseudo : PHIL

J ADORE LES FABLES ET CELLE CI EST SPLENDIDE DIGNE DU GRAND MAITRE JEAN.JE ME SUIS AMUSE A CE GENRE DE POESIE ET JE TROUVE CA SUPER.FELICITATIONS

pseudo :

Sublime... Vraiment magnifique ta fable blanche Plume... La qualité de ta plume est vraiment immense... A chaque fois que je te lis, j'éprouve la même admiration...Sincèrement. Passe un bon week-end.

pseudo : gigi

ha que j'aime! j'ai écrit le loup, le renard et la belette et je me suis super amusée. amitié

pseudo : VIVAL33

BRAVO

pseudo : volatile

Belle fable, Blanche Plume. Belle leçon de vie. J'adore.

pseudo : BAMBE

Quel bon moment sous les jérémiades de belette!!! une très jolie fable avec la morale adéquate, une réussite.