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Les marchands de bonheur par Sébastien Francheteau

Les marchands de bonheur

Les marchands de bonheur foisonnent en Occident
Ils y vendent du rêve comme on vend des babioles
Il connaît bien la peur et l'ennui, cet enfant
Dont l'amour est en grève aux portes des écoles...
Le rire est une angoisse, pour cet être meurtri
Qui se fait consommer, et se tient dans les rangs
Intégré à la masse au nom de la patrie
Voilà sa vérité dans ce parfait néant...

Le vendeur de mirage a jeté sa poussière
Et donna à l'espoir une bien pauvre couleur
Répandue sur la page de l'ère humanitaire
Dans le flou des mémoires qui se vident et se meurent...
Larmes de soumission, ineffables douleurs
Via un téléviseur aux sanglantes effusions...
Les cœurs crient à la nuit, sanglotant en silence
Hélas, rien n'a de sens, quand on vit dans l'oubli...

Les marchands d'illusions ont trouvé leur bonheur
Dans les QI KO des enfants sans été
Plus de révolution, seulement de faibles mœurs
C'est coca et coco pour ceux qui doivent chanter...
Seul le soir les fait vivre, leur offrant un futur
Un avenir figé sur les rails de l'horreur
Mais le noir les enivre de ses fragrances obscures
Dans le train-train piégé à 1000 kilomètres/heure...

Ils sont restés chez eux, les marchands de bonheur
Préparant pour l'hiver, une ambiance idéale
L'enfant a fait un vœu, pour son temps voyageur
Nauséeux et amer, qui meurt à fond de cale...
Aujourd'hui, c'est la fête, mais on craint le silence
Plus personne ne bouge, ce soir, on est fidèles
Et clients obsolètes extasiés à outrance
Quand se répand le rouge d'un nommé père Noël...

Mais ils se sont trahis ces marchands de bonheur
Qui prennent la tendresse jusqu'au pied des sapins...
Un lointain paradis et de vagues lueurs
Appellent à la détresse des âmes sans lendemain...
L'argent est une entrave à la vie des enfants
Qui traînent trop souvent, dans leurs yeux, un air grave...
L'humain compte ses sous jusqu'à la fin des temps
Mais il reste un enfant de la Terre avant tout...

 


 

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Style : Poème | Par Sébastien Francheteau | Voir tous ses textes | Visite : 702

Coup de cœur : 12 / Technique : 10

Commentaires :

pseudo : deborah58

Tu réfléchis fort bien à la notion d'enfance... Il est vrai que l'on n'achète pas un enfant par des cadeaux. L'amour d'un enfant se conquiert avec le coeur et quelques billets ou jolis cadeaux ne sont que des artifices...

pseudo : PHIL

TON POEME EST BIEN CONSTRUIT EST REFLECHI. SEUL BEMOL TON DERNIER VERS JE NE SAIS SI L HOMME EST ENCORE UN ENFANT DE LA TERRE.OU ALORS UN BIEN MAUVAIS ENFANT TRES TURBULENT ET IRRESPECTUEUX.MOI JE PENSE QUE DAME TERRE NOUS ASSIMILE A DES PARASITES OU A QUELQUES METASTASES.SALUT

pseudo : lindicatorz

Etonnant:dans les deux commentaires qui précèdent le mien,aucune allusion aux dealers qui parfois hantent les sorties d'ecole.A moins que ce soit le propre de ton poème que de laisser libre cours à l'interprétation de chacun.

pseudo : lindicatorz

Etonnant:dans les deux commentaires qui précèdent le mien,aucune allusion aux dealers qui parfois hantent les sorties d'ecole.A moins que ce soit le propre de ton poème que de laisser libre cours à l'interprétation de chacun.

pseudo : BAMBE

Un beau texte, extrémement fort. Il nous metun face à la réalité et aux conséquences d'une société de consommation construite pour faire de l'Homme un esclave dés la plus tendre enfance. Un Cri que j'entend si fortement. Merci