Dis-moi qui va partir

Dis-moi… où vont nos souvenirs ?

Dis-moi qui va s’enfuir

Qui va chercher à oublier ?

Dis-moi… qui a laissé tomber ?

Oh toi, tu te retournes dans ton cercueil

Et tu t’en vas sans me regarder

Et moi qui n’ai pas fermé l’œil…

Nos plages de bonheur souffriront en silence

Nos fous rires se perdront sous les ruines de l’automne

Et nos yeux de lumière s’éteindront dans l’errance

Car tu as décidé, aujourd’hui, ton heure sonne…

Dis-moi, pourquoi tant de fleurs ?

Dis-moi si elles colorent les erreurs

Dix mois… pourquoi ce malheur ?

Dis-moi, pourquoi mon cœur est vide ?

Pourquoi tant de larmes ?

Pourquoi ce sont les larmes qui décident ?

Oh toi, tu te retournes dans ton cercueil

Et tu t’en vas sans me regarder

Et moi qui n’ai pas fait mon deuil…

Nos désirs inavoués attendront à jamais

Dans le coffre-fort des sentiments avortés

Cet endroit est la matrice d’innombrables regrets

De mots et de voix qui ne sont plus à portée…

Dix mois, pourquoi tant de mystère ?

Dis-moi, qu’allons nous faire au cimetière ?

Dix-mois… encore combien de temps ?

Dis-moi comme avant…

Les certitudes sont les vautours de l’esprit

Les doutes sont les sirènes que l’on doit écouter

Un cœur qui s’en va, laisse l’amour et la vie

Sur ces routes où la haine voudrait t’enterrer…

La solitude est un parfum négligé

Quand on le respire comme une odeur de mort

La peur est une ombre dans le décor figé

Des martyrs dansant au pied des sycomores…

Mais tu es parti sans me dire au revoir

Loin, au fond du tunnel où se traînent les damnés…

Nos sourires vainqueurs se perdent dans le noir

Mais tu restes, immortel, comme un remord dans mes pensées…