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Il était un jour, une histoire, un moment, une heure... P'tite histoire que j'aimerais partager avec vous autres, inconnus. par Laëti Denis

Il était un jour, une histoire, un moment, une heure... P'tite histoire que j'aimerais partager avec vous autres, inconnus.

 

Je n'ai pas écrit dans mon journal intime depuis trois mois. Journal, que je ne qualifierais pas d'intime car il est anormalement sans cadenas et donc à la portée de tout le monde. Il suffit juste de respecter mon intimité et de me respecter moi tout d'abord pour ne pas avoir l'envie soudaine de voir ce qui se passe dans ma tête. Je n'ai pas écrit depuis ce soir de fin novembre où j'ai fait part de mes sentiments à ce garçon nommé E. et même qu'il ne s'attendait pas à une telle chose de ma part. Je suis quand même fière de moi car j'ai pris de l'assurance même si j'avais une peur atroce de lui avouer. Ce qui est drôle c'est que quelques jours après, des gens, notamment des amis à lui, me disaient qu'ils m'admiraient, qu'ils n'auraient jamais fait ça, qu'ils n'auraient jamais osé, ils me disaient même que j'étais courageuse. C'est vrai que j'ai dû tripler mes efforts pour lui dire une telle chose, j'ai dû prendre sur moi. Au final, je me suis pris un joli râteau, le premier même. Mais ce n'est pas grave bien sûr.

 Je cherche les raisons pourquoi je n'écris plus dans mon journal et pourquoi je prends des feuilles que je mets dedans, c'est stupide n'empêche. Mais pour l'instant je n'ai pas envie de continuer à écrire dedans, je préfère écrire sur mes feuilles blanches et les mettre avec mon journal. J'ai une idée. Bizarre, certes, mais humaine. Peut-être ai-je peur d'oublier ce que j'ai fait, peut-être je ne veux pas tourner la page. Peut-être j'ai envie, quand j'ouvre mon journal, de toujours voir cette dernière phrase  « il a prit mon numéro et m'a dit 'c'est pas trop positif mais je réfléchis' ».

 Trois mois ont passés. Il y a eu peu de hauts et beaucoup de bas. Il y avait beaucoup de jours où la communication était absente, je ne pouvais pas apprendre à le connaître, je n'arrivais pas à lui parler. Depuis un petit mois, la communication revient et le jour où on a passé deux heures l'un en face de l'autre à parler de nous, c'était imprévu. On ne prévoit pas l'absence d'un professeur. C'était la deuxième fois que l'on se retrouvait à cette même table, l'un en face de l'autre. Mais c'était la première fois que l'on se parlait autant, on se regardait et on souriait. J'ai apprécié ce moment. Qu'en est-il de lui ?

 Ce n'est pas de l'amour que j'éprouve pour lui. Enfin, quand je lui ai dit ce soir de novembre qu'il ne me laissait pas indifférente, oui, là je pense que j'étais amoureuse. C'est même sur, je l'étais car ma décision était mûrement réfléchie. Bon, avec le temps je me dis que je n'ai pas relativisé car on ne se connaissait pas, on commençait tout juste à se parler vite fait dans le bus. Mais voilà, l'amour est un sentiment subi, je n'ai pas choisi un jour d'octobre de m'intéresser à lui. Je n'ai pas choisi, je ne me suis pas obligée à aimer sa façon d'être, sa manière de parler, son comportement, ses manies puis son physique est venu plus tard, enfin, il était déjà présent mais ce n'était pas une attirance purement physique. Aujourd'hui, c'est de l'admiration et de l'attirance. Plus j'apprends à le connaître plus j'apprécie sa présence et mieux je me sens. Je suis éperdue par sa forte personnalité, son aura. Je reste éperdue d'admiration pour ce camarade de classe brillant.

 J'arrive à trouver l'inspiration et les mots exacts pour m'exprimer malgré les aboiements incessants de ma chienne qui commencent sérieusement à m'importuner, le requiem de Mozart que je ne cesse d'écouter, mes mains sur le clavier, une qui s'échappe par moment pour prendre un carré de chocolat. Eh oui, l'inspiration ne vient jamais seule. Il y a toujours quelque chose qui la provoque.

 J'ai relu mes poèmes que j'avais écrit quand on ne se parlait plus. J'étais dure avec moi-même, je me sous-estimais, je disais que je valais rien à ses yeux, qu'un jour il n'y aurait même plus de bonjour le matin. Cela confirme que j'ai eu beaucoup de mal à accepter ce refus. J'ai beaucoup souffert parce que j'étais amoureuse, faut croire.

 Cette nuit j'ai rêvé de lui. Je ne sais pas pourquoi mais je m'en doutais un peu car j'ai écrit cela hier. J'ai rêvé que nous étions Samedi, en sport, et qu'il avait une copine et un de ses copains me disait que ça faisait trois semaines qu'ils étaient ensemble et qu'il était très amoureux. Ce que je ne comprenais pas c'est pourquoi toujours des regards me sont adressés.

 En ce moment, c'est les vacances. Et je pense quand même à lui. Je repense à ces deux heures où l'on a parlé, c'était la semaine dernière, et je ne sais pas quelle conclusion en tirer. Mais lui ne pense sûrement pas à ça, et donc à moi, alors à quoi bon penser à lui ? Ça n'en vaut pas la peine. Peut-être.

25/02/2009

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Style : Pensée | Par Laëti Denis | Voir tous ses textes | Visite : 726

Coup de cœur : 11 / Technique : 9

Commentaires :

pseudo : ficelle

Un beau questionnement, pour une belle fraîcheur : celle de la naissance de quelquechose...Laëti, j'ai aimé cette lecture.

pseudo : PHIL

PEUT ETRE OU POURQUOI PAS???

pseudo : monalisa

MERCI POUR CETTE JOLIE NOUVELLE QUI NOUS DONNE UN MOMENT MAGIQUE DE LA DÉCOUVERTE DE L'AUTRE. MERCI POUR TON GENTIL COMMENTAIRE ET JE TE SOUHAITE DU BONHEUR.

pseudo : scribio

C'est peut-être "un beau roman, une belle histoire", qui sait ? il reviendra peut-être vers toi, si ce n'est pas le cas, c'est qu'il n'est pas fait pour toi.

pseudo : Yinyang

Combien d'attentes vaines et d'espoirs insensés nourrissons-nous dans notre vie ?... Qu'importe, c'est une fraîcheur q'il faut garder si l'on peut, même si parfois on a envie de baisser les bras, même si "ça n'en vaut pas la peine"... car "peut-être"... ;) Ce sont tous ces hauts et ces bas qui nous construisent, jour après jour.

pseudo : deborah58

Cette pensée nourrit de peut-être exprime fort bien la naissance d'un sentiment... Amour ? Amitié ? L'incertitude est encore de mise mais il est clair qu'une rose a poussé dans le jardin... Attendons qu'elle fleurisse afin d'humer sa saveur délicieuse et de la définir ... Trés belle réflexion Laëti en tout cas... Amicalement.

pseudo : anouk decaudin

j'ai beaucoup aimée ce texte! et c'est peut être parcque je me retrouve un peu dans le fait de ne jamais savoir ce que pense le sexe opposé