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Les six sonnets du chemin par fantomiald

Les six sonnets du chemin

Chemin parfumé

En parfums féminins s'incarne infiniment,
Sous des feux formosas, des formes de félins,
Cet odorant papier lié de fil de lins,
Plié par la pensée , et griffé finement

Ô le vif, le si vif des parfums s'élevant
Sous le rêve est germé par des livres malins
Et prit soudainement aux arbres cristalins
A l'if soul! Au grain vif de l'aigrain sous le vent!

D'où, soeur de ce sol noir, sort la fleur affaiblie ?
Si ce n'est de la mousse où s'éssaime et s'oublie
Ce livre auquel je songe... Heureuse ruse et livre!

La ronce de l'esprit c'est l'ecrit de raison
Déraison!... Démesure!... ô toi que je délivre,
Et parfum vois-je ici l'odorante maison

Création de chemin

Elire un vers est doux pour qui porte la lyre
L'Apollon nous épaule au chevet de nos mains,
L'épaule ailée osant, pour des vols moins communs,
Sa molle aile épouser la voix qui va me lire

Pâlir en lisant, livre en secret, doux délire,
Un palace de rêve et charme les chemins
Les chemins que l'auteur, traçant des parchemins,
Dessine: au saint marcheur aux vers qu'il veut élire!

Ne plisse pas ton crin ne crisse pas la corde
Apprends de la musique en quoi le vers s'accorde
Au doux son de la vie aux frissons de tes muses

Prends du temps maints séjours maintes nuits ne suffisent
Et sans tristesse , penché, tu vis, tu cris, t'amuses,
Pas un rire n'éteint les beaux vers qui s'élisent

Rêve de chemin

Songe d'un chemin dont je vous fais le dessin :
Là, le grain de son sang et mon pas dans sa grève,
Maint chant s'échappe en vain dans ce tremblant essaim;
Mon dessin c'est creusé d'un seul pas dans ce rêve.

Mon pas se plaçait dans le plaisant palais saint,
J'épelais de mon pas tout l'attrait de sa trêve,
S'en abreuver sans fin que c'est facile et sain !
Et j'appelais cela : le sel d'une ame brève.

Tout mon poids le matin dans ce chemin se plonge,
Mon patin se déploie et mon pas se prolonge
J'atteins des joncs ouverts au teint de jais et verts;

Les chemins inventés je rêve déjà d'eux,
Des rêves faux et vains nous cachent des revers
Sauf celui des chemins où nous demeurons deux!

Chemin qui se finit

C'est au fond d'un chemin de vains grains et de vent,
De vains grains de galet, de lourd cocon courbé,
Chacun tout gringalet , chacun tout recourbé,
C'est au front de demain mais on voit tout devant...

Une ombre m'écalait, mais c'est au font crevant
D'un chemin plein de main, de bras pour m'embourber,
De boueux parchemin que l'encre fait tourber
Ou la boue égalait cette ombre se grevant...

C'est au fond d'un bois fin , c'est tout près d'un chalet,
Ou jouant sur sa faim se promène un chat laid,
Il chasse un séraphin ... coince des rats des champs...

Glissant dans son palais, j'ai vu avant demain:
Le rayon de ma fin par des soleils léchants ,
J'allais par où fallait jusqu'au fond du chemin .

Les chemins qui s'élisent

Pas un pas, sans sa voix, pas un souffle n'eveille
Mon coeur ensommeillé ,pas un bruit, sans ce sang
De son coeur , je me perds , et s'en va dépeçant
La rose et le vent, va! rien ne vaut qui ne veille,

Plus ne vient en passant , Je ne songe et n'essaye
Plus ne vient me veiller , que le soir se levant
Rongeant de mon espoir, la chaleur et le vent,
Pres de moi qui s'assoit la sagesse conseille

Le chemin d'apollon ressemble à ceux d'Enée
Qu'on ne gravit encor d'un quatrain par année
Deux chemins comme l'une est Lune qui gravite

En un mois seulement sa course se termine
Quand l'ourse la salue elle va déja vite
Et l'autre prend son temps pour embellir sa mine

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Style : Poème | Par fantomiald | Voir tous ses textes | Visite : 747

Coup de cœur : 10 / Technique : 10

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