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Le Royaume de Nubika - Chapitre premier par Raphaël

Le Royaume de Nubika - Chapitre premier

 

CHAPITRE PREMIER : Funérailles.

Dans le royaume de Nubika où les prairies fleurissaient à toutes les saisons et l'harmonie faisaient de la vie un sourire perpétuel, il n'y avait pas de hiérarchie proprement établie: on respectait la dynastie des Lardivel et aucune personne n'en troublait son fonctionnement. Chaque  individu de Nubika avait des droits et des libertés, aucun impôt n'existait, les paysans jouissaient de leurs récoltes, aucune monnaie n'existait mais tout résidait dans l'échange des biens.

Un jour, un heureux évènement vint rajouter un charme supplémentaire à cette utopie.  Vêtu d'un lourd et sombre manteau de velours bleu orné de rubis et brodé d'or, avançant une barbe d'un noir soyeux et de cheveux portés en arrière faisant ressortir ses traits de visage, le roi Golbano portait à bout de bras la cause de cette journée enjouée : il montra avec tant de bonheur la venue au monde de son successeur à son peuple. Ainsi il dit d'une voix grave et émue : « Bienvenue à mon fils, Landivio ! ». De partout fusèrent des cris de joie et des applaudissements, de grands sourires se lisaient sur les bouches. Toute la journée, la fête et les jeux étaient au programme mais pourtant tout ne paraissait pas si parfait que l'ambiance et les évènements qui venaient d'arriver...

Les choses s'envenimèrent dans la chambre royale,  le roi s'inquiétait  quant à la santé de la reine Lazulina ; une femme d'une beauté charnelle avec un visage si doux et fin, des yeux émeraude et des cheveux d'un blond luisant aux rayons du soleil orangé descendant à l'horizon. Celle-ci était faible depuis l'arrivée du nouveau-né, cela se lisait sur ces traits fatigués et sa peau telle une morte devenue terne et blême. Le souverain n'avait jamais montré tant de tristesse jusqu'à présent, il serrait sans relâche les mains de sa compagne qui s'enfonçait de plus en plus dans un repos éternel. Chaque docteur qui voulait contrôler l'état de santé de la mourante pouvait s'attendre à repartir aussi vite qu'il était entré. Golbano était plus qu'affecté par ce qui lui arrivait et ne savait que faire, tellement la douleur l'envahissait de plein fouet. Cependant, quelques minutes passèrent et les mains de Lazulina se délièrent des siennes ; à ce même moment Landivio dans son lit de soie orné d'argent se mit à pleurer comme s'il venait de ressentir la mort de sa si jeune et sublime mère. Rempli de larmes, le prince se tut quand son père vint le prendre dans ces bras et lui chuchota sur un ton rassurant « Fils, je vais prendre soin de toi comme ta mère l'aurait fait » et finit en lui disant « Je t'aime Landivio, il ne me reste que toi ! »

 Peu de temps plus tard, Margliani, le conseiller du roi, entra dans la chambre avec entre ces mains une couverture brodée  et destinée à Landivio et la déposa dans le berceau. Celui-ci avait une longue barbe et des cheveux grisonnants, personne ne savait exactement l'âge qu'il avait ni d'où il venait, mais il a toujours servi la famille royale et avait permis de rétablir le calme il y a quelques centaines d'années dans le royaume. Ensuite, ce dernier prit la parole, un peu hésitant :

«  -Sire, je vous ai apporté la couverture que madame avait brodé pour le prince...

- Je vous remercie mon fidèle ami... Je suis vraiment reconnaissant de votre engouement envers le royaume ...

-Ce n'est qu'un réel plaisir de vous servir. Aussi j'aimerai vous demander une requête... Puis-je me permettre ?

- Allez-y je vous écoute... rétorqua le roi suspicieux

-Pourrai-je m'occuper de l'éducation du jeune prince ... comme j'ai déjà pu le faire au cours des cinq dernières générations de la famille ? »

            A ce moment-là, le souverain lança un regard vif et pourtant tellement perdu vers son bras droit puis replongea son regard sur le corps inerte de sa femme puis termina :

« -Vous m'avez appris plus que personne n'aurait pu apprendre sur la vie, c'est de ce fait que je vous confie l'enseignement de mon fils... Je vous fais confiance plus qu'à moi-même...

 -Ne vous inquiétez pas mon seigneur, reprit le vieil homme  l'œil éveillé, au jour de ces vingt ans je ferai de votre fils un roi qui n'aura nul ennemi ! »

Puis, le souverain décida alors de dévoiler à son peuple la mort de Lazulina qui, avec un grand vent de lamentations et de stupéfactions, se fit dans le meilleur des silences et des respects qu'une reine n'aurait jamais espérer recevoir. Seul le clocher de l'église rompait ce calme funéraire au tintement des cloches qui sonnaient neuf heures du soir. Le soleil s'étendait derrière les champs et la nuit courrait à sa poursuite. Pendant que le roi faisait volte-face à la foule pleine de tristesse, Landivio commençait à s'endormir recouvert de sa précieuse couverture. L'homme s'approcha de son enfant en le regardant avec beaucoup de tendresse et d'admiration tellement il ressemblait à sa mère.  Petit à petit, le roi s'assoupissait comme si une force l'attirait dans son  sommeil ; il finit par succomber à cet appel et tomba au sol. Plus tard dans la nuit, l'éclat argenté de la lune vint à éclairer le visage de l'homme, cela le gêna d'une manière assez désagréable, ce qui le réveilla. A peine il eut ouvert les yeux qu'il fût ébloui. Quand il eut repris toutes ses capacités visuelles, il entendit une voix l'appeler en lui soufflant « Regarde-moi, regarde-moi ! » et il fut étonné qu'elle ressemblait à celle de Lazulina. De ce fait, son regard se tourna dans la direction d'où provenait ce son mais il ne pensait pas qu'il allait tomber sur le fantôme de sa femme...

Aussi incroyable que cela paraissait, le roi se retrouvait bien face à son épouse, une femme aux reflets argentés, qui regardait avec un sourire charmant son mari atterré devant le spectacle auquel il était confronté. Après quelques minutes d'observation, Golbano se mit à parler tout en bégayant :

« -La... Lazulina, c'est... c'est bien toi ?

-Oui, bien sûr, reprit surprise la reine, j'ai des choses à te révéler sur moi-même et sur notre enfant avant de m'en aller vers l'autre monde...

-Comment ça..., s'exclama-t-il en se relevant, quelles révélations ?»

                Le souverain n'en revenait pas : sa compagne avait encore des choses à lui apprendre sur elle mais surtout sur leur fils... L'ectoplasme riposta de vive voix :

«-Ce que je vais t'apprendre va sûrement te retourner mais je n'ai pas pu te le dire de ma vivante existence et je pense qu'il est temps que tu le saches avant d'y être confronté insouciant... Je viens de la contrée de Vaniloria, un pays caché du regard des humains par un mur psychique...C'est une contrée magnifique où plusieurs familles vivent dans les meilleures conditions qu'on ne pourrait espérer, toute nourriture et toute boisson se trouvent à foison...

-Attends, riposta le roi, tu es en train de me dire que tu n'es pas humaine ?

-Je vois que tu restes toujours en pleine possession de tes moyens, dit la femme d'un ton enjoué, oui, je suis un être magique, les habitants de ma famille s'appellent les Vanilorians. Nous sommes dotés de nombreux pouvoirs que ton fils va également acquérir au cours de sa croissance et tout au long de sa vie. »

                Le souverain n'en revenait pas de tout ce qui l'entendait : il vivait avec une femme qu'il croyait connaître mais qui lui était en fait inconnue. Il questionna alors l'aura argenté :

« -Et toi, dans tout cela, quelles sont tes pouvoirs ? Et quel est le destin de Landivio ?

- Moi... Mes pouvoirs sont peu importants par rapport à ceux que notre jeune prince va posséder. Dans notre peuple, les femmes possèdent  le don de guérir et de pouvoir contrôler le beau temps. Mais dès que l'on a donné vie à notre descendance on meurt inévitablement, nous renaîtrons un jour dans le cœur de Manierila Fecundia, ce sont de grandes plantes avec une poche où nous évoluons pendant deux mois avant de naître. Notre fils va pouvoir contrôler les quatre éléments et même peut être s'il est très doué à pouvoir utiliser l'élément qu'aucune personne n'a réussi à dompter...C'est pour cela que j'ai demandé à Margliani de prendre soin de l'éducation de Landivio

-C'était donc pour cela qu'il m'a demandé d'éduquer notre fils...C'est pour répondre à la promesse qu'il t'a faite, je comprends mieux. Mais dis-moi, je me suis toujours demandé mais Margliani ne serait-il pas un Vanilorian ?

-Pas exactement, notre conseiller est un Faldoron, il fait aussi parti de Vaniloria. Il a la capacité de ne jamais mourir tant qu'il exécute  la mission qu'on lui a donnée à ses seize ans... La sienne a été de faire régner la paix dans notre royaume tout en veillant à ta dynastie et on ne peut pas dire qu'il est failli à sa mission... Il en existe une centaine tous dispersés dans le monde.»

                L'homme était avide d'en savoir plus sur ces révélations, mais la reine commençait à disparaître au fur et à mesure que l'aube se levait. Voyant cela, le souverain se hâta à poser une dernière question :

« - Quand te reverrai-je ? Et comment vais-je pouvoir m'occuper de mon fils ?

-J'ai confiance...Mais tu ne pourras l'éduquer comme un vrai père, seul ton amour lui sera essentiel. Sa quête a déjà commencé... Prends soin de lui, je serai bientôt de retour... TARGAN... »

                La reine venait de disparaître en ne pouvant terminer sa phrase laissant le roi dans la plus grande inquiétude... Puis il se retourna en plongeant son regard dans le silencieux repos de son enfant. Il regarda d'un œil fixe la couverture qui gardait au chaud son fils, il se rendit compte que des mots se rajoutaient sur l'étoffe par magie. Etrangement, le premier mot était le dernier prononcé par Lazulina, il était écrit « TARGAN OWE DUSV », il ne comprenait pas ce que cela voulait dire mais une pulsion le fit se précipiter sur le lit de mort de sa femme où le corps avait disparu. Il ne restait qu'une chose sur l'oreiller une amulette qui venait juste de se mettre à scintiller...

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Style : autre | Par Raphaël | Voir tous ses textes | Visite : 527

Coup de cœur : 12 / Technique : 9

Commentaires :

pseudo : deborah58

Un début trés prometteur. L'intrigue éveille ma curiosité et le profil psychologique des personnages est trés interessant... J'attends donc la suite et la lirai avec plaisir. Bienvenue sur Mytexte Raphaël. Moi, c'est Déborah et j'écris aussi en ce moment une nouvelle : "Entre deux"... J'écris aussi des poèmes. Tu verras c'est une communauté littéraire trés sympa... A+

pseudo : PHIL

ORIGINAL ET LE COMMENTAIRE DE DEBORAH EST ON NE PEUT PLUS VRAI.SALUT ET BIENVENU PARMI LES GENTILS FOUS.