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La muse et l'écrivaine par saty

La muse et l'écrivaine

Il est de ces soirs où l'on a plus envie de rien, où l'on ne croit plus en rien, où l'espoir nous quitte. Ces soirs où l'on sait d'avance que l'on ne dormira pas, ou peu, alors qu'au contraire on ne demanderai que ca, encore plus que n'importe quel autre soir, histoire d'oublier quelques heures cette lassitude qui nous tient...je vis un de ces soirs...Et je deteste ma vie, mon appart, mon boulot, et même ma ptite amie qui ne me soutient pas, lassée de ces soirs...Et pourtant je voudrai tant qu'elle au moins ne m'abandonne pas; inutile de lui dire, elle répondra que c'est le cas, qu'elle est là. Et là, si elle m'entendait, elle me balancerait, comme à son habitude, d'arrêter de lui " mettre des mots dans la bouche ! ". Lol...Non en fait je n'ai pas envie de rire du tout, même si ca me ferait du bien pourtant...

J'aurai tant aimé que mon patron ne m'assène pas cette nouvelle, tant aimé que ma chérie choisisse un autre jour pour dresser encore une fois ce mur entre nous ( en étant convaincu que c'est moi qui l'ai fait! ), tant aimé que celle qui se dit ma meilleure amie, ma soeur ne me donne pas son avis sur mon histoire d'amour naissante, avis qui est plutôt un jugement sans fondement ! Tant aimé que mon grand frère ne me dise pas que finalement ma copine n'a peut être pas vraiment envie, mais surtout qu'elle risquerait de me laisser pour éviter d'affronter cette réalité qui dans le fond lui déplait peut être. Qu'en sait-il?! Rien ! Et je sais qu'il a dit ça uniquement par amour, pour tenter que je ne souffre pas de cette histoire qui commence à s'écrire.

Et si finalement ils avaient tous un peu raison...? Tous un peu possesseur de cette réalité que je refuse de voir. Elle m'aime, certes, je le sais, je n'en doute pas ! Et c'est pareil pour moi ! Mais à quel prix?? Est ce que la réalité ce n'est pas tout simplement qu'on ne partagera jamais le même toit, jamais le même lit, que nos peaux ne se frôleront jamais autrement que par l'imaginaire...? Resterais - je donc alors pour toujours son amour caché, terré à 800 km d'elle ?

Aucuns rêves, aucuns projets n'aboutiront, je le sais maintenant. Mon rêve à moi était de l'avoir auprès de moi, d'être auprès d'elle...physiquement, et plus seulement à travers la pensée, à travers le fil du téléphone. Mon rêve ne se réalisera pas. Alors à quoi bon continuer à décrocher quand elle appelle ? Pourquoi continuer à l'aimer et à secrètement espérer ce qu'elle ne me donnera jamais ? Tsss ! comme si c'était si simple ! Essayez donc vous d'oublier une femme qui vous révèle chaque jour à vous même, qui vous rend meilleur au fil du temps, qui vous apaise, vous adoucit le caractère et le coeur, et arrive à vous faire dire " pardon " sans trop de difficultés. Je vous mets au défi de jeter aux ordures, aussi simplement qu'un bout de papier, une personne qui vous fait autant de bien. Même si pourtant, je dois le reconnaitre, et encore plus aujourd'hui, que de mal me fait - elle...Du mal elle m'en fait quand elle me dit qu'elle n'habitera jamais comme moi devant une prison: je comprend qu'elle ne viendra jamais vivre ici avec moi. Quand elle me dit qu'elle ne peut pas quitter ses parents, surtout sa maman sans qui elle ne se voit pas vivre: alors Nice et tout ca, c'était du vent ? Quand elle me parle de ce qu'elle fera quand elle viendra à Redon, alors que je sais qu'elle ne viendra jamais ici; c'est tout juste si Paris la verra un jour! J'aimerai tant pouvoir couper le cordon, la dégreffer de ma vie, l'éloigner, ne plus l'aimer. Juste la garder en souvenir sans que celui - ci ne soit une souffrance. Mais c'est plus fort que moi, je n'arrive pas à décrocher, j'attends qu'elle le fasse pour moi, pour nous, tout en espérant qu'elle ne le fasse jamais ! " Elle est ma douce torture, ma tendre blessure ", pardon Johnny de te piquer tes mots mais c'est tellement ce que je ressens; Laura est ma plaie à moi, une plaie béante que je n'ai pas la force, le courage...l'envie ? de refermer. Aucune envie de cicatriser, je veux en souffrir encore. Tant qu'elle me fait mal ( souvent sans le savoir, peut être sans le vouloir ), c'est qu'elle est là, bien présente dans mon existance; et je crois bien que je préfère encore ça à l'indifférence. Mais là c'est trop dur, je me consume de l'interieur, cet amour me brûle le corps et le coeur.

Plus envie de rien...juste envie de boire et de sombrer, pour ne plus penser à rien, et surtout ne plus penser à elle...jusqu'à demain, avant que tout ne recommence encore, et demain je vivrais certainement encore un de ces soirs car l'espoir n'est plus là, ses promesses ne sont que des chimères qu'elle n'est plus que la seule à croire, et je sombrerai de nouveau, ennivrée de ses maux, après l'avoir écouter, avoir avalé ses mots, ses rêves, ses délires, ses divagations d'artiste, ses projets...bref ! toutes ces foutaises qu'elle ne réalisera peut être jamais par peur de se planter ! Je sombrerai après l'avoir écouter s'endormir et dormir, avant d'avoir raccroché le combiné en espérant que le " tûûûût " du téléphone la fasse réagir et qu'elle me rappèlera...peut être...ou pas....c'est encore un de ces soirs...jai raccroché mes rêves (que j'avais cru avec elle pour des projets réalisables ensembles), à ses virgules, ses guillemets, ses points d'interrogations...je n'avais pas compris encore la valeur des mots pour elle, je n'avais surtout pas compris jusqu'à présent qu'ils ne restent à jamais que des mots. Je n'aurai été, ne suis peut être, que sa muse, un personnage de plus dans ses nouvelles, son inspiration ( éternelle ? ), même si elle m'assure régulièrement que non, que je suis bien plus.....

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Coup de cœur : 13 / Technique : 11