Publier vos poèmes, nouvelles, histoires, pensées sur Mytexte

Frappe qu'un coup... par chesco-art

Frappe qu'un coup...

Le 22 Octobre 1996.

Il est 11H00.


A la mémoire de mon Grand-Père.

Aujourd’hui, à 9H08 « Frappe qu’un coup » s’est éteint.

Il est tombé sur plus fort que lui, la mort en eu raison sans qu’un jour on ne puisse avoir l’espoir de le voir se relever.

Il avait lutté durant 84 années, il avait franchit les époques et leurs guerres.

Il avait exercé son métier avec passion.

Les camions étaient son plus grand amour, le seul qui ne puisse jamais le faire souffrir.

Alors que mon père (son fils) était encore jeune adolescent, ils avaient tous deux perdus, prématurément une femme, une mère, et un fils, un frère.

Difficile de supporter ces instants où la vie vous prive de ceux que vous aimez et chérissez.

Aujourd’hui tous ces maux et ces douleurs doivent être de retour dans le cœur et l’âme de mon père qui aurait tant eu besoin de cette présence maternelle trop vite avortée, et de cette complicité fraternelle dont il n’a pu jouir autant qu’il l’aurait souhaité.

Ce frère perdu avait abandonné son prénom à celui qui allait naître peu de temps après son décès.

Mon frère, a hérité de ce choix. Il l’ont donc appelé Alain.

Quant à moi, j’héritais de l’image d’un oncle dont on est fier.

Mais avec le temps, il n’en resta très vite que des souvenirs.

Alors que j’étais encore très jeune, à l’âge où je me trémoussais encore avec mon survêtement, mes baskets, et mes cheveux en bataille, mon grand-père m’avait dit cette phrase qui allait rester gravée en moi à jamais:

- On m’appelle « frappe qu’un coup ».

Et il me questionna,

- « tu sais pourquoi? »

Moi jeune et ignorant:

- « Non! »

Et lui avec un sourire moqueur de lui-même:

- « Parce qu’un seul coup me suffit pour mettre quelqu’un à terre sans qu’il ne puisse se relever !»

C’est vrai, moi aussi il me faisait rire du haut de son mètre soixante (approximatif).

C’était mon Grand-père, celui dont je portais le nom.

Aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est moi qui l’ai tué.

Depuis quelques temps je redoutais tant cet instant que j’y pensais sans cesse.

Et j’ai la sensation d’y avoir tellement pensé que cela ne pouvait pas ne pas arriver.

Je ne sais plus.

Pour l’heure, j’abandonne.

Mon esprit est dans la brume.

"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"

Style : autre | Par chesco-art | Voir tous ses textes | Visite : 1059

Coup de cœur : 13 / Technique : 10

Commentaires :

pseudo : Billie

J'aime les hommages, tristes amusants, sérieux... Peu importe, ils ont tous cet incroyable pouvoir d'émouvoir, et le tiens ne déroge pas à la règle...