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Là-bas par bate

Là-bas

là-bas

 

Assis là-bas, aux confins des plaines sans limites de la Mongolie, là où la profondeur du silence et la pureté de la nature sont sans égales, j’observais chaque détails afin de m’imprégner de chaque brin d’herbe, de lire chaque ligne de ce merveilleux conte écrit là, juste au milieu de rien, immergé dans l’océan vert des steppes mongoles. Et c’est à ce moment méditatif, de calme et de sérénité, que je le vis. Debout derrière moi, un petit garçon se tenait campé là, les yeux perdus au loin, l’air détaché. Un léger sourire habillait son petit visage d’enfant, en plein rêve, il regardait les troupeaux paître l’herbe généreuse de la prairie. Mes yeux ne pouvait plus le quitter, comme hypnotisé, je ne pouvais détacher mon regard de cet improbable petit bonhomme.  

“Est-ce la réalité ?” me demanda t 'il.

“Oui, je pense, je veux dire que je crois que tout ce que tu vois est réel, tu ne rêves pas.

-Alors ce n’est pas un rêve? De telles choses existent vraiment?”

J’observais ce petit d’homme, et je sentais qu’il attendait de moi des réponses que je n’avais pas, j’avais l’impression que lui et moi avions les mêmes questions. Est-ce que tout ça était réel? N’étais-je pas encore moi même perdu loin de toute vraisemblance, loin de ma vie?

“Comment t’appelles tu?... Que fais tu ici?... Où sont tes parents, ta famille? 

-Je ne sais pas. Je ne sais pas...” me répondit il.

“ Mais non voyons, tu n’es pas arrivé ici tout seul tout de même? Que fais tu ici petit?

- Ici je ne fais rien, je regardes, j’essaies de savoir, de comprendre...Est-ce réel, je ne comprends pas...”

Cette question que je venais de lui poser résonnait en moi, que venais-je faire ici, comment étais-je arrivé là? 

Le petit garçon me regardait désormais avec insistance, nous étions là tous les deux, loin de tout, que signifiait tout ceci? Les Gers avec disparus, mes amis aussi, nous étions seuls. Il me fixait avec une intensité si vive que j’en avais presque peur.

“Qui es tu?

- Je ne suis personne, rien qu’un petit garçon, ma mère n’est pas là et mon père est parti depuis longtemps, avant que je naisse, alors voilà, je suis là. Mais crois tu vraiment que je ne rêve pas? C’est tellement beau! Regardes comme les chevaux sont heureux!

- Oui, oui, tu as raison...” Ce petit garçon me rendait de plus en plus mal à l’aise...

“ Alors si c’est vrai, peut être que j’avais raison, peut être qu’ils avaient tous tort...

-Mais qui avait tort?

-Ceux qui m’ont dit de ne plus rêver.

-Mais, mais bien sûr qu’ils avaient tort, tu ne peux pas arrêter de rêver voyons!

-Vous rêver encore vous? On m’a dit que les grandes personnes ne rêvaient plus...”

Une colère soudaine montait en moi, ce petit bonhomme appuyait de plus en plus profondément sur une plaie qui n’avait jamais cicatrisée. Comment pouvait il savoir? Qui lui avait dit tout ça? Il était si petit et pourtant me semblait si calme, comme s’il avait su...

“ Ecoute moi petit, personne ne peut te dire d’arrêter de rêver, ni te dire ce que tu dois faire ou être, ta vie est à toi, elle t’appartient.

- Pourtant, on m’a dit que si je continuais comme ça, je ne réussirais rien. Que dans la vie, il faut accepter certaines choses, même si ça veut dire arrêter de rêver.

-Qui a dit ça! Ecoutes tu ne dois pas les écouter, ces gens là ont perdus leurs rêves, ils ont vendu leur âme.

-Mais Monsieur, la vie, je veux dire vous pensez que je dois attendre...

-Ca suffit petit, tout ça n’a aucun sens!”

La colère devenait rage et je sentais le petit garçon en attente d’une réponse. Je connaissais ses peurs, qui était-il?

“Tu ne dois plus écouter les gens, ton chemin leur est inconnu! Veux tu prendre ce chemin que tout le monde suit? Veux tu être comme tout ceux qui court après le temps sans jamais le rattraper? Non, tu ne veux pas ça, tu es là, au milieu de cette plaine sans fin que certains ne peuvent même pas imaginer. Toi tu savais qu’elle existait, cet endroit t’attendait, il a toujours existé, dans tes rêves... Si tu avais arrêté, alors il aurait disparu tu comprends? Ta réalité, c’est toi qui la crée.”

Des larmes commençaient à mélanger les couleurs du ciel et de la terre.

“Tu peux, tu m’entends, tu dois  continuer, peu importe qui tu es, d’où tu viennes, tu dois croire en toi et en ce que tu penses? Personne ne doit t’en empêcher. Tu es le seul à avoir les réponses à tes questions. Si tu dois vivre des jours, des mois des années dans l’attente, si tu dois sacrifier ta vie entière pour un seul rêve, alors fais le! Ta vie aura alors trouvé un sens, une direction, une finalité, et tu auras gagné!

-J’ aurai gagné quoi?

-Ta liberté.”

La solitude, la douleur, la différence, tout un flot d’émotions était remonté, le paysage reprenait peu à peu ses courbes infimes et infinies. Le petit garçon qui me tournait à présent le dos, commençait à s’éloigner de moi.

“Attends, où vas-tu? Ne pars pas tout seul, je peux t’aider. 

-C’est déjà fait, merci.

-Mais attends, on va se revoir? Comment tu t’appelles? Reviens! Tout seul c’est trop dur!

-Je m’appelle Attò.

- Comment?  Comment?” Hurlais-je.

“Tu viens de le dire, peu importe qui tu es, peu importe qui je suis... Ce sera Attò .”

 

 

                                                                                                                                                                     Bate.

 

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Commentaires :

pseudo : Brestine

C'est très chouette. Tu as raison ; il faut aller au bout de ses rêves... J'ai parcouru ton site par curiosité. Je comprends que tes voyages te laissent un peu rêveur... Tes photos sont très belles. Bonne continuation. A bientôt.