Publier vos poèmes, nouvelles, histoires, pensées sur Mytexte

Madeleine par nuit-blanche

Madeleine

Je ne saurais dire la dernière fois ou je l'ai réellement vu heureuse. Quoique...Si, ses six ans. Il y'a onze ans.

Elle était étendue sur l'herbe, affublée de pâquerettes. Le soleil mordait ses cheveux blonds. C'était un 13 mai, un week-end en Auvergne. Son frère nous avait rejoint par le train de midis. Avec mon mari, on avait organisé un déjeuner dans cet immense près qui jadis appartenait à mon père. A cette époque, le bonheur était pour moi définitif...Il n'était pourtant que provisoire.

 

Madeleine, nous l'avons toujours considérée comme une enfant des plus normales. Ma fille était joyeuse, j'aimais son sourire. Il m'est extrêmement difficile de parler d'elle à l'imparfait... En tant que père, comment pourrais je un jour me résoudre à admettre que mon enfant... N'aimait pas la vie.

 

Cyclothymique, c'est ce qui définissait ma soeur. Aujourd'hui elle vous parlera de demain, vous racontera comment elle se voit dans dix ans... Puis, trois malheureuses heures après, vous aurez l'impression de parler à une étrangère, elle est absente, bien trop lointaine, ça en devient presque intimidant. On me fait souvent remarquer, que je continue de parler d'elle au présent. Que voulez vous, je suis son ainé, malgré nos neuf ans de différence, madeleine est et restera..."Ma petite soeur", mon petit bouton d'or.

 

 

".12 janvier. L'aube peine à se lever. La pendule de l'entrée indique huit heures pile. Je dis bonjour à mon reflet. Il me supplie toujours du regard. Le visage pale, les yeux clairs. Des envies illicites...Lui seul voit la blessure. Je contemple le ciel, la lumière bleuté qui joue avec la rosée du matin. Cet instant est précieux. Je suis comme apaisée. Le chemin que j'ai pris est bordé d'incertitudes. Ombre et lumière se rient de l'amour, mes vagues reviennent, mes flots sont si lourds".

Madeleine

 

Il y avait dans le creux de ses yeux comme une pointe de monotonie. Au coin de ses lèvres, une sorte de retenue.

J'ai noué avec elle une certaine complicité, quelque chose de fort Mais ce n'était que le ressenti de ces longues discussions avec elle en voiture. J'avais l'impression, qu'elle était "bien", détendue.

Tous les deux on parlait d'à peu près tout ce qui concerne le monde de l'adolescence, passant de sujets que je qualifierais comme hostiles, ceux concernant la sexualité. Je me suis toujours efforcé d'être envers mes deux enfants, un père ouvert. Madeleine, était à l'aise avec les mots, avec les gens. Prendre la parole en public, n'était pas insurmontable. Hormis son âme, elle n'a pas eu de quelconque tabous.

 

Mon angelot blond, dès que j'ai vu ton visage, pris ton petit corps, dès que j'ai serré ton être si fragile, mon coeur s'est gonflé d'une extrême fierté. L'amour d'une maman est universel, j'ai eu le bonheur de l'être une seconde fois. Tu étais mon bébé, ma perle. Je me souviens, de la crainte que j'ai eu en te prenant dans mes bras; J'avais si peur de te faire mal, de te faire tomber. Tu n'étais pourtant pas mon premier enfant. Je t'ai protégé, je t'ai tant aime. Au final, je t'ai lâché.

 

Il n'existe pas de bons parents, en est il de même pour les grand frères ? Pauvre petite soeur, mais que cherchais tu donc? Quelles étaient tes attentes à mon égard? Je veux savoir, je refuse de me mentir à moi même. Tu traquais en vain cette amère sécurité. Aurait il fallut que je vienne te chercher plus souvent? Tu te barricadais tellement. Les rares fois ou tu ouvrais ta porte, peut être que tu espérais me voir entrer. J'aurais du être aux aguets, quand tu tendais la main,te la saisir. J'ai une vie, je ne pouvais pas. Mais si je l'avais fait, qu'en serait il à présent ? Mes regrets doivent ils se confondre en excuses ? Madeleine, tu laisses derrière toi un terrain vide, une terre stérile...Comment puis je faire pousser quelque chose, comment attendre une éventuelle montée d'eau qui donnerai vie à ce que tu as laissé? Il n'y a que de la poussière.

"Divine image de l'abdication. L'aiguille lente souligne ton absence. L'érosion ne semble pas que s'acharner sur le temps. Dites moi pourquoi j'existe, dites moi pourquoi je ne peux me contenter de vos piètres amours. Si vous m'aimez comme vous le prétendez, prouvez le moi. Laissez moi partir.

La tragédie, est la destinée qui accompagne le mieux les hommes."

Madeleine.

 

Elle n'était pas égoïste, c'est nous qui l'étions. Je ne peux qu'inculper ma fille en tant que parent, je suis prêt à recevoir tous les tords. C'est mon métier. J'ai donné vie à une enfant que je n'ai pas su garder. Nombreuses furent les fois ou j'ai fermé les yeux. J'étais comme agacé...Agacé face à mon impuissance. Je n'étais pas en mesure de répondre à tes agissements indirectes qui me dépassaient.

 

Le monde devint tout d'un coup comme une pendule qui venait de s'arrêter. Le chagrin est intenses, les mots ne sortent plus. Vous criez sans émettre le moindre son. Votre coeur est comme inexistant, vous ne savez plus à quoi il vous sert. puis enfin, vous libérez un hurlement d'une intensité effroyable. Le corps se transforme en vulgaire pantin. vous devez agir car vous vous apercevez qu'autour de vous la vie continue, l'existence n'est nullement touchée par vos états d'âmes chaotiques. Alors vous continuez à vous lever le matin, à suivre ce sempiternel quotidien, tout en ayant une partie de vous morte à jamais. Vous êtes une mère, condamnée à survivre et se battre mais vous êtes à jamais perdue en enfer.

 

Jeudi 4 février. J'étais avec des potes. On m'a téléphoné vers dix huit heures. Les paroles étaient a peine audibles.

J'ai tout quitté,j'ai couru comme un con, comme un fou.

Je ne pensais plus. J'étais dans l'action. Je ne sentais que mon coeur broyé de pressentiments, de douleur. Mon corps était en age, il m'a presque forcé à acheter de quoi m'hydrater.

Ce que j'avalais n'était pas de l'eau, j'avais l'impression que mon organisme se remplissait de sang. C'était ce qui coulait en moi..

"La vie est un vilain poison, une lutte sans fin.

Je ne suis pas une guerrière, l'a combattre pour gagner un instant éphémère, est au dessus de mes forces. Je suis déjà en guerre avec un adversaire virulent qui n'est entre autre que moi même. Mener deux batailles m'est inconcevable.

Je suis esclave d'un incendie, de cette lave qui coule dans mes veines pour un élixir asservit. Pourquoi ces larmes; A quoi bon vivre ? Je marche jusqu'à user...Là ou nulle ne connaît la fin".

Madeleine.

 

Dans ces grands pâturages, j'avais prit sa petite main et l'avait emmené. Tout les deux, nous nous étions éloignés de sa mère et de son frère qui s'étaient endormis sous ce fameux chêne, celui qui l'impressionnait tant de par son tronc imposant et ses racines féroces s'étendant dans les profondeurs abyssales de la terre.

Ma fille du haut de ses six ans, me questionnait sur tout. Sur des sujets ridiculement simples dont il est très complexe de répondre. Elle m'avait demandé, quel était le rôle des insectes sur la planète, puis celui des mamiphères...Et des ovipares. Enfin, elle m'a demandé quel était le sien, si elle représentait quelque chose pour l'équilibre alimentaire. Tout était bien sur posé avec des mots d'enfants, mais j'avoue avoir étè troublé. J'ai su après ou elle souhaitait en venir. Elle voulait tout simplement savoir, si elle était née pour quelque chose, dans un but précis. Le père maladroit que j'étais lui a répondu que non.

 

La vie était pour madeleine une merveilleuse plaisanterie.

Les dernières semaines, qui précédèrent sa "fuite" nous nous sommes échangèes un grand nombre de querelles. Pour me protéger, j'ai mis sur ses attaques verbales une étiquette, celle de l'adolescence. Une vulgaire crise, destinée à renforcer son besoin d'affirmation. Je croyais que comme beaucoup de jeunes, c'était une façon classique pour elle de se façonnait une identité, une manière de se construire. j'ai le coeur déchiré, de réaliser que ma petite fille était désespérée. Il est si cruel de constater que l'être qu'on aime le plus au monde, n'est pas heureux. Obligatoirement, je ne peux nier ma part de responsabilite...Pour calmer la douleur, il faut reposer la faute sur quelqu'un, mais qui ? Et si s'était la mienne?

 

Madeleine, je suis terrifié de penser de te telles choses, mais parfois un vilain doute vient occuper la plus part de mes pensées. ôtes moi de cette interrogation. T'es tu enfuies dans le but de rendre nos parents coupables ? As tu cherché à te venger d'eux ? En commettant un tel geste, ne pensais tu pas qu'ils seraient rongés par la culpabilité ?

Il y avait des jours, ou j'avais l'impression que tu leur en voulais. Face à eux ton regard était presque haineux. Tu jugeais ton âme sanctuaire impenetrable...N'aurais tu pas désiré qu'ils y pénètrent ? Petite soeur, papa et maman n'étaient pas devin. Comment décrypter un SOS quand il est si camouflé. je n'ai aucunement l'envie de porter un jugement sur ton acte, ce qui est fait est fait. mais malgré tout mon bon vouloir, je ne parviens pas à tolérer ton absence. Mon esprit tortueux ne désespère pas de trouver la raison qui t'a décidé, qui t'a jeté dans ce vide sans fond.

 

"13 janvier. Respirer devient tumultueux, le sol entre en érosion sous mes pas. Le temps qui avance m'agresse. Je ne sais plus ou je vais, les pensées diffèrent dans ma tete. Maman, un jour tu m'a dit que la vie était comparable à la rose. Il est exquis de la regarder mais il est possible que lorsque on l'a touche, elle risque de nous piquer. Cette vision simpliste je ne l'ai jamais comprise. Pour moi, cette fleur est agréable à contempler, elle parait sans defaut...Elle abrite en réalité une vielle couleuvre, cachée par ces pétales parfait. J'avais à peine dépassé l'age de raison, que déjà je ne croyais plus aux contes de fées. Sans véritablement comprendre pourquoi, je suis rentrée dans le monde. Plus la force de crier, plus la force de simuler. La comédie doit se terminer, le rideau s'abaisser".

Madeleine.

 

Un soir, elle avait le visage appuyé contre mon épaule.

Elle m'a alors murmuré: "papa, j'ai trop marché". Nous avions fait une randonnée sous la neige, c'était les vacances d'hiver.

Mon amour tu ne parlais pas de ca, tu ne faisais pas allusion à notre longue ballade. Je t'ai répondu tout en caressant tes joues embrassées par l'hiver:"Bientôt tu pourras dormir". Je ne parlais pas de l'éternité, mais tu m'a alors souris et tu as fermé tes paupières. Tu étais si sereine ma fille que je n'ai osé de te déranger. J'ai démarré la voiture et nous sommes rentrés.

 

Oh madeleine, te souviens tu il y a deux mois, de mon passage à la maison ? Nous deux et les parents, place de la Concorde ou la grande roue était de sortie. je ne sais que trop bien, à quel point tu raffoles de ce manège. Maman et sa peur du vide c'est autre chose...Et papa, qui a prétendu resté avec elle par solidarité, mon oeil! Cela ne faisait rien, il n'y avait que toi et moi. Dans les hauteurs,je te taquinais gentiment sur ton bonnet péruvien, il était si coloré, il tallais à ravir. Tu es tellement plus jolie avec de la couleur. Tu riais comme une enfant, tu étais pleine d'espièglerie. Charmante petite soeur, que s'est il passé ? Comment en une si courte durée, sommes nous passés d'un moment si emplie de joie, de sincérité à...Ca ?

A croire que l'hiver ne finira jamais.

 

Tu es loin de moi, tu es je ne sais ou, quelque part perdue dans l'infinie...Cela me fais peur mon bébé, toi si fine, si fragile, errant à présent dans cette immensité. J'ai peur que tu te perdes. Comment pourrais je te retrouver ? Déjà, alors que tu étais prés de moi je t'avais perdue, mais là. Fais moi un signe madeleine, rien qu'un tout petit. Aies une minuscule pensée pour ta vielle maman, fais lui briller une étoile, qu'elle se dise que le ciel est illuminé par la présence de la plus gracieuse des fées, sa fée. Ainsi, elle pourra s'endormir le coeur moins lourd, sachant qu'une certaine petite blondinette est perchée tout là haut. Veille sur moi, moi qui n'est pas su le faire sur toi.

 

" je pleure, de ne ressentir pareils sentiments, vous qui m'aimez tant et moi qui ne peux en faire autant.

Jamais mon misérable amour n'égalera le votre. Comme j'ai mal de ne me soucier à quel point je vous ferez mal.

Je me sens si vulnérable, vous qui m'avez apporté tout ce dont une jeune fille normalement constituée aurait pu rêver. Vous dites qu'il en est de même pour ma personne. Je crains hélas, que ce n'est pas vrai.

J'en ai assez d'être la petite fille surprotégée par une protection invisible. Je tiens pour moi, qu'aucun d'entre vous ne parviendra à m'assurer la plus parfaite des sécurité. Ne redoublez pas vos efforts, c'est à moi de veiller sur vous, c'est le cadeaux le plus magnifique que malgré vous je m'approprie".

 

Il parait ma douce, que tout ceux qui t'ont vu tomber, t'ont prise pour une fée. Tu étais vêtue du long manteau crème que toi et moi avions choisit pour ta fête. J'imagine la scène, la blondeur de ta chevelure qui s'éparpille, qui danse sous le rythme de ce vent trop fier. Tes yeux fermes, marquant la fin de cet avenir incertain. Ton visage pale, d'un calme absolu prêt à accueillir la foule. La pluie rendait ton visage des plus doux. Dans ta chute tu as d'après les huées était d'une élégance considérable. Tu t'es jetée, tu as volé. Ton élan ne cessera de m'impressionner. Sur les pavés du pont sully, tu t'es éteinte. Mon tout petit je ne pourrais jamais t'en vouloir et je n'ai que faire des langues de serpent qui m'attaque en t'attaquant. C'est elles qui sont cruelles de par le venin qu'elles nous jette, mais en vain, il ne m'atteindra.

 

"je ne parviens plus à suivre le train train quotidien.

Le temps assasin...Il ne me suit plus. Les jours ne viennent plus me guetter. Mes désirs, j'en ai eu, mais ils ont ete malmenés. J'ai jamais ete vraiment à l'école, ma vision du monde je l'ai cherché dans leur yeux mais j'ai rien vu, rien vu du tout."

Madeleine.

 

Des mots beaux, qui font frissonner votre peau, des mots pour faire piquer vos yeux, des mots qui calme votre âme. Des mots encore et puis toujours, des mots heureux ou bien saignants ca dépend du discours.

Si j'avais su...Si j'avais compris à quel point ils pouvaient puissants,si seulement j'avais pu être au courant de tout ce qu'ils pouvaient engandrer...Et si surtout, je n'avais pas ignoré les risques du silence. le tient madeleine. De ta bouche, les mots les plus importants ne sortaient pas. Ceux que tu aurais aimé entendre de la mienne, ne sortaient pas non plus. C'est étrange,on se parlait sans se dire l'essentiel. Pourquoi fallait il que nous soyons si pudiques ? je crois bien petite soeur...Que l'on ose se parler vraiment, uniquement lorsque on se retrouve seul face à la présence invisible de l'autre. C'est triste, car je ne peux que me morfondre dans le remord. Alors, je trempe ma plume dans mes larmes car écrire est la plus belle des armes. Je pleur des larmes d'encres au lieux de larmes de sang. j'écris pour moi et pour toi. je laisse mon orgueil de coté, je laisse mon coeur souffler un grand cou et j'espère en ne retenant pas les flots qui hantent mes yeux, que de là ou tu résides tu liras ce mot, qui avec tout mon désespoir a attendu trop longtemps pour sortir: Aime, je t'aime.

 

Voila ma belle, cela fera trois mois demain. Quatre vingts dis jours sans toi, soit sept cent vingts heures, quarante trois milles deux cent six secondes...C'est beaucoup...Mais c'est si peu comparez à toutes les larmes que je et continuerai à verser. Toutes les mamans sont destinées à pleurer, c'est normal. Cependant, je ne souhaite à aucune d'entre elle de connaître pareil chagrin, douleur si immenses. Une mère est faite pour s'inquiéter. cela ne me concerne plus. ce poids m'est enlevé. Dans mon malheur, je cherche de quoi me réconforter. Tu vois mon ange je continu, je continu le chemin de la vie...Mais c'est seulement parce que nous sommes trois sur la route. Si je 'étais retrouvée seule à marcher, que me restait il ? Ne pouvant faire demi tour je l'aurai quitté.

 

A ton age, on a toute la vie devant soi. Tant de choses à vivre, à decouvrir...Seulement, tu n'en éprouvais pas l'envie. mais pourquoi donc ? En attendais tu trop ? Qu'est ce qui n'était pas en mesure de correspondre à tes attentes ? Tu as toujours été exigeante et pas uniquement avec toi même. Tu étais aussi perfectionniste. Le cadeau que tu m'a

fais à Noël se devait pour toi d'être tel que tu l'attendais, parfait. Et il l'était. J'ai bien vu avec quelle minutie tu as peaufiné les moindres détails. Tu as du en passer du temps...

Tu es partis. On dit que parfois l'éloignement aide à mieux se comprendre...Mieux s'aimer. Tu t'en es allée, comme un été, comme un hiver. J'ai peur du vide, j'ai peur de l'absence, j'ai peur de l'hiver et du froid...J'ai peur de toi, j'ai peur de moi.

J'ai peur que vienne le silence.

 

 

" Un dimanche, je ne suis qu'un dimanche. le monde n'est qu'indifference. Caprice de l'existence. Je me suis noyée dans mes sempiternelles rêveries, j'ai rêvé, j'ai idealisé...Je n'ai rien fait, rien réalisé. j'ai construis, j'ai bâtis avec des matériaux irréels. Cruelle imagination tu me pousse à l'abandon, de ce que je ne suis pas et de ce que je ne serai jamais. je hais ma propre médisance, je hais de me sentir entière, je hais les pensées qui alourdissent mes pas, qui suivent mon esprit. Je respire avec confusion, je voudrais me perdre dans ces flocons...Que l'intérieur de mon corps ne soit poudré que de blancheur, je voudrais oublier la peur. Confondez moi avec la brune blanche, qui de nuit en nuit retapisse les reliefs de ma civilisation perdue".

 

Il y a des soirs d'oubli, des soirs de lassitudes, des soirs de médiocrité ou tout parait mesquin, inutile, ou les objets sont ridicules, les meubles ennuyeux, les livres illisibles, ou le paysage qu'encadrent les rideaux est décidément insupportable, ou l'air est irrespirable. Mais quelque fois, petite soeur, des soirs de génie, des soirs ou l'on croit que tout est illuminé. Les sons les plus habituels paraissent comme mystérieux. Il me suffit d'ouvrir la fenêtre pour qu'un vent à la provenance étrangère vienne me sillonner le coeur, transpose ma vision des choses. Étonnamment, mes croyances que j'estimais envolées, reviennent à moi comme un violent éclair.

C'est étrange, je pensais entendre à jamais ce vent plaintif, dont les sifflements attristent l'humanité; Soudainement, me voila prit d'une curieuse renaissance, il souffle sur ma colonne vertébrale un vent de liberté, qui n'est autre que le tient. Toi si rude, qui danse dans la chevelure mouvementée du conformisme. Vas donc, à présent je t'ai fait cadeau de mon deuil.

 

Je sors madeleine, je m'efforce de vivre à nouveau.

Si j'écoutais le chagrin austère qui persiste à serrer mon coeur de mère, autant m'abattre de suite et que l'orifice qui me tiens en vie, éclate comme une grenade d'amertume.

J'ai voilé le milieu de ma tristesse, vois tu ma petite file, quand on m'a annoncé ta mort au bureau, les larmes abondantes ont noyé le papier et ma gorge. Ne pouvant emmètre de son, si ce n'est que vagues sanglots engloutit par une sorte de crissement, je n'avais que mes pensées qui d'ailleurs fusèrent comme des balles de revolvers. J'étais comme touchée par une arme à feu. C'est alors qu'est sortit cette phrase de mon pauvre esprit, ca n'a pas atteint mes lèvres, mais je la laisse s'échapper grâce à ma plume."L'enfantement est pire qu'un meurtre". Ma souffrance était elle, j'ai perdu ma progéniture, une partie de moi, une partie de mon avenir...Mes illusions. Mais c'était ta vie, que je prenais un peu comme la mienne, ma projection m'a aveuglé et t'as fait fuir.

Il n'est jamais trop tard pour regretter, seulement...Qu'en est il de l'intérêt ? Une chose est sur, elle vient de m'apparaître comme évidente: C'est dans les épreuves que nous jugeons insurmontables que nous développons une force considérable.

Je pense ma chérie, que j'ai sous- estimé ma capacité à rebondir. Je ne me bats pas seulement pour moi même, mais pour ton frère et ton père. nous sommes trois et notre amour pour toi restera éternel comme la première flamme qui de nos yeux s'est posée sur ton berceau.

 

Ma fille, je déclame sous l'emprise de l'encre bleue, toute la peine, toute la tristesse d'être un père orphelin. Ma tendre enfant, tu t'en es allée, laissant à moi seul un adieu bien trop déguisé. Comme j'ai mal, mal quand je songe à l'avenir. Tu me prives d'un grand nombre de bonheurs, de joies incontestables. Je ne verrai donc jamais venir le temps ou tu me quitteras, pour changer de maison, de saison, d'habitudes. le jour, ce fameux jour ou tu aurais prit le train pour la vie. je ne connaîtrai jamais tes vingts ans.

J'aurais tant aimé les partager avec toi. Il y a quelques années, qui toi te paressait une éternité, je guettais ton enfance qui jouait. chaque soirs, je priais le temps pour qu'il laisse couler les jours à la vitesse de gouttes de pluie...J'ignorais qu'elles étaient si vivaces. Mon regard, observait avec un curieux mélange de fierté et de désespoir, la petite fille qu'il avec acharnement surveiller pour qu'il ne lui arrive que du bien, devenir une femme, qui les années passantes rompra les amarres. J'avais peur qu'arrive ce jour. maintenant, je souhaiterai de tout mon être te voir grandir.

Te voir me quitter car je sais que dorénavant, nos chemins se seraient bien évidement croisés, sur le dos de velours par exemple,de ce chien qui nous aimait.

Je t'aurai laissé enfant et toi parent on se retrouverai ami. J'ai compris, enfin. tu vois ma jolie madeleine je ne suis pas si irrécupérable que ca. il t'as fallut me quitter définitivement pour que je comprenne. Je t'aime tellement mon amour, si seulement j'avais étè là pour te retenir. N'importe quel père aimant, aurait retenu sa fille. Longtemps j'ai cru que j'y étais parvenu, au sens figuré, l'être au sens propre ne m'aurait fait connaître cette atrocité, ce supplice...Cette perte si irremplaçable. Mais je crains que malgré tout, j'aurai continué dans le même sens.

Tu étais libre et tu as voulu l'être à jamais. Pardonne moi d'avoir voulu te garder avec insistance à mes cotés, bien trop pesants.

 

"Aujourd'hui j'ai envie. Nous sommes le 14 janvier. A l'heure ou vous me lisez, j'y suis déjà. J'ai écris sans trembler, mes mots je les imagine déjà, faire frémir vos yeux. La feuille de papier, vous venez de la lâcher. Vous courrez, sans savoir ou aller. Mes paroles rapportées par vous, deviennent tétanisantes, vivre pour pouvoir revivre, dire pour rester libre, cela est mon seul devoir." Dépêchez vous,la belle enfant va être emportée par le vent".

 

Là ou je t'ai emmené, à durant une éternité était bercé par ton regard, par tes yeux transparents, guettant avec envie les bateaux quitter la mer pour aller là ou l'horizon est plus clair.

Tu te lève avec l'aube, t'endors à la belle étoile qui autre fois te disait qu'elle ne serait jamais que ton amie. Tu souffles sur les routes, qui bordent le littoral escarpé;Tu es fleur et terre et je sais que maintenant, ton bonheur n'est plus un mystère. le soleil s'en doute et ne se fait pas hésitant pour éclairer chacun de tes pas mélodieux, que ballais avec le vent. Tu souffles la liberté et inspire à tous les Hommes "la beauté et la renaissance". Ta vie coule sans un hiver, comme un matin d'été, un courant d'air. Là ou tu es, il n'y a ni peur ni doute, aucune douleur, aucun dégoût, le monde est toujours en été.

ravissante petite soeur, j'ai lancé l'écume de ton corps dans la torpeur, mais une fois éparpillée, j'ai étè presque émerveillé de ressentir le soulagement de ton être qui n'était plus. Ton souhait malgré nous avoir torturé, nous l'avons exaucé. ta peau, ta chair et tes os, tu ne les portera plus avec indignation. Te voila légère, tu es ce que tu as toujours voulu être: Un esprit qui s'oublie.

 

Dors mon ange, dors, oublie les blessures,l'ache du temps, ne réveille pas tes yeux d'océan, laisse ton âme libre au désir que tu crois, garde ta flemme vivre, je serai toujours là. dors ma petite fée, mon coeur, laisse moi couvrir tes ailes blanches et ton corps. je caresse ta main, embrasse ton front une dernière fois, c'est promis je dirai aux étoilés de te sourire. Tu es gelée, en vain je n'arrive à te réchauffer. je persiste, je scrute tes lèvres, tends l'oreille vers ton souffle...Mais tu ne respire plus.

Maman esseulée, prie pour rester éveillée, on ne sait jamais, la belle rose fanée sur la table argentée pourrait se réveiller.

 

Là dernière fois qu'elle était dans mes bras, j'ai réalisé que déjà elle n'était plus d'ici. Je l'ai serré contre moi, je l'entourais de mes deux membres, je l'a tenais si fort...mais je n'espérais rien.

A cet instant, de vieux souvenirs vagabonds sont venus s'immiscer dans mon esprit. A quatorze ans, ma petite fille, perchée sur un haut et robuste rocher, peinait à descendre. "Redescends comme tu es montée" lui criais je. rien a faire, elle était toute craintive à l'idée de tomber.

Alors, j'ai ouvert grand mes bras, l'invitant à tomber pour qu'ils l'a rattrape:"Je suis là, si tu tombes, ce sera dans mes bras". Je ne sais comment, elle s'est jetée et me parut plus que satisfaite de son atterrissage. Dans un rire entendu elle s'est exclamées: "Moi je tombe, et toi tu me rattrape! on ne devrait jamais se quitter!".

A présent, voila que j'ai manqué de l'a rattraper, elle est sans vie, blottie sous mon manteau, j'entends les chants des sirènes qui usent leurs voix et font grincer mon coeur.

Il geint, voyant les secours accourir, il crie quand l'enfant cherie est portée par des bras inconnus, il explose lors de la sentence, qu'il n'ignorait point mais il aurait tuer pour ne jamais l'entendre. je me suis relevé, j'ai suivis tes "ravisseurs", je n'ai rien voulu boire, rien voulu manger. plus de courage pour lutter, pour parler, pour agir. pourtant il n'y avait que mon travail qui ne me faisait pas grimacer.

je suis repartit à la clinique, j'ai soigné, ponctionné, délibéré, ausculter. j'ai exercé sans véritablement oublier le logis qui croule sous la tempête que je devrais affronter. ta chambre qui n'aura pas bouger et patiemment t'attendra. tes affaires délaissées, errants dans chaque couloir, me rappelant que tu n'es plus. les yeux de ta mère qui crèveront les miens de douleur, tous ces gens qu'on connaît et qu'on ne pourra s'efforcer d'éviter, leur raconter que s'est finit, qu'ils ne te verront jamais plus sortir de la maison, mâchouiller tes éternelles boules de gommes, c'est à la voisine que ca va faire un vide, elle qui te mettais constamment en garde sur les dangers de la mastiquation...Et à tes amis, que leur dirons nous? Qu'ils ne partageront plus tes fous rires, que votre bistrot fétiche tu n'y commandera plus tes cafés au lait ? Tu ne tendras plus aux serveurs, tes sourires bordés de crème ? A la famille, comment ne pas les alarmer, comment leur expliquer ? On ne te verra plus dancer...Plus chanter...Plus nous faire rire de par tes remarques bien choisies et ton humour à froid.

Tout ce qui a traversé ma pauvre tete de père...Tu vois c'est épuisant,effrayant...Et j'en passe. je sens, que mes mots sont sortis...Je ne veux plus continuer, ce serait de l'acharnement...Une envie, un besoin de souffrir, de me rendre coupable...J'ai extériorisé, ca suffit je m'arrête là. je continuerai à te parler mon amour, une fois que mon chagrin aura laisser place à un autre, beaucoup moins oppressant. je ne cesserai de te faire exister, tu seras dans chacune de mes plus belles pensées,

tu apparaitras dans mes quelconques discours trop prolixe. cachée dans un désert, derrière l'ocean je t'imagine.

je vais m'en aller, voyager,partir. j'emmène dans mes bagages ta mère et ton frère. On va redécouvrir...Le ciel, un ciel sans nuages, on va se redecouvrir aussi et apprendre à vivre tous les trois . Dorénavant, tu baignes dans note amour débordant.

 

"Parce que je ne veux pas grandir...Parce que j'ai peur que le monde change, qu'il se transforme comme moi je me transformerai.

j'ai envie de tout laisser comme ca, tout est bien, tout est parfait, presque parfait. je suis fatiguée de bâtir plus...je ne peux pas, c'est pas possible. Triste, je fais la grimace devant ma glace, triste je suis prête à tout pour rien, pour tout. Elle pleure beaucoup, l'amour a tué les flots qui l'a touche. Du sang qui coule, des corps qui se cassent. Adieu madeleine, dieu baisse les bras, triste sort, crois en moi, la vie c'est comme ca. Les plus beaux jours s'achèvent dans la peine,haine. Pourquoi faut il payer de ses rêves. Adieu madeleine, ton coeur a pris froid; Laissez là partir, laissez là mourir, ne le dites pas...Elle c'est moi.

 

C'est encore un de ces soirs, ou j'ai mon coeur d'automne.

Ou je pousse la porte de ta chambre sanglant, ou je bois dans le verre de ton père l'alcool qui réconforte, les mots faut bien qu'ils sortent. Là j'aimerai tellement percer ton mystère et que tu me parle comme un être cher, cher au delà de notre entente, que tu ais de moi un besoin si tendre, une envie si tendre. Je me sens si proche de tout quitter, tellement décalée dans mon parcours. Tu étais tellement contre moi, s'il te plais, ce soir je voudrais me faire aimer par toi.

Comprend moi, ma force de toi avec moi, là je veux très fort être enfin contre toi, tellement contre toi. Je suis dans un cruel paradoxe. Je suis une mère, je ne peux être l'ennemie de ma fille. Je me suis tant tue. Tu m'a fait la guerre à moi qui ne voulais la faire...Je me suis éloignée prudemment.

C'était ce que tu voulais? Tu te riais de l'enfer, me provoquais en Courant devant moi, me laissant derrière. Tu voulais être en avant et moi ca m'etais...Inconcevable. je te criais que mon devoir était de te protéger, qu'on ne court pas tete baissée pour accueillir l'avenir! Je me devais de tâter, de vérifier qu'il n'y ait pas de danger. J'ai excessivement mal joué mon rôle, qui aurait juste du consister à te proteger...Sans t'étouffer.

 

 

Coeur de mère, coeur de père, coeur de frère.

L'absente s'est envolée. La tragédie à ouvert vos yeux noyés par l'éclipse. Son départ va vous faire en prendre un nouveau. Vous hurlez, vous mettez du temps avant de réaliser. Vous n'avez pas vraiment voulu voir les jours ou elle vous faisait la gueule. Depuis que vous êtes seul, vous n'êtes pas beau à voir. Mais elle, elle s'en fout bien, mais elle, elle dort tranquille, elle n'a besoin de rien, elle a trouvé son ile, une ile de soleil et de vagues, de ciel. C'est finit, elle ne songe plus dans les étoiles. A force de dire j'arrive, a force d'en parler, elle y est quand même allée...Peut être trop tôt, mais qu'importe elle n'est pas inerte.

N'ayez crainte, elle à bien entendu ces milliers de voix qui lui disaient" Madeleine ne nous quitte pas".

Songez à cette seule réponse, n'allait pas ailleurs...Vous allez vous egarez...ET ne reviendrez peut être jamais.

"J'aimais la vie, si intensément, qu'elle ne pouvait que me décevoir".

Pére, mére, destins differents et pourtant solidaires des deux partenaires de l'aventure humaine: L'élement maternel represente la nature et l'element paternel, l'histoire.

Inconsiament, ne prenez pas son doux frère, pour combler le vide que laisse votre enfant.

Un homme qui n'est choisi que pour emplacer un mort n'est-il pas voué à la mort par l'exigence du role meme ?

Laissez la vivre.... Les morts sont des invisibles mais non des abscents.

Sachez que le desespoir, est le suicide du coeur. Le sien à étè prit. Elle s'est detachée, a rompu les cordes. Mais une fois liberée, elle n'a su ou aller. Apprendre à vivre pour elle meme...Elle n'y est pas parvenu. Mettez ca sur le conte de ce que vous voulez, la peur, l'angoisse...Seulement gardez en vos memoirs que la plus belle des pierres, si on la lustre, l'a protège du vent, des intempéries et de la violence trop souvent....Elle brunit,s'assombrit...Ne brille plus.

Il n'y a pas de suicide, il n'y a que des meurtres.

 

 

 

Fin

 

 

"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"

Style : Poème | Par nuit-blanche | Voir tous ses textes | Visite : 698

Coup de cœur : 14 / Technique : 11

Commentaires :

pseudo : Brestine

Des mots délicats, difficiles à commenter. Perdre un être cher est sans nul doute ce qui peut nous arriver de pire dans la vie. Toute ma compassion...

pseudo : ciloum

ton texte est magnifique. En revanche es-tu le père ou la mère? Tu as trois narrateurs et on s'y perd un peu. Mais il y a tant de belles images dans ta prose, c'est émouvant aussi parce que c'est beau.

pseudo : Nuit-blanche

Je ne suis ni le père, ni la mère. Seulement une jeune fille de 16 ans. Qui a laissé libre court à son imagination, en faisant parler quatre personnes: Madeleine, son père, sa mère, son frère. J'ai imaginé les pensées, les réactions de tous. C'était un sujet, qui me plaisait vraiment. Voili voilou.

pseudo : ciloum

ah ouf, et bravo! continue à écrire, tu as beaucoup de talent