Pour reprendre la métaphore de Montesquieu, la culture est comme une plante qui germe doucement, pousse, s'arrose et s'arrose encore, doit être nourrie afin de s'épanouir pleinement. Elle est indispensable, c'est un fait. Mais, si belle et pure soit elle, et quoi qu'on en dise, ne tend elle pas mal utilisée à étriquer l'esprit de certains ? N'en viennent ils pas parfois à oublier d'autres valeurs, plus simples, moins clinquantes mais tout aussi essentielles ?

En effet, à discuter avec certains vous en venez à vous interroger sur vous-même. Certaines de vos pensées, de vos lectures, de vos choix télévisuels ... ne correspondant pas à l'idée qu'ils se font de la culture, les autorise à vous juger. Ils vous jugent sans vergogne vous réduisant à un ersatz d'individu, intéressant, quelconque. Etre si réducteur alors que l'on se prétend esprit libre, façonné artisanalement et non produit d'une chaîne sans fin et sans fond n'est il pas paradoxal ?

Je ne me prétends de rien. Je suis juste moi. Un moi simple, sans prétention, qui va là où il lui dit d'être menée, lit, écoute, regarde, observe ce qui lui dit sans autre préoccupation. N'est ce pas cela finalement la vraie liberté ? Cela m'empêche-t-il de penser ? Je ne crois pas. Cela fait il de moi un esprit simpliste ? Peut-être pour certains. Cela fait il d'eux des personnes supérieures, plus riches, plus épanouies ? Je ne crois pas non plus, juste différentes. Cela fait il d'eux des personnes intolérantes ? Peut-être un peu.

Une chose est sure, face à eux vous vous sentez mal à l'aise, peu à la hauteur. Vous leur paraissez être un divertissement présentant une fraîcheur naïve qui les enchante, les distraits. Rien de plus et c'est ce qui est dérangeant. Ces deux mondes peuvent-ils cohabiter ? Je l'espère mais j'ai un doute quant à la durabilité de la relation.