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A grand maman Denise... par Jonathan CHELIM

A grand maman Denise...

Le 12 novembre 2008

ORAISON (éloge) FUNEBRE

Mes chers amis,

Le 9 novembre dernier, à un peu plus de quatre heures du matin, Denise s'en est allée et nous voilà aujourd'hui réunis, nous voilà rassemblés et solidaires en ce lieu pour l'accompagner dans son dernier voyage et lui rendre le premier d'une -je veux le croire- longue série d'hommages.
Mais, qui était Denise?
Denise, c'était une femme de caractère, une femme déterminée, foncièrement bonne et courageuse qui n'a, de mémoire collective, jamais compté son temps pour ses enfants, ses petits enfants, ses arrière petits enfants ou même ses amis et ses proches.
Denise était comme on aime dire chez nous un « potomitan »: c'était celle sur qui on pouvait toujours compter, celle qui se montrait toujours forte et digne et qui pouvait -chose extraordinaire- balayer d'un simple regard, d'un seul geste ou d'une unique parole toutes nos craintes même les plus coriaces.
Denise, c'était Denise: une femme unique et irremplaçable.
Aujourd'hui, chers amis et depuis le 9 novembre dernier, nombre d'entre nous se sentent comme orphelins, comme abandonnés et livrés à eux-mêmes.
Nombre d'entre nous trouvent par là même cette disparition injuste et précipitée.
A ceux-là et à celles-là, moi y compris, j'aimerais répondre que la mort fait éminemment partie de la vie, c'est une étape naturelle et décisive de la vie. Vous le savez aussi bien que moi, sinon mieux, nul ne peut y échapper, c'est une issue inéluctable. Seulement, cette disparition n'est à mon sens pas totale. Je m'explique: elle est décédée certes, elle ne sera physiquement et matériellement plus à nos côtés. Nous ne l'entendrons plus rire, parler, pleurer, 'babiller' même -ce qui en soit j'en conviens est très regrettable- mais je ne peux m'empêcher de croire qu'elle sera toujours à nos côtés, qu'elle sera toujours en nous. Denise, c'est une partie de nous. C'est une femme que nous avons eu l'incroyable chance et le très grand privilège de cotoyer, c'est une femme qui la plupart du temps nous a pris sous son aile, nous a aidé à grandir et à terme à nous réaliser.
Je vais reprendre ici à mon compte -et je sais qu'il ne m'en voudra pas-, une métaphore, une image, chère à mon père -dernier fils de Denise-; celle de l'arbre. Ce qu'il faut voir (imaginer) ici c'est que Denise en était, en est et en sera toujours les racines et le tronc. Et nous, nous tous qui sommes là, en sommes les branches. Branches nourries et soutenues par Denise. Peut-être comprend on mieux pourquoi Denise avait un jour manifesté le désir que tous ses proches portent un arbuste au moment de son inhumation.
Denise c'était aussi et surtout à mon sens, une grand-mère hors-pair. Je me souviens avec une intense nostalgie de tous mes étés passés à la Martinique, au Lorrain, au quartier Maxime en sa compagnie et surtout de cette fameuse année -l'année 1998- ou de rang de grand-mère Denise est passée au rang de seconde mère, au rang de maman. Une maman aimante et attentionnée, mais attention, une maman qui savait faire preuve d'autorité et de sévérité quand il le fallait. Une bonne maman, en somme. C'était une femme juste, parfois dure mais juste.
C'était aussi et enfin, une femme qui a su affronter dignement la maladie, qui a su supporter vaille que vaille le choc psychologique et humain qu'a été son passage brutal de femme éminemment indépendante et active à celui de femme handicapée, réduite et dépendante d'autrui.
C'est aussi pour cette raison que j'aimerais dire un grand merci, un merci aux allures d'éternité à Marie-Julie, à tatie Marie-Julie et à Louisa, à tatie Louisa qui ont accompagné mamie Denise dans la maladie, jour après jour, mois après mois, année après année, sans jamais baisser les bras, sans fatalisme, sans jamais renoncer, et sans jamais se plaindre plus que de raison.
Denise aujourd'hui, mamie Denise, mamie chérie, doudou mwen, je voudrais m'adresser directement à toi, te dire que je t'aime et que je te remercie pour tout ce que tu as su faire pour moi, malgré toutes les difficultés et tous les obstacles que tu as rencontré.
Je ne t'oublierai jamais. Merci pour tout et repose en paix.

Ton petit-fils, Jonathan.

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Style : autre | Par Jonathan CHELIM | Voir tous ses textes | Visite : 5439

Coup de cœur : 20 / Technique : 14

Commentaires :

pseudo : Elodie

MAGNIFIQUE! POIGNANT!

pseudo : aurelie

tes allé sur mon space msn?

pseudo : aurelie

j'ai eu le commentaire merci c'est cool j'ai trouvé une université merci. Bye

pseudo : Gotham

SALUT C4EST AUR2LIE J4AI CRee UN COMPTE MON NEW PSEUDO CEST Gotham. JE VAIS PUBLIER QUELQUES TEXTES MERCI D ALLER ET DE COMMENTER. DIT MOI AUSSI SI TU A DES NOUVELLES DAUTRES MERCI;