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La langue est si gauche que le serpent n'est jamais loin par valeix

La langue est si gauche que le serpent n'est jamais loin

 

Le commissaire du peuple : Bonjour Monsieur ; je vous ai convoqué pour une raison simple.

Vous parvenez facilement à lire dans la sainteté de chaque homme ou de chaque femme.

Les enfants par contre, sont trop illisibles ou alors, ils sont trop témoins de leur propres jeux

pour être si distant qu'il en sont finalement si légers.

 

Je sais que vous n'aimez pas les raisonnements lapidaires, même si vous savez l'être parfois

dans les cours que vous dispensez rue Danton et Robespierre.

 

Le professeur de liberté :  Vous avez été témoin de mes cours commissaire ?

 

Le commissaire du peuple : J'ai en effet suivi quelques séances avec mon adjoint.

Lui même s'est rendu à chacune d'entre-elles depuis trois mois.

Il a même posé quelques questions qui semblaient vous embarrasser !!!

 

Le professeur de liberté :  Un grand, sec, avec des lunettes hybrides ?

Son costume parlait pour lui en effet. Mon embarras tenait plus à sa présence étrange qu'à ses questions sommes toutes banales en ce lieu.

 

Le commissaire du peuple : Sa présence étrange !!! Vous devez savoir, même si vous êtes un illustre chantre de notre république qu'un représentant du peuple doit toujours être présent à chaque cours d'expression.

 

Le professeur de liberté :  Ce n'est pas cet aspect là qui m'a décontenancé !!!

C'est votre homme ..., sa posture..., sa contenance...

Il n'essayait même pas de dissimuler son appartenance au commissariat du peuple.

Je dirai même, sauf cas particulier que vous m'expliquerez, qu'il pourrait s'agir d'une faute !!!

J'ai écrit moi même certaines de ces règles, vous devez le savoir...

Pour traquer les contre-révolutionnaire, il faut se mêler à eux, savoir se déguiser,

ou tout au moins ne pas ostensiblement se vêtir de manière à être perçu comme un étranger..

 

Le commissaire du peuple : C'était un cas particulier, en effet Monsieur le professeur.

Vous devez savoir que nous traquons les spasmes avant-coureur de la contre-révolution en tentant de provoquer celle-ci. Nous, je veux dire, le gouvernement, souhaitons nous assurer que la santé de notre jeunesse est bonne.

Nous souhaitons vérifier sa mesure, et surtout les qualificatifs de celle-ci.

Quoi donc de mieux que de tenter de provoquer volontairement quelques dialogues qui peuvent être subversifs.

Ces sollicitations à la subversion sont utiles pour dégeler les êtres sensibles.

Nous ne toucherons que rarement les spécialistes du camouflage, mais nous pouvons ainsi bloquer les plus faibles d'entre eux ou du moins tenter de démasquer une hostilité à notre égard.

 

 

 

 

Le professeur de liberté :  Avez-vous récemment constaté des effluves contre-révolutionnaires dans les actes ou faits récents de notre jeunesse éduquée ?

Vous connaissez donc mes cours, et mon écoute rigoureuse !!!

 

Le cours que je dirige est sensible, et l'expression que je mesure à travers les sujets traités ne me permet pas de tirer des conclusions proches des inquiétudes que vous pourriez avoir aujourd'hui.

Permettez-moi de penser que vous semblez reconnaître certaines craintes et donc vous aurez certainement mesuré quelques faits de courbures malignes, j'imagine ?

 

Objectivement, je serai très intéressé si vous me communiquiez les informations nécessaires à la traque de ces tendances afin que je sois à même de faire naître leur bourgeon moi même.

 

En effet, l'habit dans votre cas a fait le moine. Le cours que je mène est conduit d'une certaine manière, vous en conviendrez !!!

Un intervenant extérieur dont la présence est requise ne doit en aucun cas perturber sa tenue sans prévention préalable.

Je ne vous ménagerai aucunement Monsieur le commissaire, car vous êtes responsable de vos subordonnés, mais vous aurez certainement à cœur de m'expliquer cette action que je jugerai volontiers farfelue !!!

 

Le commissaire du peuple : Monsieur le professeur, je vous présente effectivement quelques excuses pour mon adjoint qui a pris sur lui de mener cette action sans que vous fussiez préalablement prévenu.

Il l'a fait, je dois vous le dire, car depuis quelques semaines, nous subissons de la part de notre chef une pression quelque peu insidieuse.

En effet, une affaire bien pressante nous conduit à enquêter sur tous les campus ou l'expression libre est enseignée.

Votre sagacité légendaire a en effet bien compris que nous sommes en position de traque.

Evidemment, ce n'est pas une traque comme une autre. Nous agissons selon les méthodologies sociales que vous avez vous-même défini.

Mais, il est vrai, que cette affaire dont nous sommes chargé touche un membre de la famille au pouvoir.

C'est dit, et j'espère que votre allégeance à notre république est suffisant pour que vous acceptiez ces excuses avec de tels arguments.

 

Le professeur de liberté :  Je les comprends en effet et je vous reconnais l'empressement qui a été celui de votre adjoint.

Mais ne vous trompez pas, Monsieur, je suis à deux doigts de signaler cette bévue malencontreuse à votre responsable. Toutefois, au regard de l'information partielle que vous venez de me révéler, je ne saurai plus longtemps vous en tenir rigueur.

 

Le commissaire du peuple : Merci de votre compréhension objective, Monsieur le professeur. Sachez qu'à l'avenir, si moi même ou mon adjoint devions à nouveau opérer pendant votre cours, je vous le ferai savoir, et je ne manquerai pas d'organiser selon votre mode opératoire une technique qui nous permettrait de contraindre le mal à se révéler.

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