Depuis qu'il travaillait dans ce lycée, il n'avait pas eut une minute à lui. Il aurait pourtant tellement voulu avoir une vie tranquille comme beaucoup de couple en ont.

Marié, il ne voyait sa femme que le week end, du vendredi soir au dimanche soir. L'éducation nationale n'avait eut aucune pitié pour lui lorsqu'il s'était présenté pour une place de professeur de lettre et qu'il avait été muté à Paris, alors qu'il habitait Valenciennes.

Bien qu'agrégé, c'était la seule place qu'il avait sut obtenir.

Contraint d'aller plus loin qu'il ne l'avait pensé, il fut obligé de trouver un appartement à 10 minutes de son lieu de travail, et d'abandonner sa femme durant des semaines complètes.

Le côté positif ? Les vacances, qui sont les mêmes que les lycéens ; et bien sur le salaire. En effet, il touchait un bon petit 2100€ par mois, et ce n'était que le début de sa carrière !

Bien que le salaire était considérable, sa femme lui manquait toujours autant, les jours passaient mais il ne s'habituait toujours pas à sa triste solitude, l'argent ne fait pas le bonheur et on ne peut pas s'habituer à souffrir. Il avait une totale confiance en sa femme, tout comme sa femme avait une totale confiance en lui, ils se connaissaient depuis qu'ils avaient 15 ans, et aujourd'hui ils avaient tout deux 27 ans et 5 ans de mariage derrière eux. Se marier pendant les études n'est pas une chose prudente, mais au moins n'avaient ils pas enfants, sans quoi leurs études seraient tombées à l'eau. Il travaillait et elle étudiait toujours, déterminée plus que n'importe qui à réussir sa vie et tout ce qu'elle entreprendrait. Il partait de chez lui le dimanche soir, embrassant tendrement mais tristement sa femme, lui répétant qu'il l'aimait et qu'elle allait lui manquer. Et elle, toujours optimiste mais souffrant tout autant que lui, lui disait que 5 jours passeraient rapidement avec tout le travail qu'ils avaient. Puis il montait dans sa voiture et partait. Parfois il se demandait ce que pouvait bien faire sa femme lorsqu'il partait... pleurait elle ? Certainement. Elle tenait à lui comme à la prunelle de ses yeux, une séparation les aurait anéantis tous les deux.

Bien plus tard il arrivait à Paris, dans son trois pièces amplement suffisant pour l'usage qu'il en faisait. Il n'y était que le soir après le boulot, entre midi il mangeait à la cantine avec ses collègues ou était parfois invité au restaurant. Les heures passait, les cours, la semaine se finissait doucement et le vendredi soir, jour espéré depuis le moment ou il avait quitté sa femme, il reprenait sa voiture et roulait vers sa bien aimée. En rentrant chez lui ils s'embrassaient, s'enlaçaient, se glissaient des mots doux, ils ressemblaient à deux jeunes amants, s'aimant comme au premier jour de leur amour, il y a 12 ans.

Ainsi ils menaient leur petite vie.

Les semaines étaient toute différentes, il n'y a jamais de routine quand on est enseignant ou étudiant, et il n'y a surtout jamais de routine quand on est amoureux.

La semaine commençait bien pour lui, il s'était arrangé pour que son lundi soit paisible : il avait fait des interrogations écrites surprises à a peu près toutes ses classes, ainsi il avait tout le loisir, pendant les heures de calmes, d'écrire des poèmes à sa dulcinée. C'était une méthode étrange, mais l'amour n'est pas une chose étrange bien qu'on l'aime ?

Elle lui en redemandait encor et encor, s'enivrant des tous ses vers et de toutes ses tournures poétiques. Le soir même il appela sa femme, lui racontant qu'il avait pu lui écrire 3 poèmes aujourd'hui. « C'est vrai ? Lis les moi s'il te plait ! »

« Non, répondit il, tu les verra ce week end c'est la surprise ! »

Et elle riait, et n'ayant d'autre choix que d'attendre, elle lui disait des mots doux dans l'espoir qu'il accepte de lui lire. Sans succès...

Le reste de la semaine se déroula comme d'habitude. Il aimait son métier, il aimait sa femme, il aimait la vie. Il alla retrouver sa femme, heureuse qu'il ait pu lui écrire tant de poèmes en si peu de temps.

Pour lui, la semaine suivante commençait, exceptionnellement, à 13h30. Et pour elle la semaine ne commençait que le mardi matin. Il pris donc la décision de ne partir que le lundi matin, ainsi il passerait plus de temps avec sa femme.

Le week end passa. Il pris la voiture le lundi matin et parti vers son lieu de travail. Arrivé a mis chemin, un collègue l'appela pour lui apprendre que le lycée n'était pas ouvert aujourd'hui.

« En es tu sur ? »

« Bien sur que oui, c'est la directrice qui vient de m'appeler pour me le signaler »

« Ah bon ? Mais pourquoi ne m'a-t-elle pas appelé moi aussi ? Et pourquoi le lycée est fermé au fait ? »

Trop tard, il avait déjà raccroché.

Conscient qu'il n'avait aucune raison d'aller jusque Paris aujourd'hui il décida de revenir chez lui et de faire une surprise à sa femme.

C'était bien la première fois qu'une chose telle lui arrivait, surtout qu'il ne connaissait même pas la raison de cet événement...

Il se gara devant chez lui sans faire trop de bruit, car il était 8h30, peut être dormait elle encor, il l'aurait réveillé en douceur, mais il vit de la lumière dans la chambre, c'est pourquoi il pria pour ne pas qu'elle ait entendu le bruit du moteur, sinon sa surprise était ratée.

Il mis la clé dans la serrure, la tourna tout doucement et entra. Sa femme n'était pas au rez de chaussée, il entendait du bruit dans la chambre. Il se dirigea vers la chambre, monta les escaliers un à un et entendit sa femme parler... à un homme. Il monta les escalier quatre à quatre, manquant de tomber et là, pour une surprise c'était une surprise ! Etendue, nue sur le lit, sa femme et à ses côté un homme, probablement un étudiant. Il n'en revenait pas, sa femme qu'il connaissait depuis ses 15 ans, sa femme avec qui il était marié depuis 5 ans, sa femme avec qui il voulait avoir des enfants, fonder une famille ! Sa femme qu'il aimait depuis 12 ans ! Comment était ce possible ! Il descendit les escaliers, que pouvait il faire maintenant ? L'amour de sa vie venait de le tromper, et depuis combien de temps ? Tout allait trop vite quand il réalisa il avait son propre revolver pointé sur lui-même, sur sa tempe, près à tirer. A quoi bon rester ici bas ? Ne peut on pas avoir confiance après 12 ans dont 5 ans de mariage ? Que pouvait il faire de mieux ?

Son doigts se pressait doucement sur la détente, il avait des gouttes de sueur comme il n'en avait jamais eut, sa respiration était plus que haletante, ses jambes tremblait, il tenait à peine debout, des vertiges le prirent quand soudain la balle partie. A ce moment il entendit une voix au loin. Une voix familière et incroyablement douce. Une voix qui l'avait charmé plus d'une fois.

« Chéri ? Chéri... Réveille toi mon amour, il est 10h ! »

Sa femme l'embrassa, descendit du lit, et alla servir le café.