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Seul dans l'infini par w

Seul dans l'infini

Seconde Partie

(...)

        « Approchant à une vitesse proche de celle de la lumière, il ne me fallut qu’une poignée de secondes pour atteindre mon objectif. J’abordai bientôt l’astronef inconnu qui, malgré mes demandes pressantes, ne m’envoya aucun autre message que cet S.O.S laconique. Je demandai des informations complémentaires au sujet de ce vaisseau à l’ordinateur central.

      Type : véhicule commercial

      Fonction : transporteur d’uranium 235

      Classe : Psy-Reflector

      « Mon étonnement atteignit son comble lorsque je pris lecture de ces données. Il s’agissait d’un navire identique au mien, ce qui était bien évidemment impossible, puisque le Psy-Reflector sur lequel je naviguais était le premier de sa génération et qu’aucun autre n’était sorti des chaînes de montage lunaires avant mon départ. Je mis en marche les caméras extérieurs et quel ne fut pas ma surprise de voir que l’astronef étranger ressemblait trait pour trait au mien, même l’impact récent d’une minuscule météorite se trouvait à la proue du navire, juste en-dessous du nom du vaisseau. J’étais abasourdi. Il me fallut prendre un temps de réflexion pour savoir quoi faire à présent.

       « Ma respiration s’avérait difficile dans la combinaison spatiale, probablement que j’avais mal réglé le diffuseur d’oxygène. J’avais sorti une chaloupe spatiale et me dirigeai à présent en direction de l’autre bâtiment situé à une encablure du mien. Je l’atteignis bientôt, me plaquai contre la paroi métallique grâce à ma combinaison aimantée et tapotai le code d’entrée de secours, standard à tous les astronefs de la flotte méditerranéenne. Le sas s’ouvrit, j’y pénétrai sur le champ.

       « Ma respiration se faisait de plus en plus difficile. Je compris que ce n’était pas le mélangeur d’oxygène qui était en cause mais bel et bien la peur panique qui croissait en moi. J’appuyai sur le bouton rouge : le sas se referma et l’air commença à envahir tout l’espace. Au bout d’une minute, je pus soulever la visière de mon casque. Il faisait chaud et l’air était délicieux à respirer. J’ouvris l’autre porte et posai mon pied dans le couloir principal.

      « Tandis que j’avançai dans le couloir sinueux où la faible lumière des DEL jetait une atmosphère pesante, je remarquai que mon cœur s’était mis à battre à vive allure. Je ne m’en inquiétais pas davantage et finis par aboutir à l’entrée de la salle de contrôle. J’appuyai sur le bouton vert et la porte étanche se souleva en un grincement terrifiant. J’eus à peine franchi l’entrée que mon pied buta contre quelque chose. C’était un objet rectangulaire posé face contre terre sur le sol métallique. Je le pris dans mon gant et le retourna. C’était un miroir. Un miroir sans tain. Rien ne s’y reflétait, même pas mon visage.

       « Je fis rapidement le tour de la place. Tous les appareils électroniques ressemblaient à ceux qui se trouvaient sur mon navire. Au moment où je vérifiais les données inscrites sur l’écran de l’ordinateur central, je remarquai une tasse de café posée sur le tableau de bord. Je blêmis soudain. Sur cette tasse blanche était dessiné un couple d’inséparables, mes oiseaux préférés, comme sur la mienne que j’avais laissé dans mon vaisseau. Comment était-ce donc possible ? Je vérifiais le contenu de la tasse, il s’agissait d’un café mêlé de lait comme j’en buvais d’habitude, comme je venais d’en boire il y avait quelques minutes. Le café était tiède. Je n’étais pas seul à bord…

       « Après avoir vérifié que l’air était respirable dans tout le rafiot, je me défis de ma combinaison et retournai dans le couloir central afin d’atteindre la soute. J’ignore pourquoi, mais je savais que c’était là-bas que se trouveraient les réponses à mes questions. Une certitude qui me fut fatale.

       « Alors que j’étais en train de descendre les diverses échelles me menant aux tréfonds du navire, je sentais grandir en moi une terreur abyssale qui me fit transpirer abondamment et bientôt suffoquer. J’eus à peine touché le sol, que je dus me mettre les mains sur le cœur pour tenter de l’empêcher de percer ma cage thoracique. Cela n’eut pour effet que d’accroître ma panique.

       «  La soute était grande ouverte et les ténèbres y régnaient en maîtresses absolues. Les lumières ne fonctionnaient pas, je dus prendre ma petite torche portative qui jeta une faible aura de clarté dans cet environnement lugubre.

       « J’avançai à petits pas au milieu des milliers de capsules métalliques qui contenaient l’uranium 235 et qui étaient entreposées les unes contre les autres sur une centaine de mètres de longueur. Tout à coup, placé au centre de l’allée centrale, je découvris une table sur laquelle était posé une de ces capsules. Je m’approchai.

       « C’était une invitation. Il fallait que je l’ouvrisse. Il fallut que je l’ouvrisse. Je l’ouvris. J’eus à peine ôté le bouchon de titane que des volutes de fumée grisâtre s’en échappèrent et envahirent bientôt tout l’espace environnant. J’étais entouré par un brouillard à couper au couteau à travers lequel je distinguais faiblement les objets qui m’entouraient. Ce fut à ce moment que se produisit l’incompréhensible : de l’autre côté de la table, lentement, les volutes se firent forme, la forme se fit silhouette, j’eus bientôt un être humain en face de moi. Je ressentais une terreur indescriptible qui me fit à nouveau suffoquer. Ca s’approcha. C’était un homme. Il avait une taille moyenne, des cheveux châtains, un visage avenant et des yeux d’un bleu azur. Il me ressemblait tant. Lorsqu’il fut à un mètre de moi, le brouillard se dissipa. L’homme qui était en face de moi ne faisait pas que me ressembler, il était mon portrait craché. Il contourna la table et me fit face.

 

(... La suite, demain...)

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Style : Nouvelle | Par w | Voir tous ses textes | Visite : 894

Coup de cœur : 19 / Technique : 17

Commentaires :

pseudo : damona morrigan

Vivement demain alors... CDC !

pseudo : w

A demain ma damona :-)

pseudo : Appolline Mars

Très prenant, passionnant. Grand CDC

pseudo : Mignardise 974

Après la dimension spaciale, la dimension parallèle ! L'intrigue est à son comble ... CDC !

pseudo : lutece

Moi aussi j'ai hâte de lire la suite de cette nouvelle dans laquelle je me suis plongée avec intérêt et plaisir! CDC

pseudo : w

Merci à vous trois pour vos commentaires si positifs. La dimension psychologique va succéder aux deux autres dans la dernière partie de cette nouvelle.