Quand je me regarde dans le miroir,

Je ne vois qu'une fille blanche aux idées noires.

Quand je sors dans la rue,

Devant tous ces gens je me sens nue.

Qui sont-ils, que me veulent-ils?

Je ne connais que la couleur de leur peau,

Et celle de leurs yeux où je vois tant de maux.

Tout à coup, avec eux je me sens en osmose,

Car je comprends que leur vie ne doit pas être si rose,

Et qu'ils ne sont au fond que des hommes.

Maintenant que je connais ce secret,

J'en profite pour élever mon regard vers le bleu du ciel,

Et à ce moment-là j'aperçois un rayon doré

Qui illumine tous ces visages d'une flamboyante étincelle.

C'est ainsi que m'apparaît alors le vrai sens des valeurs,

Et tout ceci prend une nouvelle saveur,

Car je sens le départ de la peur.

Oui, c'était le moment, c'était l'heure,

Ou grâce à cette simple lueur,

J'ai pu voir les hommes de l'intérieur,

Où grâce à cette simple lueur,

J'ai pu voir la couleur du coeur.

                                                 * Marlène SGARD de Lys-lez-lannoy, printemps 2008