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Attente par Mancini Armelle

Attente

Après cette révolte contre moi-même, ce dégout de ce que j'étais, voilà que la vie semble me rendre la monnaie de ma pièce. Comme un signe, elle me renvoie ce que je n'avais pu lui donner : foi en elle. Dans mon incapacibilié, je l'avais reniée, sans aucun scrupule, aucune honte. Or, tout à un prix. Je ramasse les conséquences de ce que j'ai semé. La voici dans l'impossibilité de me donner quelques gouttes supplémentaires de bonheur. Peut-être en demande-je trop ? Nous voulons toujours plus, pour vivre dans l'excès, ne sachant pas aimer à moitié. Je voudrais du temps et une indépendance.
Je passe mes journées, à courir après lui, mon amour, que je ne peux plus toucher comme bon me semble. Le matin, je me lève, en n'ayant qu'un but : "Quand le serrerais-je dans mes bras ?". Il paraîtrait que cet instant ne vînt jamais ou du moins pas (plus ?) assez vite. Il paraîtrait que ce moment passe beaucoup trop rapidement. On l'effleure avec envie, avant qu'il ne s'enfuie. Ces minutes sont si précieuses, parce que vitales. Elles font ce que je suis, ce que je respire. Elles s'égrennent mais elles remplissent mon air. Elles reviennent, trop éphémères. Le rêve suffit-il à combler ce manque ? Quand chaque fois je m'ennuie, -souvent, peut-être- des images imbibent mon esprit. Dans un flou, je vois son sourire lorsque je caresse ses joues puis passe la main dans ses boucles. J'entends même les limbes de son rire. Beaucoup trop lointain, pour qu'encore, il m'imprègne le coeur. Le vent claque telle sa peau qui s'entrechoque à la mienne. Du temps. Pitié. Pour l'amour ! Mes lèvres tremblottent, je l'avoue, je le nie, le renie, et le crie ! Ce besoin me prends aux tripes. Si seulement rien ne me retenait.
Mais, d'instinct, je pourrais dire que quelque chose me retient. Je sais bien ce que c'est, malheureusement, et je cultive mon ressentiment, presque à l'extrême. Attachée par des obligations de fer, de poids, je me contiens, me contiens. Le silence lourd, pesant. "Fais pas ci, fais pas ça." Patati, patata... Je voudrais partir au bout du monde, moi qui est tellement d'attaches, besoin de repère. Je laisserais tout tomber. TOUT. Pour lui. Je serais prête à devenir infirme, de passer ma vie à être une incomprise, une rejetée, peu importe, je veux juste sa présence auprès de moi. Je me fais parfois ce songe, où rien ne me retiendrait.
Je vois une maison, calme, lumineuse. Petite, chaleureuse. Ou même un appartement, que sais-je ? Un endroit, un refuge. Un chez nous. Où il y aurait partout trace de ce que nous sommes, de notre amour, de nous deux. Car nous sommes une seule et même personne. Quelque part où nous retrouver, nous embrasser. J'aime le goût de ses lèvres, de sa beauté, de sa générosité, de sa peau. J'en suis accrochée, liée. Et, je ne laisserais personne changer ça. Peu importe le prix, mes supplications, mon désespoir.

 

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Style : Pensée | Par Mancini Armelle | Voir tous ses textes | Visite : 384

Coup de cœur : 11 / Technique : 8

Commentaires :

pseudo : Mignardise 974

je tiens à te féliciter parce que ce texte est ... je n'ai pas les mots exacts ... il ... est comme une supernova ! l'explosion d'un astre, d'un peu de ton coeur que tu ressens puis appose avec ta plume. J'admire la force et la puissance de tes mots, ton style qui met en forme ce qui t'émeut. Mille mercis du partage. IMMENSSISSIME CDC

pseudo : Zarathoustra

Grand CDC. Ca décrit exactement ce que je vis en ce moment alors c'est sans doute pourquoi je l'ai autant apprécié. Reste que tu décris les sentiments avec une précision saisissante. Très impressionnant. Merci pour cette très belle pensée. =)