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Sous la pluie claire, j'écris par ifrit

Sous la pluie claire, j'écris

L'homme, je n'ai pas les mots.

Raconte. T'as le temps, garçon.

Elle vient tandis que je me lance, elle tient à ce que je m'élance. Petit pas dans l'ombre, à la lumière je la vois fondre. Tant d'hommes et si peu d'amour, je sonne le feu du retour. Et son doux réciproque, le reste, je m'en moque.

Ce soir, je veux vivre. Ne plus écrire, ne plus penser, ne plus voir. Ce soir, je veux vivre.

Ce soir, je veux aimer. Alors adieu ! Adieu médisants, adieu faux-frères, adieu vous autres ignorants. Je n'ai rien pour vous ce soir, pas même le mépris que vous méritez, ni même le temps d'y penser, je vous préviens, je suis armé. Un mot, un seul, et vos amis seront en deuil. Ce soir, je veux aimer.

Avec toute sa sagesse, Dieu a dit : « Tu ne tueras point ». Avec toute ma passion, du haut d'une montagne de cadavres, je lui répondrai : « Tu n'as pas aimé !».

Car j'aime ! Il cogne, le beau palpitant, il vrombit, vocifère, l'entendez-vous rugir dans sa boîte en verre ? Et de tout son être secouer la Terre, secouer le monde et ses hommes, vouloir changer la donne. A moi la poésie moderne et ses lois biscornues, pour vous écrire la mer où s'agite ma voix mise à nu, mais la rime est facile, je n'ai pas de mérite.

Je laisse la parole au poète, l'homme que je suis se fout pas mal des règles de l'écriture, tant qu'on aime, avec ou sans dorures !

Permettez que j'entrasse dans votre existence
Qu'un beau jour de fête, de joie, de circonstance
M'apprit en liesse.  M'a pris en ivresse
L'amour et la joie quand vint votre voix.


Au diable la poésie classique, ses règles lyriques et sa morte droiture, la belle torture ! Descendons, encore, dans les bas-fonds, ceux où traînent la misère, la vie pas toute entière, et déjà les mots se tordent. Discorde ici-bas, et si je vous disais, ma chère, si je vous disais ce qu'il y a là, sous le manteau de ma voix ? Come what may, one day I'll fly away, mais seulement à vos côtés, si vous l'osez, il suffira d'une étincelle, d'un rien, d'un contact, d'un mot d'amour.

Pardonnez à l'homme ses goûts sans frontières, certes un peu fous, ou même amers.

Mais j'ai la voix cassée d'avoir trop pleuré. Le poète a bousillé sa lyre, fallait pas la gratter autant, et puis l'écho du vent, excusez-moi du peu, mais ça gonfle au bout d'un moment. Vous ne savez pas, c'est bien mieux comme ça, mais ça fait quatre ans qu'on tire sur la même bouteille, ça saoule à force, c'est toujours pareil. Et on a encore soif.

J'en profite pour citer Desproges : « Ce n'est pas parce que l'homme a soif d'amour qu'il doit se jeter sur la première gourde ! »

Et c'est moi l'homme, alors que tu sous-entends que la miss est une gourdasse ?

Bien au contraire, maladroit que je suis, elle comprend je l'espère, chacun de mes écrits.

Et de concert, je vous le dis, il n'y en a qu'une dont je suis épris, voilà qu'elle régit mes nuits.
Et sous la pluie claire, nous chantons sur le même air, moi un nom similaire, et vous celui qu'on me préfère.

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Style : Pensée | Par ifrit | Voir tous ses textes | Visite : 644

Coup de cœur : 13 / Technique : 9

Commentaires :

pseudo : Claire Selva

un véritable régal...

pseudo : damona morrigan

Très beau et merci du partage. Je suis très heureuse pour toi. CDC

pseudo : Karoloth

Un régal ! C'est le mot. Merci et CDC !!!