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Dualité par ykonoklast

Dualité

 

Il existe une infinité de tons sur la palette des sentiments.

Pourquoi rechercher le ton ultime ? Celui qui fait souffrir bien plus qu’il ne donne de joie ?

Explorer les couleurs du cœur ne se résume pas à une seule saveur…

Nous avons en nous tant de diversité, tant de rêves, tant de cellules qui s’entrechoquent, se mêlent et se frôlent pour constituer l’être unique qui nous regarde, chaque matin dans le miroir. Cet être qu’il nous faut apprivoiser, aimer, contenter et nourrir comme un enfant. Parce que c’est lui qui nous suit pas à pas. Il vibre d’émotion, de plaisirs sensuels mais il a tellement besoin d’apprendre et ressentir l’esprit de ses congénères. Il ne peut se suffire à lui seul, il recherche  l’autre, son double, son essence. Alors il court au milieu des corps, cherchant celui qui abrite son cœur jumeau. Course souvent vaine…

On s’approche, on se jauge, on cherche à se posséder. Corps et âme. Et on pleure. On s’aperçoit que c’est soi même que l’on espère trouver dans un regard, la totale communion, la parfaite symbiose. Et c’est ainsi depuis que l’Homme existe. Ce n’est ni égocentrique, ni prétentieux, juste vital.

Evidemment ce n’est pas aussi impératif pour tout le monde, beaucoup se contentent de la légèreté de la vie, et n’exigent pas ce qui leur semble impossible. Ils s’arrêtent de penser quand ça fait mal.

J’aimerais faire comme eux, j’essaie souvent. Mais je me sens tellement vide.

Alors je recommence à croître dans la réflexion, dans l’attente et l’analyse de ceux qui m’entourent. J’espère l’étincelle, la providence de votre âme.

Et si vous n’existiez pas ? Si cela n’était qu’un moyen de grandir, de se libérer de l’emprise charnelle du désir ?

Bousculade frénétique de mes neurones…

 

Que de combats épiques entre l’esprit et la chair. Pourquoi ne serait il pas possible de mélanger harmonieusement les deux ?

Et bien, chère Sylvie, parce que le sexe est souvent violent tant la soif de l’autre est impérieuse, on dévore et on se laisse dévorer.

On cherche à extraire l’âme de l’être aimé par tous les pores de sa peau, pour s’en repaître et apaiser la douleur de ne pas être en lui, en elle…

Cela choque t-il l’esprit ?

Oui.

 

L’esprit se sent sali, faible, dénaturé. Il a perdu la bataille. Mais n’est-ce pas lui qui réclame l’offrande du plaisir ?

N’est-ce pas lui qui,  dans sa recherche éperdue d’union sacrée,  pousse mon corps à épouser le vôtre ? 

Et la paix, immense et incomparable après la dévastation de nos chairs, ne lui plait-elle pas ?

Bien sûr que si. Et cela le dérange, il cherche à lutter, et il sort de son fourreau, cruel et impitoyable sa dernière arme.

Si vous étiez « l’âme », la pure et chaste pensée qu’il attend, l’immatériel et le spirituel, ma peau ne réclamerait pas la vôtre.

Ah ! comme tu es cruel, Esprit .

Tu me chasses du paradis en le teintant d’enfer.

Tu me mens en te mentant à toi-même.

Mais moi-même, ne suis-je pas toi ?

 

Alors, je reprends la palette des sentiments aux couleurs infinies, et je plonge mon pinceau dans la douceur du vert tendre, celui de l’espoir, de la vie, du calme et de la sérénité. Je continue de vous attendre mais avec moins de passion, peut-être même,  plus de passion du tout. Vous serez là, un jour, dans un corps que je n’attends pas. Et je serai tellement vieille que seul mon esprit réagira, seul lui vous sentira…Cela lui plaira.

 Ykonoklast.

 

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Style : Réflexion | Par ykonoklast | Voir tous ses textes | Visite : 190

Coup de cœur : 12 / Technique : 7

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