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La sirène et l'écrivain par ifrit

La sirène et l'écrivain

09/08/09

Je débute le voyage le plus difficile de ma vie, car je ne vois ni horizon ni escale. Une aventure hasardeuse au pays des coups de foudre, une histoire qui attend qu'on la lise pour être écrite, une histoire qui attend qu'on la vive. Il n'y a que le chant de la sirène pour me guider, cette sirène qui m'aime, elle me l'a dit. Et du haut de la tour aux coquelicots, un souffle, un murmure qui crie : « Prends garde à toi ! » Point de garde au cœur pour moi, je garde le poing au cœur. Jusqu'à me perdre, pour l'amour.

13/10/09

Que veulent dire ses « Je t'aime » ? Que valent-ils s'il faut que ce soit moi qui y sacrifie ? Elle ne connaît pas le sens de ce mot, pas sous l'eau. Il ne suffit pas de patience ou de persévérance, ni même d'affection ou de réconfort. Que vaut notre amour s'il ne donne pas à l'autre l'importance qu'on dit lui donner ? Ne vaut-il pas la peine de se battre ? Ne vaut-il pas la peine de souffrir ?! Que vaut un conte de fée si les fées ne font pas bruisser les feuilles et tinter les étoiles ? Faudrait-il laisser le dragon mourir de vieillesse pour enfin libérer une princesse morose et mourante ? Nous donnons tout son sens à l'amour de par ce que nous sommes capables d'accomplir en son nom, pour l'être aimé, pour être aimé



Si cette introduction présageait d'une belle histoire, il en fut tout autrement. L'auteur le savait, averti par le phare, et le met en évidence avec le terme « sirène », cet être à la voix sensuelle et envoûtante, qui finalement ne vous apporte rien et vous laisse mourir dans l'océan où elle vous a traîné. Le mot ne laisse pas forcément présager d'un avenir cruel, mais bien d'un abandon total, d'une part comme de l'autre, à différents moments de l'histoire et de différentes manières. Entre l'abandon de soi et l'abandon de l'autre, il y a un monde. Un monde marin, obscur à l'un et à l'autre, où la manière de percevoir diffère selon le côté où l'on se trouve.

De ce fait, l'auteur a bu la tasse, mais furieux contre lui-même, a pu trouver la force de remonter à la surface avant d'être pris dans les algues. A noter que la sirène, lors d'un refus, gardera le chemin de la mer, tandis que l'homme n'aura pour seul désir que de fouler la terre à nouveau, retrouver le phare, enfin, pour échapper aux poissons et autres dents de corail (vous savez, ces bêtes qui croient fouler la terre). En général, on ne l'y reprend plus à toucher au poisson, pas même pané. D'ailleurs, si l'Homme a des pieds, c'est bien pour marcher. S'il avait dû nager, on l'aurait doté de palmes et de branchies, et la sirène n'en aurait point voulu. C'eut été une meilleure histoire.

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Style : Nouvelle | Par ifrit | Voir tous ses textes | Visite : 695

Coup de cœur : 14 / Technique : 8

Commentaires :

pseudo : nage

Un plaisir CDC!!!

pseudo : lutece

...Des mots profonds qui me touchent! Merci du partage! CDC

pseudo : damona morrigan

Je comprends mieux pourquoi tu n'aimes pas l'eau ! Oui Lutèce a raison tes mots touchent par leur profondeur. Merci Ifrit.