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du coeur à la rue.(part2 coté Manu) par hanna

du coeur à la rue.(part2 coté Manu)

Le soleil brilla timidement derrière une fine couche de nuages. La ville se mobilisait doucement sous les roues des voitures.

Chloé couvrait la table avec amour. En jetant toujours un œil sur son meilleur ami qui semblait être bercé par un douce rêve. L’odeur de café qui vagabondait de la cuisine au salon, poussa Manu à la réalité. –Bonjour mon grand. La voix de Chloé le rassura. –Bondour princhesse. Elle se moqua de ses articulations matinales et l’invita à table. Avant de poser ses fesses sur une des chaises que sa confidente créa elle-même, il lui accorda un bisou sur le front.

-Alors bien dormie ? Manu prit un bout de pain et y barra de la confiture.

-Sincèrement… Pas trop.

Il hocha la tête. Fronça les sourcils. –Pourquoi ?

-Parce que j’y ai pensé à ce que tu m’as raconté. En me réveillant, j’ai cru qu’il ne s’agissait d’un vilain cauchemar. Mais ta personne sur mon précieux canapé m’a fait comprendre que je me trompais bêtement. Je t’écoute Manu. Raconte moi tout.

-Maintenant ?

-Oui. Tout de suite. C’est qui elle ? Où l’as-tu rencontré. Comment s’appelle-t-elle ?

-Serena.

-Pardon ?

-Elle s’appelle Serena. Passe moi le café s’il te plait.

-Tiens.

-Merci. Bon bah voilà. Manu fixa sa tasse de café. Ses joues étaient gonflées. Il expira lourdement. Prit sa tasse de café entre les mains et reprit parole. « Je l’ai connu il y a un deux semaines quand je rentrais d’un concert de rock. A… »  Manu posa son pouce et son index sur ses paupières closes, l’air fortement concentré. « Ah oui, à Bercy ! C’était Ludovic qui m’y avait emmené, mais l’enculé s’est barré avec sa chérie et j’ai du rentrer à pied. Donc, me voilà tout seul dans ces rues nocturnes. Il pleuvait terriblement et mes lacets se s’étaient défaits. Je sais encore comment ça m’agaçait, mais comme la fatigue me tétanisé, j’avais pas la force de me pencher en avant. Bref. Hors-mit ces détails, je me ne souviens de plus rien de ma pauvre personne. Je l’ai vu, elle était  vêtue d’une robe noire qui, à l’aide de la pluie, épousait parfaitement les formes de son corps. » Il posa le regard sur la table, cherchant le sucre. Une fois trouvé, il ajouta deux pierres dans sa tasse. « Je me trouvais de l’autre coté de la rue et l’observait. Elle semblait avoir horriblement froid. Ses bras étaient croisés et elle tremblait. Ses long cheveux blonds étaient collés contre son doux visage d’ange. Son regard paressait vide et triste. J’ai hésité durant deux secondes… Puis… Puis ouais, j’ai traversé la route et je me suis approché d’elle. Je lui ai demandé si elle attendait quelqu’un, elle m’avait pas entendu. Alors j’ai osé faire encore quelques pas vers elle, et j’ai répété la même phrase. J’crois qu’elle s’est effrayé. Puis elle s’est tournée. De près, elle était encore plus magique que de loin. Ses yeux qui furent illuminés par les faibles lanternes, étaient d’un vert que je n’avais jamais vu auparavant. Le froid avait peint ses lèvres d’un légère meuve. Elle me répondit pas et se retourna. J’ne savais pas concrètement ce qu’elle pensait de moi à cet instant, mais je n’ai pas abandonné. J’ai posé ma main avec souplesse sur son épaule et lui ai demandé son nom. Et là, Chloé, le monde s’est arrêté. « Serena » m’a-t-elle dit. M’a-t-elle presque chanté. J’ai sourit comme un con. Comme un gros con même. Puis j’ai dit mon nom à moi. Elle m’a fait un petit sourire et s’est retourné à nouveau… »

- Elle devrait croire que tu n’étais qu’un des nombreux avec qui elle couche tous les soirs non ?

-Chloé, s’il te plait, évite de parler ainsi d’elle. Ça.. ça me met hors de moi.

-Mais pourtant c’est vrai !

-Ce n’est pas pour autant que tu dois le cracher ! Et non. Elle ne croyait rien de cela. Elle pensait que j’étais un vendeur de drogue.

-Elle te l’as dit ? D’ailleurs, tu as un briquet ?

-Ouais elle me l’avait dit. Je n’ai pas lâché le morceau et j’ai insisté à lui parler et découvrir la cause de sa présence dans cet endroit à cette heure là. Euh… mon briquet. Manu se tapota et s’arrêta quand quelque chose de dur se manifestait sous sa main. « Tu veux aussi une clope ? »

-Non, j’en ai encore. Merci. Pourquoi dealer ? Chloé approchait la flamme de sa cigarette.

-Parce que, d’après son explication, je ressemble à un soi-disant dealer de son quartier.

-Fais attention aux flics mon grand.

-Mais on s’en fou Chloé !  Donc voilà, je lui ai demandé si elle voulait que je l’accompagne quelque part, vu que la nuit porte conseil on ne savait jamais. Elle m’avait répondu qu’elle attendait quelqu’un. Sur le coup, j’avais pensé qu’il s’agissait de son copain ou son mari. Tu vois, le truc normal, quoi. Mais elle me rassura en me disant que c’était juste un ami.

-Tu t’es pas méfié quand même ? Il était quel heure ?

-Bofff. Manu prit son paquet de clopes, l’ouvra toujours essayant de se rappeler de l’heure. « Il était vers trois heures du mat je crois. » Il prit le briquet, alluma la clope qui se trouvait coincée entre ses lèvres. « Bien sur que cela ne m’a pas traversé l’esprit une seule fois. Enfin, on va dire que, rien ne m’a traversé l’esprit. Juste mon cœur était prit pour cible. » Manu matait la fumée qui s’échappait de sa cigarette. « On a encore parlé un peu. Je lui ai posé les questions banales. ‘Tu es d’où’, ‘T’as quel âge’, ‘T’as un petit ami’, ‘T’es en quel bahut’.

-Elle fréquente l’école ?

-Deuxième année de droit, à la fac de Descartes. Une fumé grise glissa entre les lèvres de Manu

-Ah ouais putain, quand même !

-Eh ouais. Donc là, t’vois. Comment pourrais-je deviner qu’elle se prostituait ? Elle ne parlait pas beaucoup. Elle ne parle pas beaucoup pour être plus précis. Quelques minutes après, son, soi-disant ami, est arrivé. En une bête Mercedes. Elle m’a froidement salué et s’est sauvée dans la voiture du mec.

Manu fixait sa clope. Il suivait la vitesse dont elle se diminuait. « Le temps avec elle passe si vite, comme une clope. Quand on regarde, c’est déjà l’aboutissement. »

-Ouais c’est ça, de ton porte monnaie aussi d’ailleurs !

Il vira les yeux. –Faut-il vraiment que tu sois toujours aussi pessimiste ? Bon. Vu que je n’avais pas son numéro, ni son adresse, je me suis rendu à sa fac et c’est là que je l’ai revu. J’crois, enfin, je m’en étais sûr qu’elle ne m’avait pas reconnu. Je lui ai rafraichit la mémoire avec le fameux truc du ‘dealer’. Et bon. Elle ne voulait pas me passer son numéro. Je lui ai passé le mien. J’ai attendu trois jours. Mais rien. Elle ne m’appelait pas. Alors je suis retourné à sa fac et là, verdict. Elle montait dans la voiture d’un vieillard. Au premier coup d’œil, on dirait qu’il s’agissait d’son daron. D’ma bagnole j’ai pu contempler comment ce… fils de… Les mains de Manu s’étaient transformées en deux boules. « l’embrassait. J’étais assez près pour remarquer qu’elle se forçait. Ensuite il s’est barré. » Ses doigts écrasèrent le magot dans le cendrier et il but une gorgée de café, déjà froid. « J’ai discrètement suivit le mec. Au bout de quelques kilomètres, il s’était arrêté dans le coin d’un parc assez obscure. Ce que j’ai pu voir après quelques minutes, me fait vomi encore aujourd’hui » On entendit le bruit de l’avalement de salive dans sa gorge. « J’suis sorti d’ma voiture et je me suis prudemment approché de la bagnole. J’étais face à la voiture et je voyais la sale tête du vieux qui se déformait. » Du dégout s’est dessiné sur le visage de Manu. « Elle… Elle… » Sur son front, les vaines devinèrent de plus en plus claires. Ses joues se rougissaient. La tasse se brisa dans les mains de Manu. Chloé s’effraya et recula. Il ne bougea pas. –Elle était entrain de sucer le vieux. C’est ça ? Manu se leva subitement, claquant la chaise contre le mur. –Tu vas où ? Chloé le suivit et le prit par le bras. –Lâche-moi. J’ai besoin de prendre l’air. D’un geste brutal, il la secoua. –Je connais très bien tes ‘prendre l’air’. Tu sais que je m’inquiète quand tu t’éclipses durant des heures. Dis moi au moins où tu vas. –Ce soir, je t’invite à venir chez moi. Je cuisinerais. L’histoire n’est pas encore finie.

Et la porte d’entrée se ferma. 

Les mains de Chloé serraient ses hanches. –Ah non mais si ça continue comme ça, j’vais tomber en faillite de tasses bordel. Oh Manu, Manu. Que va-t-on faire de toi…

 

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