Désirable. Comme une vertu, comme une identité. Un sentiment, une odeur, un parfum même, qui s'échappe de toi. De même tes soupirs sont un fleuve où coule mon eau. Il y a ta bouche, cette rose qu'on ne cueille pas, ou si peu. Cette rose qui voudrait n'être que pâquerette pour qu'on la prenne, pour qu'on l'emporte, pour qu'on la fasse sienne. Louvoyant entre tes lèvres, ta langue avide m'enlace langoureusement, et dans le miel de ton désir, un nuage. Désirable. Comme une envie, comme un besoin de vie. Irrésistible attirance, irrévérencieuse attraction roulant ses charmes, sans même s'en rendre compte, révolvers rougeoyants et moue ravageuse. Un murmure, presque un râle, et le plaisir qui s'embrase en ronronnant, tel le moteur sous la carrosserie rutilante, je suis rouge de toi, rouge comme un roi perdu si tu n'es pas dans mes bras. Désirable. Comme une faim, une petite mort que l'on connaît à l'avance. Ton corps nu, palpitant, je découvre ce temple de la vie, dans toute la splendeur de ton être. Nos gestes sont des rasoirs, et ton corps, immobile, se laisse entailler par mes yeux aiguisés, seulement mes yeux, pour ne pas subir la saillie de mes mains. Une seule fois. Cela suffit pour te le dire. Pour te dire que désirable, tu es désirée.