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Lien indivisible par Mignardise 974

Lien indivisible

L’abeille, affaiblie par la pluie qui cinglait

Affreusement, se réfugia là où un rai

De chaleur accrue parvint à ses yeux de jais

Aveugles et subtils par le frêle toucher.

 

L’intrigant petit insecte échoua bon gré

Mal gré sur le parchemin vierge des pensées

Crédules de quelque Mnémosyne altérée

Ou d’autres produits fantasques, dogmatisés  

 

Par la plume à la prestance cérémonieuse.

Après mille hésitations, la mine soucieuse,

Le solitaire possesseur du gîte éteint

 

Jaugea le motif de la visite impromptue

Et dans son ignoble pitié entretenue,

Il soigna la désespérée, d’amour empreint.

 

 ***

 

L’abeille, qui fut chérie par la mignardise

Ainsi qu’un enfant par le réconfort verbal

D’un parent, devint l’amie à la paillardise

Sujette, du bon homme - présent amical.

                                        

Des joies transcendantales aux chemins obscurs

De la vie - montagne d’allure cavalière,

Les deux compagnons, cœurs qui martèlent en murmure

Indistinct pour l’Autrui de marbre. Souffrière,

 

Reflet de l’âme humaine de ce condamné

Dès la sacro-sainte naissance, fut plongé

L’étrange être qu’est le poète reclus

 

Au sein d’une forêt dévastée par l’intrus

Qui se voulait un de ses semblables. Laissant

Les maux au feu, l’homme adorait son doux présent.

 

***

 

Quand la pluie âcre terrorisait l’ouvrière

Qui, mutilée par la lente atrophie première

Et frôlant les affres de la mort chiffonnière,

Priait les soporifiques des lavandières,

 

Quand le manque antédiluvien d’un souffle pur

Qui puisse gonfler nobles feuillets d’encre azur

Nourrissait les affections malignes –  ramure

De la conscience artistique aux moult fêlures

 

Et que, dans cet écartèlement intérieur,

La plume vit happer son génie nécessaire

Comme l’esprit, son abondance légendaire,

 

La souveraineté puisée à la Demeure

Où tendresse et chaleur, nature et ses plaisirs

Apaisaient les tourments, raviva le zéphyr.

 

***

 

Le fleuve épuré ruisselait jusqu’à ses pieds,

Mille fleurs variées se partageaient les hectares

Etendus devant ses yeux ébahis dans l’art

Oublié de l’inflexible sérénité,  

 

Le manteau vert chlorophyllien d’une chênaie,  

Parsemée de bontés ailées au soyeux fard

Qui se miraient par la pupille - point blafard,

Contrasta avec un visage qui, défait,

 

Figura la pâleur des étoiles brumeuses

Dans le ciel tumultueux. Le voile sinistre

Anéantit les contemplations amoureuses

 

De l’inconnu agressé par le Temps, vil maître

Qui lui avait lâchement arraché sa perle

Aux rayons enchanteurs comme le chant d’un merle.

 

 

Mignardise

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Style : Poème | Par Mignardise 974 | Voir tous ses textes | Visite : 583

Coup de cœur : 12 / Technique : 9

Commentaires :

pseudo : w

Une perle poétique dans son écrin de talent. C'est tout simplement magnifique. La structuration du poème s'allie avec une profondeur sentimentale. Je te félicite d'avoir écrit ce petit bijou.

pseudo : féfée

Somptueux ! Quelle inspiration ! CDC

pseudo : damona morrigan

Magnifique ! Lorsque tu parles avec les mots de ton cœur un monde d'amour s'éveille ! Immense CDC

pseudo : Mignardise 974

Merci =)