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Ma Coiffeuse par samichou

Ma Coiffeuse

Le vent fouette le bitume, fait voler la poussière, la porte du salon claque encore. L'écho du silence résonne au loin, les vautours volent dans un ciel bleu sans nuage. Le soleil bat mon visage. Les sourcils froncés, le regard vaillant, les poumons à blocs et le cœur rempli de courage. Je dois être fort, courageux, je dois affronter mon destin. Je suis un héros et tout ce qui va avec, euh... sauf peut-être l'amour, je suis encore un peu jeune et en plus je suis un solitaire, je suis un cow-boy. Et en plus personne ne m'aime et... Non, non, je m'éloigne de mon objectif, on verra la paperasse après. Faut pas que je le quitte des yeux. L'objectif, gagné évidemment et surtout sortir encore plus... euh... plus quoi déjà... J'me souviens jamais... Ah oui, consciencieux ! Euh non en fait... Je ne sais même pas ce que ça veut dire. Et c'est quoi ce mot, consciencieux ?! Il vient d'où ? Bref, trêve de blabla... Il faut que j'y aille.

La main de ma mère se posa sur mon épaule, elle se mit à genoux et me tendit un billet de dix francs.

  • Allez chéri, vas. Je t'attends au tea-room d'à côté.

Une bouffée de chaleur et de stress écrasa tout le courage que je contenais au fond de moi depuis un mois. En une seconde, tout c'était écroulé, toutes mes réserves à sec, que vais-je faire. Je tente l'impossible.

  • Euh... Maman, tu viens avec moi ? S'il-te-plait ! J'accompagnai cette phrase d'un grand sourire pour la soudoyer.

  • Ohhhh... T'es trop mignon avec ce grand sourire. Mais c'est pas pour autant que je vais venir avec toi.

Le monde s'écroule autour de moi, je suis perdu à tout jamais. Au secours, à l'aide. Venez m'aider à convaincre ma maman de m'accompagner. Ces cris intérieurs ne verront jamais le jour. Je m'aventure dans un deuxième essai en commençant par : « Mais... » Mauvaise stratégie, elle me répondit la même phrase à chaque fois que je viens ici : « Y a pas de mais qui tienne, tu es un grand maintenant, vas-y mon chéri. » Si je suis grand, pourquoi tu m'appelle encore « mon chéri »? L'être humain est encore un grand mystère pour moi. Elle déposa un dernier baisé sur ma joue et me propulsa en avant d'un coup de main. Ma chère mère s'en alla vers la terrasse du tea-room. Et le petit enfant que je suis avance vers le salon, je m'approche de la grande porte en verre. Elle est encadrée d'un noir mat, j'empoigne la poignée glacial, mes mains tremblantes ouvrent la porte. Je mets un pied dans la pièce qui m'a hanté toute la nuit. Le deuxième pied suivi, je sens déjà les regards se poser sur moi, je referme la porte derrière moi, je reste fixé à la poignée une fraction de seconde. Je balaye le salon du regard, je regarde chaque personne en leur dressant un portrait physique et psychologique. Malgré mon jeune âge, je peux deviner leur caractère, leur manière d'être rien qu'en les regardant.

À ma droite, assis sur les sièges d'attente, une jeune femme. Je dirais entre 23-25ans, ses cheveux sont coiffés en queue de cheval, une mèche tombe sur son visage fin. Des yeux bleus sont encadré par des lunettes noires, son nez fin et ses lèvres roses légèrement pulpeuses étaient bordés d'un sourire d'ange. Elle est vêtue d'une chemise féminine, légèrement ouverte. Ses jambes sont recouvertes d'une jupe noire qui s'arrête à ses genoux. Des chaussures à talons recouvrent ses pieds. Son regard est perdue dans le vide, elle est perdu dans ses pensées. D'après son sourire elle pense surement à son prince charmant qui l'attend quelque part. Et elle est dans ce salon pour ce faire belle, pour plaire, pour le séduire.

Son métier est sûrement secrétaire ou maîtresse d'école. Allez savoir, mon diagnostic est peut-être à côté de la plaque. Mais à mes yeux, c'est l'impression qu'elle donne.

Mon regard pivote de trente degrés, il se pose sur une grand-mère qui est assise sur la chaise de torture, des bigoudis lui tortillent les cheveux, elle balaye son magazine people du regard et s'arrête de temps à autres sur un article. Elle doit avoir entre 75-80 ans, elle est vêtue d'un pantalon rose, le haut est caché par le linge noir. Elle a aussi le sourire au lèvre, il reflète sa satisfaction d'avoir survécu dans ce monde, et elle attend gentiment la fin de son histoire.

À côté d'elle est assis un jeune homme d'une vingtaine d'année, de belles Adidas noires recouvrent ses pieds, il est vêtu d'un jeans assez large, et le haut est aussi caché. Il se fait coiffer par une jeune femme, sûrement l'apprentie du salon. Ils ont l'air d'être très complice, leurs regards les trahissent, leurs sourires de gêne, les mots qu'ils s'envoient, sont parfumés d'un amour fou.

À l'opposé, de la grand mère, un homme vêtu d'un uniforme de militaire se fait raccourcir les cheveux. Il s'entraîne à regarder son reflet avec haine comme si c'était un ennemi. Il se construit une haine, une rage pour montrer à son capitaine qu'il est un homme, qu'il est plus qu'une bête à tuer pour son pays. Même si on est dans un pays sans guerre.

Un siège vide est à sa gauche, surement le mien. J'atteins le comptoir, ma petite description me détend un peu. Quand mon pied touche le comptoir, une grande femme sort de l'arrière de la boutique. Je la nommerai « La Girafe ». Je ne vais pas vous la décrire, je laisse libre votre imagination. Je vous dis juste qu'elle est grande. Elle arrive à moi, et elle commence le cycle de la coiffeuse. « Bonjour ! » dit-elle. Je lui répond un bonjour timide, elle me lance avec un grand sourire : « C'est quoi ton prénom ? » Je réfléchis une fraction de seconde, c'est fou le stress peut même vous faire oublier votre prénom. Je fini par lui répondre « Sammy. » La Girafe m'adresse la parole : « Viens, je vais te couper les cheveux. » J'espère bien, j'suis pas là pour faire un tennis.

Je m'assieds à mon tour sur la chaise de torture, elle pose sur mes épaules un linge noir, elle se lave une dernière fois les mains, et vient vers moi. « Tu veux que je te lave les cheveux ? » Je répondit que non, et qu'il n'y a que ma maman qui peut me laver les cheveux, petite parenthèse ça je ne lui ai pas dit. Elle fit un signe de la tête pour dire qu'elle était d'accord, je l'espère bien que t'es d'accord, je suis quand même le client. Elle continua son petit manège : « Tu veux quoi comme coupe ? » Je laisse le silence traîner parce que je ne sais pas du tout quoi répondre. « Tu veux voir les catalogues de coupes ? » Oh non pas ça, on regarde des photos de personnes qui ont souvent une coupe qui vont à eux, mais pas à toi et en plus ça dure une plombe. Je lui dit non merci, et dit que je veux juste raccourcir les côtés, derrière, devant et dessus. Elle sort un long ok. Et regarde ma coupe de cheveux avec intensité. Et elle repose une question : « Pour le tour, je fais au ciseau ou au rasoir ? » Je dis rasoir, « Tu veux quoi, du 8, du 9 ou du 10 ? » OUFFFFF... Qu'est-ce que j'en ai à faire de la taille des lames. Pour finir je répond avec affirmation « J'veux du 9 ! » Vous vous demandez pourquoi le 9. Ben, en faite j'ai choisi ce chiffre juste parce que c'est mon numéro préféré et aussi parce que c'est le jour où je suis né. Et depuis ce jour, je dis toujours le 9. Elle s'arme de son rassoir, la torture commence. Mon regard est plongé dans mon reflet, j'essaie de me lire. Il sait peut-être qui je suis vraiment. La Girafe vient interrompre mon dialogue avec moi-même.

  • Ça va ?

  • Euh... oui...

  • Dis-moi tu as quel âge ?

Elle laissa un creux de silence avant de rajouter.

  • Si ça ne te déranges pas de le dire.

  • 9 ans. Dis-je fièrement.

  • Oh, tu es déjà un grand garçon.

Si grand que ma maman m'appelle encore ''mon chéri ou mon p'tit chat.'' Tu parles.

  • Et tu es en quelle année primaire ?

  • Euh... Troisième... Oui ! Troisième primaire.

La gêne vint encore massacrer mes phrases, et me bouffer mon assurance à répondre à des questions les plus banales.

  • Tu peux pencher un peu ta tête en avant, s'il-te-plait.

  • Oui...

  • Et tu es en vacances ?

  • Oui...

  • Tu vas parti en vacances ?

  • Ben... Euh... Je pars avec ma famille en Bretagne dans deux jours.

  • Oh, la Bretagne. Tu es déjà allé là-bas ?

  • Non... C'est la première fois...

Je la devance en rajoutant :

  • Je me réjouis beaucoup.

  • Et tu vas dans quelle région de Bretagne ?

  • Euh... Ben.. en fait... J'sais pas.

J'aime bien dire : « J'sais pas. » C'est une phrase qui résout bien des problèmes, vous ne trouvez pas ? Oui bien sûr c'est une phrase d'incertitude, et qui énerve vite. Mais moi j'aime bien. Je sais que les adultes, enfin surtout mon prof, déteste qu'on dise « J'sais pas. » Parce que déjà pour lui ce n'est pas « J'sais pas » mais « Je ne sais pas ». Et il dit surtout que ce n'est pas une réponse. Juste une déviation pour ne pas répondre à la question. Mais moi quand je dis « J'sais pas » c'est que je ne sais vraiment pas. Je ne le dis pas pour vous emmerder.

Elle esquissa un sourire, et elle relance la discution :

  • Qu'est-ce que tu aimes bien faire ?

Mais c'est un interrogatoire ou quoi ? Mais comme dit maman, il faut toujours répondre gentiment même si les questions nous font chier. Ma maman utilise souvent ce mot « chier » et moi quand je l'utilise elle m'engueule. Ce mot résume bien sa colère, exemples : « Fais chier encore un feu rouge ! » « Encore une amende, font chier ces flics, ils n'ont rien d'autre à foutre ! » « Fais chier ces mecs qui savent pas conduire ! » Qu'elle est belle maman quand elle s'énerve. À chaque fois qu'elle dit ce mot, je souris, je me retiens même de rire. En plus, elle accompagne ses « chier » d'une grimace. Elle oublie souvent mes oreilles d'enfant quand elle s'énerve. Mais moi je m'y suis habitué, et quand elle se rend compte que je suis là, elle s'excuse et elle me dit de ne pas le redire. En conclusion, elle rajoute avec un grand sourire « On pourrait me poursuivre en justice, pour maltraitance. »

J'aime ses conclusions, même dans les pires cas, elle sait m'arracher un rire rien qu'avec une seule phrase. C'est souvent des phrases qu'elle a piqué à des poètes, en les mettant à sa sauce.

  • J'aime bien lire, et écrire.

  • Mmmh... Tu aimes écrire ?

  • Oui...

  • Et tu écris quoi ?

  • Euh... Ben... Des petites histoires... le plus souvent drôles...

  • Ohhh... Je suis en train de couper les cheveux d'un écrivain.

Un rire m'échappa, ça la fit sourire. Elle doit être fier, elle a réussi à faire rire un petit garçon renfermé sur lui-même.

Elle enchaine avec une autre question :

  • Et tu lis quoi ?

  • J'aime bien les mangas.

  • Tu lis quoi comme série.

  • Euh... deux séries.

  • Les quelles ?

Elle est tenace ma Girafe, quand elle pose une question elle veut une réponse claire et précise.

  • Détective Conan, et Letter Bee.

  • Je connais bien Détective Conan, j'en ai lu quand j'étais plus jeune.

Alors là, je ne m'y attendais vraiment pas. Une Girafe qui lit Détective Conan, c'est rare. Enfin moi je connais qu'elle comme girafe.

  • Il y a combien de tome maintenant ?

  • 60 en Suisse et au Japon 68.

  • Woua... Je coiffe un connaisseur.

Flatter par sa remarque, je me lance et donne mon avis.

  • Je trouve que les auditeurs ''Kana'' font long pour traduire les tomes. Cette année, ils ont publié seulement deux tomes. Et je trouve dommage qu'on soit aussi en retard sur les Japonais.

  • Eh ben... Tu connais bien ton sujet.

  • Et vous, vous avez lu jusqu'à quel tome ?

  • Oh, seulement jusqu'au 40.

  • Vous devriez lire la suite.

  • Ouais, mais dis-moi Conan a réussi à retrouver les Hommes En Noirs ?

  • Il a eu quelques affrontements avec eux, mais il a encore son corps d'enfant.

  • Je me demande comment ça va finir.

  • Oui... moi aussi. Je deviens de plus en plus impatient.

Je laissai une longue seconde s'écouler avant de rajouter :

  • De toutes façons c'est qu'une affaire de fric. Temps que le manga marche, ils vont faire traîner l'affaire.

Elle fut étonnée par ma remarque. Mais elle fit un mouvement de la tête pour dire qu'elle était d'accord.

Mon stress s'évacue, notre discution me met à l'aise. Je me sens tranquille et elle est gentille ma grande Girafe. Je jète un coup œil sur le salon, la grand-mère est encore présente. Le militaire est parti montrer sa haine, la jolie demoiselle sort à l'instant pour aller retrouver sa grenouille. Le jeune homme et la jeune coiffeuse se disent un dernier au revoir silencieux. Leurs regards révèlent qu'ils ont juste envie de se prendre dans les bras et de s'embrasser, mais une gêne les retient, la gêne du premier grand amour. Je murmurai dans un soupir « C'est beau l'amour... » Pourquoi je dis ça ?! J'ai dis que je ne m'intéresserais pas à l'amour avant que je sois grand. Mais quand même, c'est beau l'amour. Ma Girafe quitta mes cheveux pour aller vers la jeunette. Elle dit tout bas : « Vas-y, rattrape le. Mais traîne pas, allez ! » L'amoureuse l'a remercia de la tête et s'élança vers son grand amour. Elle revient à moi en murmurant à son tour : « C'est beau l'amour. »

C'est dommage, j'aurais bien voulu voir la scène. Je l'imagine attraper son bras, le rapprochant d'elle, lui voler le baiser qu'elle attend depuis des jours et partir sans un mot. NON ! J'ai dis pas d'amour, je penserai à sa quand j'aurai l'âge. Au faite, il y a un âge pour ça. Bonne question, je ne peux quand même pas le demander à ma Girafe. Je la connais seulement depuis vingt minutes, je demanderai à maman, elle doit le savoir. Elle s'est plein de chose ma maman, elle est très cultivée, elle est libraire. Elle connait tous les livres par cœur, c'est un module de recherche. Vous lui dites le premier mot du titre et elle, ma maman, elle vous sort le nom du titre, le nom de l'auteur, le résumé et bien sûr son avis. Mais ma maman est un être humain, elle utilise aussi cette phrase : « J'sais pas. »

Nous ne prononcions plus un mot, nous attendions juste le retour de l'amoureuse. Ma Girafe jetait souvent un coup d'œil dehors. Elle avait fini avec le rassoir, elle commença à couper le dessus aux ciseaux.

Nous jetons de nouveau un coup d'œil dehors, nous voyons une ombre courir, en faisant des petits saut. Mais quand elle rentra dans le cadre de la vitrine, elle s'arrêta de courir, elle essaya de marcher normalement, tout en voulant cacher son grand bonheur. Elle rentra dans la boutique d'un pas énergique. Elle vint vers ma grande dadame, et elles entamèrent leur messe basse.

  • Alors c'était comment ? Demanda madame Girafe.

Elle cherchait une réponse dans son excitation.

  • C'était... c'était... Magnifique, un grand bonheur.

  • Et lui, il a réagit comment ?

  • Il était complètement déboussolé... Et quand j'avais fini de l'embrasser, je m'apprêtais à repartir sans dire un mot, mais il a attrapé mon bras et il m'a embrassée encore une fois... Et... et il m'a dit « Je t'aime... »

  • C'est beau le premier grand amour...

  • Oh que oui... Et j'ai rendez-vous avec lui après le boulot.

  • Tu pourras partir une heure plus vite pour te faire belle.

  • C'est vrai ?

  • Oui, tu rattraperas cette heure un autre jour.

  • Merci, merci beaucoup.

  • Mais de rien. Y a un client qui t'attend, alors vas-y.

Elle partit rejoindre le client, ma coiffeuse se retourna vers moi avec un grand sourire. Je souris à mon tour. Ma Girafe posa une question qui me mit vite mal à l'aise. « Et toi, tu as une amoureuse ? » Je perdis tous mes repères, je fermai les yeux durant un instant pour retrouver les mots qui me manquaient. Et je répondis « Non. » Tous ça, juste pour dire non. Je ne me comprends pas. Mon être est encore un mystère. Elle me fit un sourire chaleureux en remarquant que sa question me mettait vraiment mal à l'aise. À la suite de sa question piège, nous ne parlions plus. Elle prononça juste : « Plus que quelques coups de ciseaux et tu es libre de partir. » Sa phrase me fit rire.

« Et voilà, c'est fini. » Dit-elle fièrement. Et elle rajouta « Ça te plaît ? » Ben oui, et même si ça ne me plaisait pas, ça ne changerait rien. Mais malgré que ce soit une question totalement débile, je répondis poliment : « Oui, merci beaucoup. » D'un coup, elle enleva la linge noir, elle le secoua, une pluie de cheveux s'abat sur le sol. Je me dirige vers le comptoir pour payer.

« Alors, tu as 9ans. Ça te fais 10 francs. » Je lui tendis le billet de 10 francs que maman m'avait donné. Elle me remercia, j'adressai un dernier au revoir à tout le salon. J'empoignai la porte, et sortis vaillant, plus courageux que jamais. Je sentis le vent caresser mes cheveux, d'un pas ferme et décidé je m'avance vers ma maman. Le sourire aux lèvres, je suis heureux.

À peine arrivé vers ma mère, j'entendis : « Oh ! Que tu es mignon avec cette coupe. » Elle se leva et attrapa ma main, nous nous envolons à la maison.

  • Maman.

  • Oui, mon chéri ?

  • Y a un âge pour l'amour ?

  • Euh... Je ne sais pas... Faut demander à ton père.

 

Vous voyez, ma maman est belle est bien un être humain.

 

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Style : Nouvelle | Par samichou | Voir tous ses textes | Visite : 195

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