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De la passion aveugle des femmes par Man Moon

De la passion aveugle des femmes

Silencieusement, le serpent s'approcha,
    A ses nus pieds, doucement il s'enroula.
        Sa fine langue fourchue sifflotait au vent.
            La tête, petit à petit, glissa en haut de ses cuisses.
                "Calice aux cents délices, tu es excitant,
                    Lieu sacré, sexe maudit, temple de malice..."
                        La femme baissa les yeux et voyant le serpent
                            Elle lui demanda : "Que veux-tu de moi ?
                                Pourquoi devrais-je te faire confiance rampant ?"
                                    "Mais ma douce, mon esprit est sensible, soit
                                En sûr. Mon vice est l'ivresse de discerner
                            Tes yeux. Soit sans craintes, mes intentions sont saines."
                        Elle ferma lentement les paupières, apaisée.
                    Grisé, le serpent claqua sa langue malsaine.
                Il remonta jusqu'à ses seins qu'il effleura;
            Sa peau, tout à fait lisse, anima le reptile.
        Sa tête s'agita, se cambra, s'étira
    Jusqu'aux oreilles de la femme : « Si subtile
Est ton parfum, secret de mes songes. Mourra
    Cette douce sensation de délicatesse
        Si loin de mes yeux ton cœur venait à s'enfuir. »
            Il tourna autour de son cou avec souplesse,
                Puis descendit vers son cœur frais pour l'envahir.
                    Son âme conquise, l'amante, lui souffla :
                        « Tu m'as charmé, pourquoi lutter ? Tout t'appartiens
                            Mon corps, ma pensée, et ça, même dans l'eau-delà.
                                Je te veux dans ma vie, l'immuable soutiens..."
                                    Le serpent attaqua le coeur par douze fois.
                                Dans une extase folle, ses crochets perfides
                            S'en allèrent déchiqueter la bonne foi.
                        Sur son sein meurtri se rependait un liquide
                    Tiède et grenat. Son regard devint alors plus lointain
                Au bord de ses yeux, une larme vint se perler.
            Elle s'écroula alors qu'un charmant matin
        Venait de naître. Le serpent, bien rassasié,
    Laissa dans les bas fonds de la mélancolie
Son pantin. Tout en s'en allant il marmonna:
    "Innocence infantile, que tu m'es jolie.
        Femme, encore influancable tu resteras
            Si seules les flatteries, en toi, trouvent écho."
                Au loin, abimée par le poison de l'amour,
                    L'amante succomba à ses blessures.

"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"

Style : Poème | Par Man Moon | Voir tous ses textes | Visite : 466

Coup de cœur : 9 / Technique : 6

Commentaires :

pseudo : Karoloth

Ô, perfide amant !

pseudo : lutece

J'ai adoré les mots, la présentation et surtout la morale! CDC