Six heures quinze, mâchant encore et encore un chewing-gum qui me ressemble beaucoup ; vidé de son gout.


Ma lampe sous sa couleur verte vient éteindre ma lanterne, perdue entre le jour et la nuit, il est encore tôt pour chanter avec les oiseaux mais trop tard pour partir rêver. Le teint de la ville endormie se mélange au ciel pale. L’aube, ramenant le bout de son nez, apaise les lumières artificielles des lampadaires qui, fatigués, ont embrassé mes nuits. La fatigue s’est maintenant installée sous mes yeux, des cernes se forment, me déforment. J’ai sommeil. Il rugit une dernière fois, mon cœur.

Certains se lèvent, d’autres vont se coucher. Il y en a qui s’aiment, il y en a même qui donnent la vie. Et moi, j’écris !

Mon dieu, cette radio qui me trotte à la tête, ne s’arrêtera-t-elle donc jamais ? Et toi qui chantais sous les nuits ensoleillées, toi qui disais que j’étais bien trop impatiente pour me contenter d’un rythme et d’une page blanche. Si tu me voyais aujourd’hui, je les remplis ces pages mortes ! Et ce sont les souvenirs de nos éclats de rire qui guident ma plume. T’es belle quand tu fronces les sourcils, même au réveil t’es belle. Le reste de tes pixels me font sentir vivante, je me virtualise et regarde passer le temps. J’attends l’aube et ses chants d’enfants.


La lumière verte clignote sous le poids de mon insomnie, devenue prisonnière d'un silence aussi sourd qu'une goute d’eau sur une table en verre. Les oiseaux chantent faux ! Le ciel glacial cherche désespérément la chaleur d’une lumière, mais non les ampoules ont explosé, comme mon cerveau j’ai volé en éclats jusqu’au tombeau.