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God bless you, dad. par Supertramp

God bless you, dad.

C'est illisible, c'est troublant lorsque je t'écris, je crois que je perds tout mes sens. Je t'ai détestée avec impatience, j'ai aimée la haine pour vaincre la peur dans mon regard. Je crois que je fais tout de travers. Comme marcher à l'envers, je dépasse les oiseaux dans le ciel, les avions et les nuages m'exaspèrent, les étoiles m'appellent. Tu crois que l'espoir s'achète ?

La sonnerie de ton téléphone me manque, tes appels résonnent dans les souvenirs de mon enfance, j'ai oubliée l'accent que faisaient naître nos éclats de rires, et ce grand bâtiment blanc que maman me parlait si souvent. J'ai menti à tellement de personnes pour croire à la chose qui brillait dans tes yeux. Je ne pourrais jamais l'expliquer. Parfois tu me manques et d'autres fois tu disparais, comme une feuille morte emportée par le souffle du vent, tournant en rond, se déchirant sur le béton. Et tu reviens quand même. Mais tu repars toujours.

J’imagine votre rencotre, comme une première fois dans tes bras. Hier il pleuvait, vous aimiez la pluie, dans mon imagination cela se passe comme ça. Vous vous êtes rencontré en hiver, un hiver glacial. Il parait que les doses sont plus fréquentes et que ça réchauffe d'avoir de la merde dans le sang. Je suis née en été, sous la chaleur des tropiques, non c'est pas vrai. Maman était enceinte, vous aviez décidé de tout reprendre à zéro et d'accoucher dans le seul Pays qui vous faisait sourire. Je ne saurais jamais quel était ce fameux endroit. Fougueux, jeunes et amoureux, 16h pile devant la gare, attendant le train en direction d'une destination inconnue, le cœur léger avec de nouveaux et beaux jours devant vous. Mais je suis née trop tôt. Vous n’auriez pas du faire demi-tour… Les aiguilles de ta montre n'avançaient plus, le tic tac te faisait suer, la transpiration te transperçait la peau. Puis tu entendis des pleurs, un nourrisson ? Oui, c'est bien ça. Les larmes qui coulaient sur mon visage ne représentaient pas un manque d'oxygène, mais de la honte. Partez, pourquoi moi ? Je n'ai rien à faire là. Vous avez toute la vie devant vous et si vous saviez à quel point cela va vous déchirer, tout le mal que vous allez faire, me faire. Ta montre se mit à fonctionner, il affichait 05h31, tu as raté le train depuis longtemps. Tu la déteste, elle te maudit, je pleure. Un an après je ne savais même plus qui vous étiez, bercée par une dame aux seins ridés. Je me tais, c'est ma grand-mère quand même. Les années passent, maman revient sans toi, elle était bronzée et j'ai détournée la tête lorsque ses lèvres ont voulu se poser sur ma joue.

Je vous hais.

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Style : autre | Par Supertramp | Voir tous ses textes | Visite : 328

Coup de cœur : 10 / Technique : 11

Commentaires :

pseudo : malone

c'est l'une des chozes les plus émouvantes que j'ai lu depuis un bout de temps maintenant... en plus j'ai du bluez dans les oreilles en te lizant... pff supertramp... CDC à n'en plus finir...

pseudo : supertramp

Merci..

pseudo : cha

j'en reste sur le cul...! Très troublant ton texte, tu fais drôlement bien passer tes émotions. Un cri de douleur qui s'arrache dans le sang. Bravo CDC