Dans un infime battement de cil,
J’revois tes yeux qui me fusillent,
Images de toi qui se glissent là,
Échos de toi qui s’échouent là,
J’revois tes lèvres qui me mordillent,
Dans ce sublime battement de cil,
L’empreinte que t’as laissé sur moi,
Grave sur mon âme ces morceaux de toi,
Des cicatrices qui s’ouvrent parfois,
Par temps de pluie, j’sais pas pourquoi,
J’revois ton corps qui s’émoustille,
Dans ce terrible battement de cil,
Timides souvenirs qui deviennent flous,
Il ne reste rien de toi qu’un arrière goût,
Et tu infiltres mes insomnies,
Tu débarques là, sans alibi,
Tu pièges ma tête sans un scrupule,
Et sous ton poids mon cœur bascule,
Le passé m’a bien eu,
Je pense à nous, je suis foutue,
J’aimerais pouvoir reprendre mes billes,
Et détourner ce battement de cil
Qui me ramène à toi insidieusement,
Qui me ramène à toi-même si j’me mens,
Un coup d’état involontaire,
La belle affaire, je suis à terre,
T’es maître absolu de mon royaume qui tombe en ruine,
Prends c’que tu veux, toi l’anonyme,
Et tu m’assièges, l’amoureux sournois,
Moi j’bois la tasse et je me noie,
J’m’approche de toi mais tu te défiles,
Dans ce glacial battement de cil,
L’escroquerie de trop qui aura ma peau,
Et je n’ai plus la force de repartir à l’assaut,
Dans ce perfide battement de cil,
Moi je vacille, moi je vacille.