J'ai cette voix dans ma tête. Ce chuchotement insistant, incessant. Ces images. Des flashs qui viennent par intermittence. Des souvenirs.
Des vertiges qui viennent par vagues. Des hauts le cœur. J'ai ce sang sur les mains. Ce flingue braqué sur la tempe. Ce métal froid qui me creuse un cratère dans le crâne. Mal de tête constant. J'ai cette nostalgie qui me ronge les boyaux. Cette poussière dans l'œil.
Ces mots bloqués dans la gorge. Corde vocale qui se déchire à chaque crie.

J'ai peur du noir. Car parfois ce chuchotement se fait plus insistant. Et dans le noir je t'imagine encore vivant. Je te parle. Jusqu'au moment où je me retrouve sur le rebord de la fenêtre prête à sauter. Ça m'arrive de sentir ton odeur. De me retourner sur un passant qui te ressemble. De crier ton prénom dans la rue en courant espérant te rattraper. D'entendre le son de ta guitare. De croire qu'à mon réveil tu es là prêt de moi. Peine perdue. Je ne dors même plus. De peur de rêver de toi. Tu me hantes. Foutue fantôme. J'aimerais t'étouffer. Étouffer ton soupir récalcitrant à mon oreille. J'envie ceux atteint d'Alzheimer. J'aimerais tellement oublier. Être un Androïde et appuyer sur "effacer.

Parfois je me surprend à repenser à vous. À vous imaginer affalés sur le canapé à vider des bières et rigoler pour un rien. Je vais parfois au petit parc. Mais toute seule. Sans vous.

J'aimerais m'ouvrir le thorax et en arracher l'organe tambourinant.