Le balcon

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Un hérisson traversant mon balcon

Fait un sourire en montrant ses canines.

Ce hérisson n'entend pas les klaxons,

Il ne pense qu'à retrouver sa copine.

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Un apollon posant sur mon balcon

met en valeur ses muscles volumineux.

Cet apollon, la tête comme un melon

Bien que gracieux est par trop dédaigneux.

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Un papillon posé sur mon balcon

M'observe avec ses grands yeux bleus d'écailles.

Ce papillon, il vous file des frissons

Quand il vous fixe, ses ailes en éventail.

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Un grand lion étendu sur mon balcon

Ouvre la gueule, la crinière en bataille.

Ce grand lion a bouffé mon baluchon

Depuis cet instant la trouille me tenaille.

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Des charançons défilent sur mon balcon.

Pachydermes miniatures rostre en avant,

Ces charançons sont en opération.

Blindés coléoptères, lourds et sans dents.

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Un beau pharaon trône sur mon balcon,

Comme rêvant à son royaume englouti.

Ce pharaon d'or et de vermillon,

Amer, semble pleurer de mélancolie.

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Un hanneton fait face au pharaon.

Élytres noircis pour jouer le scarabée,

Ce hanneton a l’Égypte pour passion,

Sans aucun doute l'aviez-vous deviné.

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Un fourmilion vole sur mon balcon,

Les ailes étirées comme une fusée.

Ce fourmilion fait le bruit d'un avion

Et tourne devant mon regard hébété.

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Mille moucherons envahissent mon balcon

Faisant le bonheur de quelques araignées.

Ces moucherons tournoient sans précaution

M'importunant à force de m'embrasser.

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Dix démons se trémoussent sur mon balcon

Secouant leurs os dans une danse frénétique.

Ces démons sont en pleine fornication.

Mon Dieu ! Je n'ai jamais vu de telles triques !

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Vingt belles Marion s'invitent sur mon balcon.

Déesses nues, elles s'avancent en ondulant.

Ces Marion écarlates d'excitation

Se joignent en criant aux fils de Satan.

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Un camion rouge déboule sur mon balcon.

Il écrase papillon et hérisson.

Il Percute l'apollon, le pharaon.

Il anéantit lion et fourmilion.

Il réduit en poussière les moucherons,

Les charançons, le rêveur hanneton.

Au passage, il emporte l'échanson,

Finit sur les corps en copulations.

Il éjecte donc les Marion, les démons.

Il arrache d'énormes bouts de cornichons.

Il broie des nichons, des os de mentons,

Pètent des bedons et autres parties du tronc.

Sous ses roues s'étend un fleuve rubicond.

Puis devant mes yeux, il entre en fusion.

Avant de partir dans une explosion.

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Un caméléon flippe sur mon balcon

C'est décidé j'arrête d'halluciner

Le camé Léon est en dépression

Demain, c'est dit, J'arrête le LSD !

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R.D