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Le train de la peur. par Eliott

Le train de la peur.

-Non je ne veux pas, un point cest tout !

-Allez James, cesse de jouer le rabat-joie !

Il me dévisagea.  Fêter l'anniversaire de son frère dans un parc d'attractions, c'est vraiment pitoyable…

Nous avions passé la journée dans le parc d'attractions de Forest Land près de  ScotLand Yard.  Nous nous étions levés à 7 h 00 du matin pile, pour  arriver à 8 h 50, à l'ouverture du parc. Papa était en voyage d'affaires à New York depuis une semaine et devait rentrer ce soir-là pour fêter avec nous en famille, l'anniversaire de Tommy. Nous ne pouvions donc, pas prendre la voiture, puisque, malheureusement, ma mère n'avait pas son permis. Elle avait pourtant essayé quatre fois de le passer, mais sans succès !

 Nous dûmes prendre le bus. Après quelques minutes d'attente dans l'abribus, nous montâmes à bord du véhicule. Le chauffeur baillait, il avait l'air très fatigué ! Moi aussi, j'aurais bien voulu rester dans mon lit, à faire la grasse mâtinée, mais ce n'était pas possible…

L'autobus était vide mais les rues, par contre, étaient noires de monde. Ce qui ne m'étonnait pas vraiment. Vous savez, Londres c'est un peu comme Paris, l'animation y règne jour et nuit, c'est vraiment surprenant.                                                                                                                                             Je déteste les véhicules de transports tels que le bus, la voiture, ou même encore le train, car à la première secousse, jai mal au ventre et j'ai envie de vomir. Je préfère le vélo, car on est en plein air, et on profite mieux du soleil… Plus les minutes passaient, plus je devenais nerveux car je sentais le malaise poindre en moi. Maman me dit que nous étions presque arrivés, qu'il ne restait plus qu'une seule station. Le trajet ne fut pas long, en effet.

Une fois descendus, nous aperçûmes le soleil qui brillait de mille feux. Il allait faire une magnifique journée, une journée des plus radieuses. Les grilles du parc d'attractions n'étaient pas encore ouvertes. Normal : il n'était que 8 h 30. Nous étions parmi les dix premiers dans la file d'attente, qui se remplissait. Les enfants étaient surexcités et moi aussi. Une cloche retentit et les grilles s'ouvrirent. Qu'allait-il se passait lors de cette magnifique journée ?

L'après-midi touchait à sa fin et le parc allait bientôt fermer. Finalement, je m'étais bien amusé mais… Mon frère voulait que l'on fasse toutes les attractions. Et il en manquait une sur la longue liste : le train fantôme. Je déteste tout ce qui est surnaturel, fantômes, vampires, morts vivants…Ces visions perturbent mon sommeil et m'angoissent. Pour moi, monter dans un train fantôme, cela revient à me jeter du haut d'une falaise… Je ne voulais absolument pas emprunter ce train de la peur.

Mais mon frère  insista, j'avais la nette impression que ça l'amusait.

-'est mon anniversaire James, fais moi plaisir.

Ma mère, qui nous accompagnait, insista elle aussi. Je ne pus donc refuser.

-Bon, bon, ça marche Tommy.

-OUAIS ! Merci !

Mais il fallait vraiment nous dépêcher ou nous ne pourrions pas entrer dans ce manège. La place était chère, mais avec l'augmentation de papa qui était élevée, on pouvait se payer les places. J'étais, donc, sur le point de m'asseoir, sur le point de perdre la tête. Je fis signe à ma mère que je ne voulais plus faire cette attraction, que je voulais revenir sur ma décision. Mon frère le remarqua et me poussa. Et… Le train partit sans lui… 2 places achetées pour une d'utilisée ! J'aurais préféré que ce soit lui qui reste dans le train et non moi.                                                                                                                                                         Les portes s'ouvrirent ce qui annonçait le début de mon cauchemar. L'adrénaline montait Mon cœur battait à toute vitesse.

J'étais le seul passager de ce maudit train. Le siège sur lequel j'étais assis, semblait assez sale, à se demander s'ils avaient employé un agent de nettoyage. J'étais encore dans mes pensées, lorsqu'un squelette sortit de nulle part. Je ne pus m'empêcher de crier. Après mûre réflexion, je me rendis compte que ce n'était autre qu'un simple squelette en caoutchouc. Le train qui s'était arrêté quelques secondes repartit. Les lumières qui éclairaient la salle rendaient l'atmosphère encore plus… HORRIBLE ! Je voulais à tout prix que ce maudit train s'arrête, mais bien au contraire, il allait de plus en plus vite, passant des vampires aux fantômes les plus terribles. A chaque arrêt du train, je ne pouvais mempêcher de hurler.                                                                                      Le train n'eut pas le temps d'effectuer la moitié de son trajet qu'il s'arrêta brusquement. Les lumières rougeâtres, s'éteignirent. A ce moment précis, les lampes de secours de couleur vert clair, s'allumèrent automatiquement.

J'étais paniqué, j'avais du mal à respirer, mon sang circulait plus vite, mon cœur battait à une vitesse incroyable. Deux explications s'offraient à moi, la première : aucune inquiétude à avoir tout était prévu, et la seconde…

-UNE PANNE DE COURANT ! Me dis-je.                                                                                                         Ce qui  m'angoissa encore plus. Je n'avais, nullement, envie de passer le restant de mes jours en compagnie de zombies et d'autres monstres en tous genres. J'étais épouvanté, horrifié, tourmenté, soucieux, mais surtout inquiet. Qu'allait-il m'arriver ?                                                                   

Tout d'un coup, un homme surgit. Il tomba sur moi et m'écrasa. Je poussai un cri de frayeur, d'horreur. Il était couvert de sang, avec un couteau planté dans la gorge. Je pus le voir grâce à l'éclairage de secours. La chair de l'homme donnait une sensation de réalité, la même chair que la mienne. Qu'était-il arrivé à cet homme ? Qui l'avait tué ? Pourquoi, comment, quand ? Tant de questions traversaient mon esprit. Mais l'une d'elles dominait : Allais-je mourir tout comme cet homme ?

Il était barbu, et devait avoir la quarantaine, il possédait des cheveux foncés, très foncés, bouclés. Sa veste était claire tout comme son teint. Mais, elle était parsemée de gouttes de sang. Son pantalon de velours était sale et troué. Lhomme était bel et bien mort. Il avait dû mourir dans d'atroces souffrances. Mais, peut être s'agissait-il d'un simple montage, une des farces de mauvais goût de ce train des enfers. Cela voudrait dire que je m'étais fait prendre au piège, j'étais tombé dans le panneau. Ma tête bouillonnait, j'avais l'impression qu'elle allait exploser. Cela devait faire une bonne dizaine de minutes que je restais bloqué. J'avais trop peur de suivre les rails, sous peine de mourir comme cet inconnu.                                                                                  Brusquement, les lumières rougeâtres se rallumèrent et remplacèrent l'éclairage de secours. L'atmosphère ténébreuse était de retour. Mais le train ne bougea pas d'un pouce.

J'entendis derrière moi des pas. Qui résonnaient lourdement. Est-ce que ces pas étaient ceux de l'assassin ? Oui, me dis-je, j'allais mourir comme ce pauvre homme. L'assassin avait fait demi-tour pour me poignarder. Je n'osais pas me retourner, car la peur m'envahissait. Je tremblais à l'idée de mourir, mon corps frissonnait, il tremblait de la tête aux pieds. Mes dents claquaient, j'avais froid, très froid. Je songeai à m'enfuir en courant mais je ne pouvais plus bouger  car j'étais terrorisé. Je me voyais faire la une des infos mais… et cela ne me réjouissait nullement ! La gentille dame du 20 heures allait devoir lire son prompteur, et  raconter mon aventure, le sort que j'avais subi. Elle témoignerait de mon décès :

- James Williams, un jeune garçon âgé de 12 ans, est décédé aujourd'hui au parc d'attraction de Forest Land près du célèbre commissariat de ScotLand Yard. Le garçon a dû mourir dans de terribles douleurs, la police est toujours à la recherche du tueur qui aurait assassiné un autre homme bien plus âgé. La famille Williams et les amis du garçon sont sous le choc, tandis que lidentité de l'homme assassiné reste toujours inconnue dans cette affaire.                                                                                                                                                        Je vois ma famille pleurer, mes amis pris de chagrin. Mon père qui rentrerait de son voyage d'affaires et qui verrait tout ça à la télévision. Je n'aurais même pas pu lui dire adieu.                                                                                                                                                Quelques larmes coulèrent sur mes joues lentement. Les pas se rapprochaient de plus en plus vite. La peur s'emparait de moi, prenait possession de mon âme. J'entendis une voix d'homme, oui c'était un homme:                                                                                                                                 

-Hé petit, n'aie pas peur ! Cela fait partie du décor. Je sais, ça donne la frousse mais c'est fait exprès ! C'est bien fait pour ça, non ?

Je me retournai. J'essayai de prononcer quelques mots pour le saluer.

-Boo… Booon… Booooonjjj…

- Tu es tout vert, dis donc, mon garçon. Tu vas bien ?

Je n'arrivais pas à émettre un seul mot. J'étais encore sous le choc.L'homme exerçait, surement, le métier de technicien. Je le reconnus grâce à son costume et à sa boite à outils. Ce technicien devait avoir trente-cinq ans environ. Ses chaussures étaient usées par le temps, tout comme le reste de ses vêtements. Seule sa casquette semblait être neuve. Une casquette de base-ball, le numéro 10 était inscrit dessus.

-Ouuui mooonn… Monsi… Monsieur !

- Un bon café te fera  grand bien, ptit. Ah tu sais, les monstres de ce train d'la peur me flanquent toujours une sacrée trouille ! Ils sont tellement réalistes ! Ha ! Ha ! Ha !                                                                            Son rire était gras. Mais il était très sympathique. Je m'étais fait de fausses idées sur son compte.

-Bon alors, je t'explique, il y a eu une panne de courant. J'ai pu rallumer le système d'éclairage mais pour c'qui est du train… J'arrive plus à le faire fonctionner. Va falloir que tu continues ton chemin en suivant les rails p'tit.

-Oui monsieur !

-Ah bah ça y est, tu bégaies plus, jt'entends mieux maintenant.

J'arrivais à parler normalement, sans bafouiller un mot sur deux. J'avais réussi à reprendre mon calme. J'allais pouvoir repartir sain et sauf, sans aucune égratignure. Dire que je m'étais laissé impressionner par ce train fantôme. Mon imagination était des plus débordantes. Le technicien s'avança vers moi et me tendit un billet.

-Tiens pour rembourser la place.

Ces mains étaient très propres ! Il devait se laver très souvent. J'étais surpris que ces mains soient propres. Peut être avait il peur d'attraper une maladie ou cachait-il quelque chose. Non, tout simplement il aimait avoir les mains impeccables. Il devait s'en servir assez souvent pour travailler, ce qui est évident. 

-Merci monsieur.

J'essayai de soulever le cadavre qui était sur moi, mais je n'y arrivai pas, il était bien trop lourd. Alors l'homme m'aida à le porter, puis, on le mit sur le côté.

-Mhhhh… Il faudra que je pense aussi à remettre ce cadavre à sa place, normalement il doit être suspendu à ta droite. Il a du tomber n'est-ce pas ?

-Oui monsieur.

-Heureusement que j'suis là pour tout réparer.

Il me donna la main pour m'aider à me remettre debout. Je venais de me lever du siège poussiéreux sur lequel j'étais assis. Mon cauchemar était bel et bient erminé. J'allais pouvoir retrouver Tommy et maman.

-Encore toutes mes excuses, bonhomme.

-Merci monsieur.

-Au revoir p'tit !

- Au revoir monsieur.

Je courus vers la sortie en suivant les rails. Je pourrai rentrer chez moi et allumer la télévision puis la regarder tranquillement dans ma chambre.  Ca y est, je commençai à apercevoir de la lumière. Je poussai les portes de sortie, qui normalement, devaient souvrir automatiquement.

-JAMEEEEEEES, tout va bien mon chéri ?

-Oui, oui maman.

-Alors t'as dû pleurer plus d'une fois ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha !

- Très drôle Tommy. Tu aurais été à ma place tu n'aurais pas fait mieux.

-Qui t'a donné ce billet ? me dit maman.

-C'est le technicien qui a remboursé la place !

La porte du guichet s'ouvrit. C'était une sorte de cabane ou on achète les billets. Une vieille dame s'avança vers moi.

-Toutes mes excuses, jeune homme. Il y a eu un souci dans le système. Tu sais ce train à une bonne vingtaine d'années. Tu as réussi à te débrouiller seul ?

La dame avait une voix qui ne portait pas loin, mais j'arrivai à comprendre ce qu'elle disait. Elle devait avoir entre soixante-dix et quatre-vingt ans. Je lui répondis :

-Le technicien que vous avez embauché m'a aidé !  Il s'est montré très gentil. Et je tenais à vous féliciter à propos des monstres, ils sont très bien réussis ! Je étais très impressionné parle cadavre qui avait un couteau planté dans la gorge, je pense que celui-ci était le plus réaliste !

Elle me regarda d'un air surpris.

-Quel technicien jeune homme ? Je n'ai jamais employé de technicien ! Et je suis sûre et certaine que dans les décors et les costumes, il n'y a pas de cadavre avec un couteau planté dans la gorge. Nous ne tenons pas à ce que nos clients s'évanouissent tout de même !

-Mais cela veut dire que… 

 

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