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L'amour n'est qu'un penchant. par Androïde

L'amour n'est qu'un penchant.

                                                Lui : Dis le moi. Dis moi que tu m'aimes.
                                                Elle : Non.
                                                Lui : Pourquoi ? Tu ne m'aimes pas c'est cela ?
                                                Elle : Non c'est juste qu'au moment où je te le dirais ce sera la fin. Le début de la fin.


C'était une course poursuite sans relâche. Des cris, des hurlements et des déchirures. Des plaintes, des SOS et des blessures. Il lui courait après. Elle le fuyait de toutes ses forces. Il la suppliait, lui demandait de s'arrêter, de l'attendre. Il criait à s'arracher les cordes vocales. Il hurlait à la mort, à l'amour. Il n'en pouvait plus. Il avait le cœur qui battait à tout rompre. Le cœur qui menaçait de sortir du thorax à tout moment. Il ne voulait pas se résigner. L'amoureux malheureux. Elle. Elle le regardait avec dédain et mépris. Elle n'avais plus d'un regard pour lui. Elle s'adossait contre un mur fumant sa cigarette et le toisait de haut. Et la cendre venait lui chatouiller le visage. Histoire de fumée. Elle en avait mal aux poumons. Elle en crachait du sang. Poumons goudronnés de haine et de rancœur. Il la regardait avec tristesse. Les yeux pleins de tendresse. Il savait ce qu'elle était vraiment. Il la connaissait. Il savait ce dont elle était capable. Alors il la regardait ne pouvant faire que cela. Il voulait la toucher, l'embrasser, parcourir ses courbes. Rêve enfantin.
Elle s'enfuyait à chaque caresse. Elle partait en le laissant là. Disparue, envolée.
Il ne savait plus quoi faire. Il était là seul. Toujours seul. Ne comprenant rien.

                                                 Lui : Dis moi que tu m'aimes.
                                                 Elle : Non !
                                                 Lui : Alors c'est finit.

Tout s'arrêta. La course poursuite prit fin. Aucun gagnant. Il décida de tourner la page et d'oublier. Elle fît comme si de rien n'était.
Des regards, des non-dits. Des interdits et des oublies. La cigarette continuait de se consumer et la cendre continuait à s'envoler. Plus personne pour la fumer, plus personne pour l'éteindre. Étreinte éperdue dans l'immensité glaciale.
Il ne courait plus. Elle ne fuyait plus. Il ne l'aimait plus. Elle ne l'aimait pas.
Il s'alcoolisait. S'imbibant la peau de cet arôme acre pour dissimuler l'odeur du passé. Il avait des spasmes comme s'il était possédé. Possédé par une chimère. Il portait ce liquide à ses lèvres tentant d'oublier ces souvenirs amer. Il buvait sans relâche tout ce qui lui passait par la main. Il faisait quelques pas vers le côté, vers l'arrière mais jamais vers l'avant. Il était à la recherche de plus de breuvage. Toujours plus. Encore plus.
Il était surement tellement obnubilé par la boisson qu'il n'a pas eu le temps de voir la voiture arriver. Surement tellement.
Un haut le cœur. L'organe qui se serre et qui s'étouffe. Des larmes. Du sang. Des souvenirs éparpillés sur le bitume. Un amour qui coule sur le gravier. Des rêves qui partent en fumé. Des yeux qui s'éteignent. Des cris. Et qu'une envie, l'entendre avant de partir.


                                                  Lui : Dis le moi maintenant
                                                  Elle : C'est trop tard
                                                  Lui : Ce n'est jamais trop tard.
                                                  Elle : Adieu

Elle le laissa seule. Même face à la mort elle s'enfuit. Elle ne se retourna pas. Elle marchait. Elle n'était plus de ce monde. Elle courait comme s'il la poursuivait encore. Elle n'était plus ici. Elle tomba. Éraflures. Une larme puis une deuxième. Le ciel se mit à pleurer pour elle. Elle s'allongea sur l'herbe fraîche. La pluie martelant son corps.

                                                  Elle : Depuis le début. Depuis le premier regard. Le premier sourire. Le premier baiser. La première caresse. Depuis toujours. Et pour toujours.

La pluie martelait toujours. La grêle s'y ajouta et des coup de tonnerre l'accompagnèrent. Le cœur déchiqueté. Vomissement de ressentiments. Exécration. La pluie se déchaîne. Haine profonde. Goût acide. Organes rongés. Mutilés. Lacérés.
Elle ferma les yeux. Se laissa enivrer par le chant du tonnerre. Tremblait au contact des grêlons. Frémissait aux caresses de la pluie.

                                                   Elle : Mon amour.

Elle ouvra les yeux. Contempla le ciel noir. Tout lui était si indifférent. Elle aimerait mourir là maintenant. Elle aimerait que les larmes pluviales lacèrent sa peau et tailladent son cœur. Que la terre arrête de tourner. La race humaine. Un tas de dégueulis. Que la foudre l'atteigne en pleine poitrine. Liberté. Un oiseau traversa le ciel sombre. Voler. Elle aimerait tant. L'oiseau rejoignit son nid. Coup de foudre. Flamme. Arbre en feu. Chaleur. Les larmes formaient le tempo des battements du cœur de l'oiseau. Rapide. Rapide. Lent. Rapide. Plus rien.
La pluie s'abattait sur l'arbre en feu mais ne parvenait pas à l'éteindre.
Souvenirs. Nostalgie. Tant d'efforts. Regrets. Son avenir n'est pas tourné vers le futur mais vers le passé. Des images en noir et blanc. Des mots muets. Des sentiments sourds.
La pluie cesse peu à peu. Dernier coup de foudre. Dernières tombées de grêlons. Le gazouillement d'un oisillon. Le survivant du nid foudroyé. Lui aussi n'a pas survécu au coup de foudre. Handicap. Ou espoir.
Peu importe. Liberté. Rêve. Elle le veut. Elle se déchaîne. Se débat. Enlève les chaînes qui la retiennent. Elle crie. Hurle. Rugit. Elle éclate. Sanglots. Une dernière cigarette. Une bouffé d'air noir. Des cendres qui s'envolent et disparaissent. Une seconde bouffé. Puis une troisième. Une quatrième. Une cinquième. Une sixième. Une septième. Une huitième. Une neuvième..


                                                         Elle : Je t'aime.

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Style : Pensée | Par Androïde | Voir tous ses textes | Visite : 577

Coup de cœur : 12 / Technique : 13

Commentaires :

pseudo : w

Voilà une bien étrange danse en couple, un tango mystérieux où l'homme et la femme se cherchent sans se trouver. C'est un magnifique texte que tu as érit là, qui métite bien un CDC et un TECH tant il est plonge dans l'abîme incohérent des êtres éperdus et perdus.

pseudo : Androïde

Merci..

pseudo : ifrit

Conquis. Je suis conquis.