Très tard dans la soirée, pour célébrer le dernier jour de l'expérience sauvage et dansée, un cercle s'est formé. Debout, à la lueur de la lune pleine dans un ciel d'été, nos mains soudées ont formé la ronde, puis elles se sont lâchées. L'enchaînement de ces mouvements toujours m'interpelle, car il me plonge dans l'enfance. « Allez les enfants, formons une ronde !». Ces paroles résonnent dans un dru souvenir de ma vie à l'école, joie mêlée d'angoisse, sentiments entrecroisés de plaisir et de retenue.

Un enfant artiste se détache du groupe, sereinement il se rend au centre du cercle de feu. « Antoine, je me prénomme Antoine ». Le groupe se rapproche dans un élan de bienveillance, de douceur et de générosité. Les voix chantent « Antoine », les mains caressent « Antoine ». Chacun donne et Antoine reçoit. Il reçoit le don d'amour. Tour à tour chacune de nos âmes a délicatement pris place au centre du cercle et a reçu le don d'amour. C'est mon âme la dernière qui, au coeur de la ronde a pris place. J'ai donné sans retenue, je n'ai su recevoir qu'avec pudeur.

Regards dubitatifs : je m'interroge il est vrai, sur le jugement qui pourrait être porté sur l'expérience du cercle de feu. Un regard extérieur forgé par les valeurs d'une société moderne risque, je l'imagine, d'être décontenancé, offensé, peut-être même indigné par cette pure manifestation d'amour. Des réflexes instaurés par le culte de la rentabilité, parfois ont tendance à considérer un acte simple de bonté comme une stratégie manigancée, dont il faut se méfier.

J'ai osé surpasser la peur inculquée
et j'ai vu avec mes yeux
j'ai ressenti avec mon coeur
j'ai vécu avec mon corps
l'infinie douceur du don d'amour.
De la simplicité émane le bien-être
de l'authenticité jaillit la gaieté.
L'amour est disponible en chacun de nous.