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Chronique d'une famille en temps de guerre par beau printemps

Chronique d'une famille en temps de guerre

                                            Chapitre 1er  La vie familiale de Na Dehbia.

En cette journée du mois d'avril 1957,Na dehbia vaquait à ses occupations quotidiennes.Elle et son mari se levaient tous les jours à l'aube pour accomplir leur priére.Ils sirotaient le petit bol de café qui leur servait de petit déjeûner et se consacraient chacun de son coté à son travail.

A quarante ans ,et aprés avoir mis au monde sept enfants,Na dehbia garde toujours sa ligne.Elle est belle et robuste à l'instar de la majorité des femmes montagnardes.

Aidée de ses quatres filles ,elle acomplissait quotidiennement les tâches ménagéres,la préparation du déjeuner,le nettoyage de l'écurie ainsi que l'approvisionnement des bêtes en foin.En outre ,le ramassage des olives,la plantation des pommes de terre et oignons,lui sont confiées par son mari à chaque retour de saison.

Les garçons devenus adolescents,aidaient de leur coté par de multiples petits travaux.Ils ramassaient quelques sous,en vendant au marché,du bois,des fleurs,des glands et autres herbes utiles dans les bois.

Malgré,la contribution non négligeable  des enfants à l'entretien du foyer,le coeur de Na dehbia est constamment tourmenté,angoissé au fur et à mesure que ses enfants grandissaient.Son inquiétude augmentait et la tristesse  la submergeait .Elle était consciente que tôt ou tard,la guerre frappera à sa porte et la privera de tout ce qu'elle a de plus cher au monde,ses enfants et son mari.C'est pourquoi,elle ne tarda pas à attirer l'attention de son mari,sur la necessité de marier ses deux fils .Elle pensait que si ses enfants venaient à être happés par la cruauté de la guerre,ils lui laisseront au moins des petits enfants.

Quant à Da bélaid,frisant la cinquantaine,laboureur depuis son trés jeune âge ,il tournait et retournait le sol infertile légué par ses parents. Pour lui,le mariage des enfants n'est pas une priorité en ces temps de vaches maigres.L 'essentiel,était de pourvoir aux besoins de nourriture et autres.IL rassembla ses maigres économies,ajoutés aux quelques sous gagnés par ses enfants,il entreprit d'acquérir une paire de boeufs dont il en tirera un double profit.Cela lui permettra d'abord de labourer ses champs,à chaque saison agricole de même qu'il louera ses services aux autres villageois qui en feraient la demande.En contrepartie,il recevra une somme d'argent ou des produits agricoles.

Da Bélaid était un homme de taille moyenne,doté d'une forte corpulence.Ses muscles ont été formés durant toute sa vie de cultivateur.Il accomplissait tous les jours et sans répit les durs travaux des champs.

Cette apparence de dureté est cependant contrastée par un visage jovial aux joues roses,surplombé d'une tête dégarnie,au front large.Ses yeux ,d'un vert herbe fixaient l'horizon en cette journée de soleil printanier.Il regardait les bourgeons des arbres de son verger.Ces pommiers,poiriers,cerisiers,figuiers et oliviers étaient sa seule richesse.Aussi,il les traitait avec soins et amour.Il piochait leur sol,taillait les rameaux morts et çisaillait les branches gênantes.

Toutefois,son coeur bondissait à chaque fois,qu'il entendait un coup de feu.La guerre dévastatrice qui emportait chaque jour sur son passage des vies,n'épargnera personne,pensa t-il.Malgré ,toutes les précautions qu'il prenait,il savait q'un jour ,il néchappera pas à son destin.Mais ,ce qui le chagrinait le plus,c'est la perte éventuelle de ses deux fils.C'est pourquoi,à chaque priére,Na Dehbia implorait le bon dieu de préserver ses enfants.

                                                        Chapitre 2    La peur du lendemain

 

Les craintes de Na Dehbia n'allaient pas tarder à se réaliser.En effet,alors que le soleil doux d'avril réchauffait tendrement les coeurs,la nature splendide,verdoyante égayait la vie des villageois durement éprouvée par les affres de la guerre et de la misère,la mort avancait à grands pas vers ces laissez-pour compte de l'humanité.

Elle semblait avoir rendez-vous dans ce village pour frapper et frapper fort ce jour là.

Trés tôt, le matin,un air frais embaumé des arômes des fleurs de la saison,taquinait les narines des paysans.Ils se levaient pour supporter les évenements d'un autre jour,plus dur.Et ce qui les intrigua ce matin là et leur faisait une peur terrible est le vombrissement et vacarme assourdissant provoqué par les moteurs de la longue file de camions militaires qui descendaient la route serpentée qui mène vers leur village.Cette procession ne présageait rien de bon.Une grande frayeur s'empara des villageois qui s'activaient dans tous les sens.Ils réfléchissaient à la décision à prendre.Ainsi,quelque-uns s'empressaient,femmes et enfants à rejoindre les villages avoisinants.Ils éspéraient échapper à l'invasion des militaires qui laissent souvent des traces difficiles à oublier et les villageois le savaient bien.

En effet,il ne s'agit pas de la première descente.Il y'a de cela deux mois déja,les militaires ont surpris les villageois par une incursion à l'aube,dont les conséquences ont été catastrophiques.Les hommes et les femmes attendaient dignement l'assaut sauvage dont ils ont souvent été les victimes.Chacun d'entre-eux ,en son for intérieur,priait pour son salut et celui de ses proches.Les enfants pleuraient .La faim tenaillait leurs petits ventres.Quant aux femmes et les vieillards,ils tremblotaient de froid généré par la peur.

 

                                                            Chapitre 3  La mort était au rendez-vous

En effet ,arrivés au village,ils déscendirent des camions en trombe,violents ,armes à la main.Ils insultaient et frappaient de coups de pied et de cross, tout ce qui bougeait,femmes,enfants,vieillards sans distinction ni pitié.

Da bélaid et l'un de ses enfant,Brahim,étaient à la maison ce jour là.C'est à coups de cross qu'ils ont été ramenés de chez eux vers la place publique du village.Ainsi,une vingtaine ou trentaine de villageois étaient alignés face au mur.Les femmes et les enfants,impuissants à la violence des soldats faisaient ce qu'ils pouvaient faire,pleurer ,crier à gorge déployée,leur tristesse,leur misère.Ils éspéraient vainement que la vie de leurs proches soit épargnée.C'était ,peine perdue.Ce jour là,les soldats étaient déterminés à punir ces villageois.Ils n'ont pas hésité un seul instant à tirer à bout portant sur des hommes désarmés,innocents,laissant ainsi tout un village en pleurs.Quelques ,jours plus tard,Kader,le deuxiéme fils de Na Dehbia,tomba à son tour sous le feu nourri des soldats.Et c'est ,sur son dos,ruisselant de sang;qu'elle emmena Kader,pour l'enterrer au cimetiére du village.Cette femme,dont les yeux ne versèrent plus de larmes,s'arma de courage et de bravoure et vécut dignement jusqu'à sa mort.

                                              Fin

 

 

 

 

 

 

 

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