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........ par doudou33

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Le soleil se retranchait derrière la montagne . Quelques mèches sanguinolentes tentaient de s’agripper aux nuages . Elles s’effilochaient  et s’éteignaient dans l’obscurité naissante. Au bas de la colline , le château s’apprêtait à se terrer. Une once de mélancolie enduisait les couloirs.  Assise sur le bord de son lit , Marie pleurait . Ces larmes , Cette concupiscence qui ne cessait de gagner ampleur en ses entrailles ne faisaient qu’agrandir cette plaie qui perforait son cœur . l’être qu’elle chérissait le plus au monde était mort , Harry.  Elle passait ses journées à contempler une toile dressée devant elle , present offert par son prince.  Chaque jour sentant le désarroi et l’accablement la gagner , elle éclairait de son regard azurée la tenture .  

 

Deux mois passèrent…

Un jour ,  alors que la lune, à son dernier quartier, toute penchée sur le côté, toute pâle, paraissait défaillante au milieu de l'espace, et si faible qu'elle ne pouvait plus s'en aller,  Marie devenait d’humeur changeante . Tantôt pleurant le sort de son bien aimé , tantôt laborant glorieusement son statut de duchesse fièrement acquis . Or , chaque soir , elle s’engouffrait dans la forêt , pour ne revenir qu’au lueurs grandissantes du jour  , poursuivre sa contemplation en se tableau qui créa en elle une démence inexplicable  . Depuis , une lumière , aussi aveuglante soit-elle apparaissait  , irradiant de tableau.  Elle  l'a poussait à devenir  l’aimante de la nuit . Elle l’aimait comme on aime son pays ou son épouse , d’un amour instinctif , profond , invincible . Elle l’aimait de tous ses sens , avec ses yeux qui la voient , avec son odorat qui la respire , avec ses oreilles qui en écoutent le silence , avec toute sa chair que les ténèbres caressent .  

Alors que l’hivers approchait à grand pas , déshabillant ainsi les arbres de leurs manteaux jaunis . Alors que les hiboux fuyaient dans la nuit , réjouis , grisé par la noire immensité , Marie ,  comme poussé par une ardeur , un désir , une frénésie sibylline , descendit à grands pas l’escalier menant au dortoir domestique , les yeux rutilants d’une exaltation atteignant les divagations meurtrières . Atteinte d’une soif incompréhensible , elle  anéantissait et mettait fin à la vie de chacun de ses factotums . Il ne restait plus que les macchabées de ceux qui l’ont servis et chéris .  C’était en elle , comme un grand ruissellement de sensations et de pensées confuses , dont le murmure l’empêchait de s’écouter et de se comprendre , qu’une volonté d’être seul au fond des ténèbres la prenait . Il lui vint de nouveau l’impression que l’infini et l’éternité marchaient main dans la main et qu’il suffisait de contempler l’univers sans limites , pour sentir la présence d’Harry , le temps infini , immobile , ancré dans le présent qui contient tous les secrets de la vie.    

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Style : Nouvelle | Par doudou33 | Voir tous ses textes | Visite : 531

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