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Cherche son coeur dans les objets trouvés par into-the-wild

Cherche son coeur dans les objets trouvés

Je me lève ce matin dans une maison qui n'est pas la mienne. Je n'ai pas beaucoup dormis mais étrangement je ne suis pas fatiguée. Je suis même reposée. Mes amis bruyants, mes amis salauds, mes amis si parfaits, ont règlés leurs comptes avec le cafard qui me trottait dans la tête. C'était la veille. Ils m'ont prouvés sans le savoir que j'étais encore capable d'avoir la naïveté d'une enfant. Et, j'ai tremblé. Je ne contrôlais plus rien. Ce corps qui a si facile d'encaisser les coups et blessures sans broncher a une réelle difficulté à encaisser le bonheur. L'honneur était sauf, j'ai contenu mes larmes. Qui pourrait croire qu'il est plus dur de ravaler des larmes de joies que de tristesse?

 

Puisque la vie aime l'ironie le lendemain à 17h j'étais au funérarium.

 

Je rentrais chez moi et ma maman m'attendait. Alors, je me suis assise par terre comme d'habitude. Mais, j'avais compris. Elle était partie cette nuit. Le regard dans le vide, les doigts glissaient sur mon téléphone sans que je n'en sois réellement consciente. Ma mère attendait des réactions qui ne venaient pas. Comme elle, j'attendais des larmes qui n'existaient pas... A force de se contenir, le mutisme devient une seconde nature. Je l'ai regardé, j'ai souris et je lui ai dis "elle a rejoint Bon Pa'." Elle a sourit et je lui en ai voulu. Elle a sourit et je la comprenais. Puis, mon téléphone fut pris de secousses insessantes. C'est là que je compris que je venais de prévenir mes amis par automatisme. J'ai lu leurs messages et le mutisme s'est barré comme un lâche qui prend la fuite à la première difficulté. Il devait y avoir une fuite dans la toiture car j'avais les joues mouillées. A 16 h, j'étais dans la voiture. Toujours à lire des messages. Il devait pleuvoir dans la voiture car j'avais les joues mouillées. On est arrivé chez la soeur de ma maman. Posée sur une étagère, une photo d'elle rayonnait. J'ai dû avoir une poussière dans l'oeil à cet instant car mes yeux voyaient un peu flou. Au funérarium, un homme avec peu de tact nous a accueilli. Elle était là, toute seule, elle n'avait pas encore reçu de fleur. J'ai vu ce cercueil, sans croire que ma ptite mamam pouvait être dedant. Il était trop étroit et mamam trop bonne vivante. Mais, c'était elle, je ne voulais pas mais mon avis importait peu. Alors là, les systèmes anti-incendie ont dû se déclancher car j'avais les joues mouillées. Puis j'ai regardé l'horloge dans la pièce voisine. Je me suis assise et je n'ai rien dis. Puis de nouveau, j'ai regardé l'heure sur l'horloge. Les aiguilles ne bougeaient plus. Même les horloges ne voulaient plus avancer.

 

Quant à ce que je ressens? Videz les océans, arrachez les forêts et balayez les étoiles. Retirez le nord, le sud l'est et l'ouest à votre boussole. Dites au vent de se taire et à la pluie d'arrêter de battre. Expliquez au soleil qu'il ne vous réchauffe plus et à la neige qu'elle n'est pas si blanche que ça.

 

Le tic narcoleptique trépasse car le tac fan d'attaque est sur ses traces.
Pire que ces deux notes rythmiques, l'attente aime prendre son temps.
Quelques coeurs qui se brisent fasse à un coeur qui soupire.
Cette dame n'a pas d'âge. Elle oublie nos visages.
Elle s'accroche toujours car sa force est sans faille.
Inconsciente, elle exécute des gestes étranges.
Ensuite, vient un éclair de lucidité un signe de croix et la voilà endormie.
Comme un aurevoir elle sourit les yeux fermés comme si elle voyait un être aimé.
Voilà que je comprends, elle voit son vieil amant.
A mon tour de sourire, ils s'étaient promis le meilleur comme le pire.
Je me rends compte que pour elle le pire est passé.
Reste qu'à profiter du meilleur pour l'éternité.

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Style : autre | Par into-the-wild | Voir tous ses textes | Visite : 330

Coup de cœur : 12 / Technique : 13

Commentaires :

pseudo : Iloa

Oh...Rares sont les textes qui m'émeuvent au point de pleurer. Il est merveilleusement bien écrit...